Cercle horticole

Mise à jour : 08/02/2009 07:08:15

Table des matières     Info

 

 

Les choux

S’y retrouver dans les engrais

MINERAUX   OU    ORGANIQUES

Les conifères   Les conifères (suite)   Les conifères(bis)

 

cLES CHOUX

Brassica oleracea L. (Brassicaceae).

En: Cabbadge ; De: Kopfkohl ; Es: Col ; It: Cavolo ; Pt: Couve.

- On distingue plusieurs variétés de Choux, utilisés en alimentation animale ou humaine : Choux verts, Choux pommés, Choux-navets, Chou de Bruxelles (var. gemmifera), Chou-fleur (var. botrytis), Chou-rave, ainsi que le Chou de Milan, le Chou à grosses côtes, etc. - Le Chou vert (var acephala) est une plante à tige dressée non ramifiée, haute de 0,20 à 2 m et terminée par une rosette lâche. Le semis a lieu en mars avril pour un repiquage en mai et une récolte à partir de septembre. Il est essentiellement cultivé comme plante fourragère. - le Chou-navet est cultivé pour sa racine ou sa tige (–rutabagas–) développée et consommée comme un légume. Semé de mars à juillet en pépinière, il est repiqué un mois plus tard. La récolte débute en juillet et s'échelonne jusqu'en hiver.

- Les Choux pommés (var. capitata) sont des plantes basses bisannuelles, à tige épaisse, dont les feuilles serrées et imbriquées les unes dans les autres constituent la pomme. Ils sont consommés crus ou cuits. Il existe de très nombreuses variétés différant par leur forme, leur couleur, l'aspect des feuilles, leur calendrier cultural et leur utilisation. Le semis s'effectue en pépinière ou en place, parfois sous serre. Le repiquage s'effectue 4 à 6 semaines plus tard, au stade 5-6 feuilles. Planter bas jusqu'à ras des feuilles.

Quelques variétés :

Chou cabus ou blanc : De Brunswick, semis mars avril ; Massada F 1 = professionnelle, très grosse pomme (+- 8 kg), pour choucroute ou gros ménages ; Minicole= pomme moyenne (1- 1.5 kg) planter 35x35 cm.

Chou cabus blanc pointu : Pain de sucre.

Chou rouge : Autoro F1= belle pomme pour automne. Subaro F1= récolte d'hiver. Tardif de Langendijk.

Chou de Bruxelles : 1/2 Nain de la Halle ; Bridge= 1/2 nain excellente.

Le Chou-rave (var. gonguloides) présente une tige courte et tubéreuse, de 15 à 20 cm de diamètre au niveau du sol. Le semis s'effectue vers le 15 mai. Les principaux pays producteurs européens sont l'Allemagne et l'Italie. A consommer à la grosseur d'une orange. Var : Blanc de Vienne.

Le Chou de Milan (var. sabauda) présente des feuilles cloquées et est semé sous abri au printemps. Var. Wirosa F 1= pour automne. Roi de l'hiver = pour hiver. Polassa F1 : pour hiver et après. Renton F 1 = chou entre le blanc et le Milan.

Le chou Fleur : demande un arrosage journalier et un terrain fenil. Var. Aviso F1 les plus cultivés, semer de fév. A avril, planter avril / juillet 60 x 60 cm, récolte de juillet à octobre.

D'Angers : le brocoli blanc pour le printemps, semer en juillet, planter en septembre pour récolter au printemps

Chou brocoli : Var. Marathon F1, mi-tardif, gros rendement.

Chou de Chine ou Pé-tseai : ressemble à une chicorée sauvage pain de sucre. Var.Chiko F1 planter 40 x 40 cm.

Le Chou à grosses côtes (var. tronchuda) présente une tige courte, des feuilles entières à nervures épaisses et charnues. La culture est mise en place à la fin de l'été et la récolte a lieu vers la fin de l'hiver.

Maladies : des dégâts sérieux peuvent être occasionnés par des champignons (Phoma, Mildiou, Hernie due à Plasmodiophora brassicae, Alternarioses : Alternaria brassicae, A. brassicicola) ou par des virus (CaMV : Mosaïque du chou-fleur, TurMV : Mosaïque du navet).

Principaux ravageurs européens : Plusieurs espèces de Nématodes s'attaquent aux racines, tel que le Nématode des crucifères (Heterodera schachtii). Le Charançon gallicole du chou (Ceuthorhynchus pleurostigma), le Gros .Charançon de la tige du colza. (C. napi) attaquent les racines, les collets et les tiges, ainsi que la Mouche du chou (Della radicum) et le Baris des crucifères, Baris laticollis (Marsham), Col., Çurculionidae.

Sur feuilles, on rencontre diverses espèces de Pucerons tels que le Puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae) et le Puceron vert du pêcher (Myzus persicae).

La Piéride du chou (Pieris brassicae), la Noctuelle d u_ F (Mamestra brassicae), la Noctuelle gamma (Autographe gamma) et la Pyrale des crucifères, Evergestis forficalis (L.), Lep., Pyralididae, se nourrissent des feuilles.

Mouche du chou

Description, Biologie, Cycle de vie, Dégâts.

Description

- Adulte : mouche de 6 à 8 mm de long, grise et marquée de taches noires.

- Larve : asticot dont l'extrémité postérieure est ornée d'une couronne de 10 petites pointes noires membraneuses dont 2 sont bifides que l'on retrouve sur la pupe (stigmates).

- Pupe : c'est un petit tonnelet brunâtre de 7 à 8 mm de long.

Biologie

- Plantes hôtes : Crucifères sauvages et cultivées, Radis, Navel, Rutabaga, Chou, Chou-fleur, Chou fourrager, _ colza, etc.

- Adulte : les femelles ont une durée de vie assez brève (12 à 15 jours à 20°C) et une fécondité de l'ordre de 150 oeufs environ. La ponte débute environ 3 jours après la sortie des adultes. Les œufs sont déposés dans le sol par petits paquets, presque toujours à proximité immédiate du collet de la plante, exceptionnellement à l'aisselle des pétioles des feuilles inférieures.

- Œuf : durée d'évolution embryonnaire, 4 à 6 jours à 15-20°C.

- Larve : dès l'éclosion de l'œuf, elle s'enfonce dans le sol et pénètre dans les racines où elle creuse des galeries dans les parties les plus tendres. Son développement terminé, au bout de 3 semaines, elle quitte la plante et se nymphose dans le sol.

- nymphe : durée de développement, 20 jours.

Cycle de vie

- 3 ou 4 générations par an, du début du mois d'avril au début octobre.

- Les adultes sortent de terre au début du printemps à des dates variables d'une année et d'une région à l'autre, de fin mars à début mai, en fonction du réchauffement.

- Les dates de présence des larves, donc de manifestation des dégâts, varient selon les régions de fin avril à septembre. La vitesse de développement des asticots et leur activité augmentent rapidement avec la température. En revanche, des températures élevées entraînent une forte mortalité des œufs et des jeunes larves. En général, la levée du Colza d'hiver correspond à la dernière génération.

Deux arrêts de développement sont observés :

Le 1er en été lorsque le sol est à plus de 22°C : les nymphes restent alors en état de repos (quiescence) sans évoluer jusqu'à ce que la température redevienne inférieure à 20°C.

Le 2e en hiver, à partir de septembre octobre : les nymphes entrent en diapause et reprennent

leur développement au printemps, lorsque le sol se réchauffe, et après avoir subi l'action du froid.

Dégâts

Ils s'observent en pépinière et à tous les stades de végétation.

Sur les légumes racines, les larves pénètrent dans les parties charnues et creusent des galeries qui rendent la plante impropre à la consommation.

Sur les légumes feuilles et le Colza, la partie racinaire est plus ou moins détruite.

Dans les deux cas, la présence des larves s'accompagne souvent de pourritures qui attirent d'autres Diptères saprophages. Il peut y avoir destruction des jeunes plantes ou ralentissement de la végétation sur les plantes plus âgées. Les plantes attaquées se reconnaissent à l'aspect fané qu'elles prennent au cours des journées chaudes; les feuilles se teintent souvent en rouge violacé, jaunissent et se dessèchent parfois.

Les dégâts peuvent se manifester brutalement au printemps sous l'action d'un réchauffement important du climat. Dans de bonnes conditions de culture, les plantes moyennement attaquées peuvent émettre de nouvelles racines et donner une récolte normale.

Piéride du chou

Description, Biologie, Cycle de vie, Dégâts.

Description

- Adulte : 40 à 60 mm d'envergure. Ailes blanches. Les ailes antérieures sont enfumées à l'apex, les ailes postérieures ont une petite tache noire sur le bord antérieur ; les femelles ont en outre 2 taches noires arrondies sur l'aile antérieure.

- Œufs : allongés en forme de pain de sucre de 1,5 mm de haut et 0,6 mm à la base, côtelés, jaune citron et placés côte à côte.

- Larve : 45 à 50 mm, tête noire à l'avant, grise à l'arrière, plaque thoracique noire. Corps vert grisâtre avec 3 lignes longitudinales jaunes, de nombreuses soies et des petites taches noires sur tout le corps.

Biologie

- Plantes hôtes : le Chou-fleur, le Chou, le Navet, la Capucine (Tropaeolum) ; plus rarement le Chou-rouge, le Radis, les Résédacées.

- Adulte : essentiellement diurne, le papillon est actif lorsque le soleil brille et que la température est suffisamment élevée ; sinon, il reste accroché sous les feuilles ou divers abris, les ailes redressées et accolées. Son vol est irrégulier. Parfois, les papillons peuvent effectuer des migrations importantes en bandes très denses. Ils s'accouplent en vol, peu de temps après leur apparition.

- Œufs : ils sont déposés par paquets de 20 à 50 à la face inférieure des feuilles des plantes nourricières des chenilles. Durée d'évolution embryonnaire : 6 à 10 jours.

- Larves : elles vivent d'abord étroitement groupées les unes contre les autres, et rongent superficiellement l'épiderme des feuilles. Après la 2e mue elles se dispersent par petits groupes de 4 ou 5 individus. Elles sont alors très voraces et perforent le parenchyme foliaire de leurs morsures.

- Nymphe : c'est une chrysalide nue, ceinturée. La nymphose dure 10 à 15 jours.

Cycle de vie

- 2 générations par an, quelquefois 3 dans les régions méridionales.

- Les papillons issus des chrysalides ayant hiverné volent dès le début mai et pondent rapidement ; les chenilles se développent puis se chrysalident en juin sur toutes sortes de supports (murs, toits, piquets).

- Les papillons apparaissent en juillet août et donnent naissance à la 2e génération beaucoup plus nuisible. Les chenilles se développent en juillet août et se nymphoses en septembre, les chrysalides hivernent.

Dégâts

Les chenilles dévorent les feuilles des Crucifère; ne laissant parfois que les grosses nervures. En outre, leurs excréments, délayés par la pluie ou la rosée, s'accumulent dans le cœur de la plante et la rendent immangeable.

Contrairement à la Noctuelle du chou (Mamestra brassicae) qui attaque les feuilles du cœur de la plante, les Piérides attaquent les feuilles dégagées.

Noctuelle du chou

Description, Biologie, Cycle de vie, Dégâts.

Description

- Adulte : 40 à 45 mm d'envergure. Ailes antérieures brun verdâtre avec des ondulations transversales brun noirâtre alternant avec des zones plus claires. Ailes postérieures gris clair.

- Œufs : hémisphériques avec une petite protubérance centrale, ils sont groupés en plaques de 20 à 30 œufs déposées à la face inférieure des feuilles.

- Larve : 40 à 45 mm, corps glabre vert à brun grisâtre avec une ligne médio-dorsale blanchâtre. Sur chaque segment, 4 gros points noirs disposés en carré.

Biologie

- Plantes hôtes : les Crucifères (Chou, Navet), le Tabac, la Betterave, le Lin, la Laitue, la Chics, etc.

- Œuf : durée d'évolution embryonnaire, 10 ... 15 jours.

- Larve : les jeunes chenilles restent groupes pendant le 1er stade. Elles muent à 5 reprises. Se tenant à la face inférieure des feuilles, elles rongent le dessous du limbe. Leur croissance dure environ 2 mois ; puis la chenille s'enterre dans la couche superficielle du sol et se nymphose (1ère génération) ou entre en diapause (2e génération).

Cycle de vie

- 2 générations par an en règle générale.

- Les papillons apparaissent en mai juin. Le second vol se produit de fin juillet à début septembre et les chenilles se développent entre les mois d'août et octobre.

Dégâts

Ils se produisent surtout en juin, puis en septembre. Les chenilles détruisent une quantité importante de feuilles et leurs excréments s'accumulent dans la partie centrale du Chou ou de la plante sur laquelle elles se développent.

Noctuelle gamma

Description, Biologie, Cycle de vie, Dégâts.

Description

- Adulte : 40 à 45 mm d'envergure. Ailes antérieures jaune brunâtre avec, au centre, une tache blanche rappelant la forme de la lettre grecque gamma. Les ailes postérieures sont brun clair, enfumées sur leur pourtour.

- Larve : 40 à 45 mm, de couleur vert clair avec 6 lignes blanchâtres longitudinales. Tête petite et jaunâtre, tiers antérieur du corps étroit. Munie de 2 paires de fausses pattes abdominales et d'une paire de fausses pattes anales, elle se déplace en arpenteuse.

- Œufs : aplatis, de couleur blanc verdâtre, ils sont déposés en groupe ou isolément à la face inférieure des feuilles, généralement des plantes adventices ou de certaines plantes cultivées.

Biologie

- Plantes hôtes : les larves s'attaquent d'abord aux feuilles de certaines adventices puis, dans les parcelles cultivées, gagnent le feuillage des Betteraves, de la Pomme de terre, des céréales, du Lin, des plantes légumières et même des plants de pépinière.

- Adulte : les papillons, le plus souvent nocturnes, volent très rapidement, soit isolément ou en petits groupes, soit en essaims comprenant parfois plusieurs millions d'individus parcourant des centaines de kilomètres.

- Larve : la chenille est active surtout pendant la nuit : elle dévore le limbe des feuilles et sectionne les pétioles. Le jour, elle reste plaquée à la face inférieure des feuilles. Le développement larvaire dure environ 1 mois.

- Nymphe : la larve se nymphose dans les plis des feuilles de la plante hôte et les adultes éclosent 10 à 15 jours plus tard.

Cycle de vie

- L'importance des migrations a pour conséquence une répartition géographique de l'espèce très différente selon les saisons et une absence de cycle évolutif bien distinct dans un lieu donné. La Noctuelle gamma est fréquente en Afrique du Nord et dans le Bassin méditerranéen pendant l'hiver ; on la trouve jusqu'en Ecosse et en Finlande pendant l'été.

- Les adultes volent dans la région parisienne de fin mai à début juin. Un 2e vol a lieu généralement fin juillet.

Dégâts

En année de pullulation, des colonnes de milliers d'individus envahissent les champs cultivés (Betterave, Pomme de terre, etc.). Les chenilles âgées sont particulièrement voraces. Ces invasions permettent le développement de nombreux ennemis naturels de la chenille, notamment des maladies virales dont l'action est telle que la seconde génération est pratiquement inexistante.

AMENDEMENTS MINÉRAUX

ET

ORGANIQUES

S’y retrouver dans les engrais

L'utilisation de fumiers et d'engrais verts ainsi que les techniques de compostage et d'assolement ne sont pas toujours possibles pour les petits jardins de ville. L’on doit alors se tourner vers l'achat d'engrais Minéraux ou organiques, les fumiers déshydratés, le compost synthétisé en sac et différents amendements de sol. Alors N, P, K... Mais encore ? Découvrez ici les principaux composants de ces fertilisants.

Les engrais minéraux sont composés d'éléments tirés du sol, comme le phosphore et la potasse. Ainsi que d'éléments d'origine organique comme l'urée ; voire de synthèse comme les nitrates. Faciles à utiliser, ces engrais sont parmi les plus répandus. Les prix et la qualité varient beaucoup selon le fabricant. Les engrais minéraux ont l'avantage de travailler à basse température, ce que ne font pas les engrais 100 % organiques.

Les engrais organiques sont synthétisés à partir du compostage de résidus des abattoirs et de fumiers. Ils ne travaillent qu'à partir du moment où le sol atteint la température de 16 °C et plus. Ils ont l'avantage d'améliorer la structure de sol, comme le fait un compost, et d'enrichir sa flore microbienne. On les recommande pour les nouveaux potagers où la flore microbienne est absente. Ainsi que pour les sols sablonneux afin d’en améliorer un peu la structure. Il n'en existe que pour usage général. Comme leur concentration est beaucoup plus faible que les engrais minéraux, leur usage est plus dispendieux.

LES TROIS ÉLÉMENTS

Un engrais est composé de trois éléments principaux : azote (symbole chimique N), acide phosphorique (P), et potassium (K). Il convient d'y ajouter des oligo-éléments, contenus en quantité bien plus faible, mais qui jouent néanmoins un rôle essentiel. Ce sont souvent les one-éléments ajoutés à l'engrais qui en indiquent la qualité et l'usage.

C'est en effet la proportion de chacun de ses éléments dans un engrais qui détermine ses propriétés, et son adéquation plus ou moins bonne avec les besoins de la plante à laquelle vous le destinez: Regardez bien l'étiquette du sachet, de la boîte ou de la bouteille d'engrais que vous achetez. Y figure généralement les trois lettres NPK, suivi de trois nombres (comme 12.5.5). Ces derniers correspondent à la proportion des trois composants essentiels dans cet engrais.

Ainsi, un engrais pour plantes vertes, aura une valeur élevée de N, ce qui signale une forte teneur en azote. À l'inverse, un sac de granulés « spécial fruitiers » aura un P élevé...

N (azote) :

C'est l'élément de base, naturellement présent dans le sol sous plusieurs formes, dont l'acide nitrique, seul assimilable par les plantes. Son action essentielle concerne la partie aérienne des végétaux : tiges et feuillage. C'est lui, notamment, qui fait reverdir votre gazon ! Au potager, vous le réserverez aux légumes feuilles : salades, choux, bettes...

Oligo-éléments :

Tout aussi indispensable, ce salit par exemple la magnésie (nécessaire à la formation de chlorophylle), le zinc (facteur de croissance), le cuivre (qui favorise l'assimilation de la potasse et de l'azote), le bore (qui contribue à la formation cellulosique)...

P (acide phosphorique) :

Son action se concentre sur les racines, dont il assure le bon développement. Il favorise également la résistance aux maladies, et la fécondation (donc floraison, reproduction et fructification). Cet élément bénéficie particulièrement aux légumes fruits (tomate, aubergine, poivrons...), aux arbres fruitiers et aux plantes à fleurs. Pour être efficaces comme il agit au ni t. des racines, il doit être incorporé dans la terre.

K (potasse) :

Elle favorise le développement des fleurs, des fruits (fraise, mais aussi tomate !) et des bulbes.

Engrais verts

Le semis et l'enfouissement d'engrais verts (légumineuses, céréales) sur des terres en jachères ajoutent au sol des éléments organiques favorables à sa structure et des éléments nutritifs éliminant parfois complètement les besoins en engrais chimiques.

Les plantes é racines profondes ramènent les éléments nutritifs de sous-sol vers la surface et les rendent disponibles pour les plantes à racines superficielles. Les légumineuses fixent l'azote de l'air dans le sol et le rendent disponible aux autres plantes.

Dominique WAUTHY

LES ENGRAIS :

MINERAUX OU ORGANIQUES.

Les engrais minéraux sont composés d’éléments tirés du sol. Comme le phosphore et la potasse ! Ainsi que des éléments d’origine organiques telle que l’urée, (fumier, fient, purin) ; voire de synthèse comme les nitrates. Ses engrais sont les plus répandus à cause de leurs facilités d’applications. Ses engrais minéraux ont l’avantage de travailler à basse température, ce que ne font pas les engrais 100% organiques.

Les engrais organiques sont conçus à partir du compostage de résidus des abattoirs, des fumiers, des fientes, des composts. Ils ne travaillent qu’à partir du moment ou le sol atteint la température de 16 °C et plus. Ils ont l’avantage d’améliorer la structure du sol. Comme fait un compost, et d’enrichir sa flore microbienne. On les conseille pour les nouveaux potagers ou la flore microbienne est absente. Ainsi que pour les sols sablonneux, afin d’en améliorer un peu la structure.

Que contiennent ils ?

Un engrais est composé de trois éléments principaux :

Azote : symbole chimique (N), Phosphore : symbole (P) ; Potassium : symbole (K) ; des oligo-éléments en moindre quantité, mais qui jouent néanmoins un rôle essentiel. Ce sont justement les oligo-éléments ajoutés à l’engrais qui en indiquent la qualité plus élevée et l’usage précis. C’est en effet les proportions de chacun de ses éléments dans l’engrais qui détermine ses propriétés, et son adéquation plus ou moins bonne avec les besoins de la plante. Y figure généralement les trois lettres NPK, suivi de trois nombres, comme 9-9-12 + 3.5. Ces derniers correspondent à la proportion des composants essentiels dans cet engrais. Ainsi un engrais pour plantes vertes, pelouse, etc. aura une valeur élevée de N, ce qui signale une forte teneur en azote, soit ammoniacal ou de nitrate ou les deux. A l’inverse un engrais pour fruitiers qui aura un P élevé…

N (azote ) : C’est l’élément de base, naturellement présent dans le sol sous plusieurs formes, dont l’acide nitrique, (ou nitrate), seul assimilable par les plantes. Son action essentielle concerne la partie aérienne des végétaux et feuillage. Au potager, vous le réserverez aux légumes feuilles : salades, choux, bettes.

P (acide phosphorique) : Son action se concentre sur les racines, dont il assure le bon développement. Il favorise également la résistance aux maladies, et la fécondation (donc la floraison, reproduction et fructification)Cet élément bénéficie particulièrement aux légumes fruits (tomate, aubergine, poivrons), aux arbres fruitiers et aux plantes fleurs. Pour être efficace et assimilable par les racines, il doit être incorporé dans la terre.

P (potasse) : Elle favorise le développement des fleurs, des fruits (fraise, tomate) et les bulbes.

Les oligo-éléments : Tout aussi indispensable, ce sont par exemple la magnésie (nécessaire à la formation de chlorophylle, le zinc (facteur de croissance), le cuivre (qui favorise ) l’assimilation de la potasse et de l’azote, le bore (qui contribue à la formation cellulosique)…

 

TABLEAU ANALYTIQUE DES PRINCIPAUX ENGRAIS CHIMIQUES.

NOMS. KG ou unités, par 100 kg d'engrais Epoques de l'emploi Dose à employer par M², par litre d'eau d'arrosage OBSERVATIONS.
Entrais azotés Sulfate d'ammoniaque 20 à 21 % azote amoniacal Au printemps, en été  et en automne 30 à 60 gr; 2 à 4 gr par litre suivant espèces Ne pas le mélanger aux engrais calcaires.A enterrer légèrement.
Nitrate d'ammoniaque 40% azote, en partie nitrique et en partie ammoniacal Au printemps,en été,au moment des cultures,sous verre notamment.Engrais très puissant. 20 grammes ; 2 gr par litre d'eau, plantes en pots et en cuvelles. Très recommandable dans la culture intensive, tant à l'air libre que sous verre.
Nitrate de Soude du Chili.Nitrate de Soude synthétique 15% azote nitrique immédiatement absorbé.Idem Avant les semis, plantations et au début de la croissance.(stimulant). 10 à 25 gr. (plusieurs applications suivant végétation).2 à 3 gr. par litre. Action rapide mais de courte durée. Exposé à se perdre dans le sol
Nitrate d'ammoniaque agricole S. B. H. 15.5% azote mi-nitrique mi-ammoniacal + 25% de chaux fixe. Quelque temps avant les semis et plantations. 10 à 50 gr. suivant culture. Action rapide et soutenue. A enterrer légèrement.
Engrais potassiques.Sulfate de potasse 48 à  50%, soluble dans l'eau. Au printemps, en été et en automne avant les semis et plantations. 40 à 60 gr. selon richesse du sol et besoin des plantes. 2 à 4 gr. Par litre. Le plus employé pour la généralité des végétaux. A enterrer légèrement.
Chlorure de potasse. 40 à 60%, soluble dans l'eau. Plusieurs semaines avant les semis et plantations. 20 à 50 gr.  
Sylvinite-Kainite. I4 à 18% IDEM.En automne. 40 à 100 gr. A enterrer.Convient aux terres légères& pour fumure de fond
(plantations fruitières, vignes, asperges,rosiers, pelouses, etc)
Engrais phosphatés. Fertiphos. 36 à 38% En toute saison.Sous couverture. 5 à 20 gr. 1 gr. par litre. Peut être mélangé au sulfate d'ammoniaque.Fumure d'entretien.
Superphosphate de chaux. 14 à 16% Au printemps et en été, avant et. au moment 30 à 60 gr. 2 à 3 gr. par litre. Donne les plus beaux résultats en sols légers.
des semis et plantations.
Scories Thomas ou 10 à 18% + 30 à 35% En automne et très tôt au printemps. 30 à 100 gr. Convient aux fumures fortes et pour
Phosphate basique. de chaux. . d'établissement (plantations fruitières,
      vignes, asperges, rosiers, pelouses,
       etc.) A enterrer
Engrais calcaires.   En automne et au printemps. 150 à 200 gr. tous les 2 ans. Convient à toutes les terres riches en humus,légères ou lourdes, aux plantations fruitières, en particulier aux arbres à fruits à noyaux. Ëviter
Chaux éteinte, le contact du fumier et des racines. A enterrer.
Craie moulue,  
Marne,  
Calcarite,  
   
NOTE. --- Le commerce fournit des engrais composés, complets spéciaux, dont la formule est basée sur les exigences et besoins particuliers des cultures     
auxquelles ils sont destinés.-Néanmoins, l'emploi des engrais simples offre aux cultivateurs la faculté de faire usage d'un engrais plutôt que tel autre,     
convenant mieux à l'état physique et chimique de sa terre et de la plante.        

 

TABLEAU DONNANT LA COMPOSITION MOYENNE
DE QUELQUES MATIÈRES FERTILISANTES.
1000 kgs des matières suivantes renferment Azote Acide phosphor Potasse Chaux
Fumier frais litière comprise        
a) bêtes à cornes 0,34 0,16 0,40 0,31
b) cheval  0,58 0, 28 0,53 0,21
c) mouton  0,83 0,23 0,67 0,33
 d) porc  0,45 0,19 0,6 0,08
 e) lapin lité tourbe 0,50 0,39 0,97 0,08
Fumier de ferme ordinaire  0,50 0,25 0,50 0,6o
Purin  0,15 0,01 0,49 0,03
Déjections humaines solides  1,00 1,09 0,25 0,62
Déjections humaines liquides   0,6 0,17 0,20 0,02
Contenu d'une fosse d'aisance 0,50 0,25 0,20 0,06
Le même traité à la tourbe  0,78 0,26 0,28 -
Fiente fraiche de pigeons  1,76 1,78 1 1,6
poules  1,63 1,54 0,85 2,40
canards  1 1,40 0,62 1,70
 oies  0,55 0,54 0,95 0,84
Crottins de lapins (de Marneffe)  0,54 0,73 0, 80 0,82
Engrais desséché de poule (rispo)  5,00 2,00 2,00 4,00
Guano du Pérou (Comp. variables) 7,00 14,00 3,30 12,00
Guano de poissons  8,5 13,80 0,30 16
Sang desséché  11,8 1,20 0,70 0,8
Sang frais  3,20 0,04 0,06 0,09
Cornes moulues et raclures  10,20 5,50 _ 6,6
Déchets de laine  5,20 1,30 0,30 1,40
Poudre de cuir  8,00 - - -
Suie de houille  2,40 0,40 0,1 4,00
Suie de bois  1,30 0,40 2,40 10,00
Cendres de houille  - 0,8 0,50 8,50
Cendres de bois  - 3,00 8,00 33,00
Poudre d'os  3,80 23,2 0,20 31,30
Cendres d'os  - 35,40 0,30 46,00
Poudre d'animaux (abattus)  6,5 13,90 0,30 18,20
boues de villes  0,39 0,52 0,29 2,96
Terreau (Masson)  1,07 0,73 1,10 -
Vase fraîche d'étang (Pétermann) 0,24 0,01 0,44 -

LES CONIFERES

Avant d’acheter ou planter des conifères renseignez-vous sur la taille adulte de la plante, tant en hauteur qu’en largeur, car le sapin tout petit et mignon dans son pot peut devenir un géant. Méfiez – vous tout particulièrement de certaines formes étalées comme les genévriers qui peuvent prendre au fil des ans une ampleur considérable. Si vous portez votre choix sur un conifère dressé non destiné à être taillé, veillez à ce que la flèche soit bien droite et non doublée. Choisissez un sujet bien fourni à la base. N’hésitez pas à sortir la motte du pot et vérifier si les racines ne forment pas un chignon.

Les conifères ont parfois une reprise difficile, comme tous les arbustes à feuillage persistant. Les racines ont besoin d’une certaine chaleur pour s’installer dans la terre. Le printemps (mars – avril) ou l’automne (septembre –octobre) sont les périodes idéales pour la plantation. Evitez l’hiver quand la terre est trop froide et qu’il y a risque de gel. Les conifères cultivés en pot peuvent attendre plusieurs semaines avant d’être plantés, tandis que les sujets dont les racines sont enveloppées dans une toile de jute (tontine) doivent être plantés dans la semaine afin que la motte ne se dessèche pas.

Comment les planter ? Commencez par immerger complètement la motte dans un seau pour bien l’imbiber et favoriser la reprise. Pendant ce temps, creusez un trou le double du diamètre de la motte et ameublissez le sol. Au fond de la fosse, à une profondeur de fer de bêche ou parfois plus selon la grosseur de la motte. S'il y a danger de rongeurs, rats ou campagnols, placez un treillis à fines mailles dans le trou. Epandez une bonne couche de terreau ou du compost fait de 2 ans, et placez ensuite la motte dans le trou en veillant à positionner le collet au niveau du sol. Dénouez la tontine, si l’arbuste est en motte, et enlevez-là en glissant par en dessous. Comblez avec un mélange de bonne terre enrichit de terreau de bruyère et de quelques poignées d’engrais organiques. En cas de sol lourd, allégez-le en ajoutant de la tourbe sèche ou du sable. Terminez en arrosant ABONDAMMENT et en tassant la terre avec la botte. Pensez à haubaner tous les conifères de plus d’un mètre avec un ou plusieurs tuteurs fixés aux deux tiers de leur hauteur.

Les espèces naines conviennent aux rocailles ou aux massifs, tandis que les grands sujets peuvent être plantés en haie taillée ou isolée sur une pelouse. Pensez à respecter les distances de plantation. Les plus grands doivent être plantés à deux mètres minimums de la limite de votre terrain mais cela se révèle souvent insuffisant pour les espèces à grand développement comme les cèdres par exemple. Avec ces géants, prévoyez large en leur ménageant suffisamment d’espace pour étaler leurs branches sans empiéter chez le voisin. Ecartez - les d’au moins dix mètres de la ou des maisons. Plantez trop près, les racines pourraient endommager les fondations ou les canalisations sans parler de l’ombre projeté sur les fenêtres.

On dit souvent les conifères amateurs de soleil. Il est vrai que les espèces dorées n’acquièrent leurs belles couleurs qu’en plein soleil. Les espèces bleues ou argentées ont par contre des nuances plus subtiles à la mi-ombre. La plupart d’entre eux ne font pas les difficiles et s’accommodent de presque toutes les expositions, pourvu qu’elles soient aérées et à l’abri des vents desséchants. Pendant la première année, veillez à protéger vos jeunes plantes installées au soleil avec une voile d’ombrage, surtout si ce sont des espèces à aiguilles qui ont plus facilement tendance à griller.

Comment les reconnaître ? :

Les nains, par leur taille.

Les Abies koreana Siberlochés semblent poudrées de neige. L’Abies est le vrai nom du sapin. La plupart des conifères portent des cônes. Ceux de l’Abies sont dressés et ceux de l’épicéa pendent

Les aiguilles du sapin Nord Mann sont très longues et brillantes.

Les genévriers portent des petites boules comme fruit qui dégage une saveur résineuse, aromatique et sucrée.

L'if est vénéneux, pour l’homme (chimiothérapie) pour les bovins (due à la plus grande consommation) et surtout le cheval qui en est sensible. A éviter à tout prix.

La majorité des conifères se contentent d’une bonne terre de jardin pourvu qu’elle soit ferme et bien drainée. Leur nature les porte à s’installer plus volontiers en terrain légèrement acide, PH 4 – 4,5, et certains d’entre eux ont du mal à s’adapter aux sols alcalins, PH 7 – 7,5. Si c’est le cas, «évitez les conifères à grand développement et faites un apport de terre de bruyère ou de tourbe au moment de la plantation. Et apport sera également bénéfique en cas de sol lourd et argileux. En terrain calcaire et sec, vous pouvez aussi opter pour des espèces qui les acceptent comme les genévriers ou les ifs.

On peut changer de place un conifère durant les trois premières années sans se trop abîmer la motte. Les espèces naines à croissance lente sont plus faciles à transplanter que les grandes espèces. Au bout des années, il est difficile de récupérer une motte intacte, les racines étant étalées tout autour du tronc. Il convient alors de cerner le conifère en mars. Cela consiste à sectionner les racines principales à 75 cm du tronc à l’aide d’une bêche pour amener à former de nouvelles radicelles qui assureront la reprise l’année suivante. L’automne suivant, vous pourrez déplacer votre conifère en prenant la plus grosse motte possible après avoir copieusement arrosé le sol pour maintenir suffisamment de terre autour des racines.

La plupart des conifères n’ont pas besoin de fertilisants pour prospérer. Les premières années qui suivent la plantation, on peut toute fois leur donner au printemps une petite quantité d’engrais pour conifères ou un paillis de fumier très décomposé ou fumier séché, pour assurer une bonne végétation.

Les pins, les épicéas et les abies supportent mal la taille. Limitez-vous à supprimer les branches mortes en sachant qu’ils ne se regarniront pas. Pour d’autres espèces, par exemple les ifs, les thuyas et chamaecyparis, la taille est bien supportée. Pour entretenir une haie, taillez à la fin du mois de juin, à la fin de la pousse printanière. On peut aussi effectuer une taille à la fin de l’hiver, avant le bourgeonnement des brindilles, pour rectifier une silhouette, conserver une forme plus compacte et éviter que les arbustes ne se dégarnissent à la base. Evitez toutefois de tailler trop sévèrement car hormis les ifs et dans une moindre mesure les thuyas, les conifères supportent mal un rabattement sur le vieux bois. Il faut veiller à ce qu’il existe des ramifications latérales ou des brindilles vivantes servant de « tire-sève » pour éviter le dessèchement des branches taillées.

L’année de la plantation, arrosez copieusement vos conifères du printemps à l’automne, surtout si celui-ci est sec. L’année suivante, en période sèche, arrosez au pied et douchez régulièrement le feuillage à la lance d’arrosage afin de leur éviter la déshydratation. Une cuvette aménagée autour du pied facilite l’arrosage. Durant les premières années, paillez le sol autour de l’arbuste avec de la tourbe, des écorces de pin ou du compost pour conserver la terre humide et prévenir des mauvaises herbes.

 

Les conifères, appelés aussi arbres résineux et arbres verts, en raison de la richesse de leur coloris, de la variété de leur forme et de la souplesse de leur taille, jouent un rôle décoratif de premier ordre.

Les variétés rustiques, peu exigeantes sur la nature des sols, permettent de garnir les terrains les plus pauvres. Cependant, en règle générale, les conifères préfèrent les terres sablonneuses à. sous-sol frais et argilo siliceux.

LES DIFFÉRENTES ESPÈCES DE CONIFÈRES.

ABIES. — Espèce riche en variétés : à aiguilles dorées, A. aurea variegata ; glauques : A. Kosteriana glauca, très joli bleu ; à rameaux retombants : A Canadensis ; pyramidales : A. pyratnidalis ; étagés : A. Nordmanniana, un des plus beaux pour isoler ; A. concolor ; etc.

ARAUCARIA IMBRICATA. Espèce remarquable et assez rare ; à isoler. (Abriter l'hiver).

CEDRUS (Cèdre). Genre renfermant des variétés très gracieuses, aux formes les plus élégantes : C. Atlantica ; C. Aurea ; C. Glauca ; C. pendula ; C. Déodora ; C. Libani ; C. pyramidalis ; etc.

CUPRESSUS (Cyprès). Conifère élancé et très décoratif, recommandable pour rideaux, comptant de nombreuses variétés : C. Lawsoniana ; C. L. auréa ; C. L. Arizonica glauca ; C. L. élégantissima, C. L. erecta viridi ; C. L. Triomphe de Boskoop : C. L. Olbrichii, espèce naine superbe, etc...

JUNIPERUS (Genévrier). Se distingue par la finesse de sa verdure et son port compact en forme pyramidale : J. Hiberniça ; J. japonica auréa ; J. Sabina ; J. argentea ; j, glauca ; etc,

PINUS (Pin) :Forme étagée et très ample: P. Austriaca nigra

P.Excelsa; P. Strobus ; P.Mighus montana (très nain) ; etc.

RETINOSPORA. Les Rétinospora constituent le groupe le plus remarquable (les conifères; les variétés à feuillage duré et argenté sont superbes.

SALISBURIA ANDIOTEFOLIA (Gingko biloba) L'arbre aux 40 écus, Feuillage bizarre, dans le genre de l'Adiantum. Considéré comme arbre d'ornement.

TAXUX (If), Le taxas baccata ou if commun se soumet à la taille qui permet d'en établir des haies, des formes les plus variées et fantaisistes. Les variétés duré et panaché (T. Hybernica auréa et variegata) sont des plus belles pour isoler.

THUYA. Genre recherché pour établir des abris, rideaux ou brise; vent : T. Gigantea ; T. Lobbii divers, etc., etc.

THUYOPSIS Espèce au port se rapprochant de la précédente, mais différente par son feuillage vert clair, foncé ou glauque.

PLANTATION ET SOINS (GÉNÉRAUX.

On plante en mars avril mai et en septembre-octobre-novembre. Cette dernière saison est préférable si l'un a à effectuer des plantations importantes en forts spécimens.

Ce travail exige beaucoup de soins et l'on s'expose à de gros mécomptes en les négligeant. Il est indispensable que ces arbres soient arrachés avec toute leur motte de terre enveloppant la plus grande partie possible fies racines. Les mottes, pour les plantes moyennes et robustes, seront emballées dans de la paille de seigle attachée solidement par plusieurs liens, et dans des paniers pour les sujets plus forte ou plus délicats.

Le dernier système d'emballage est à préférer pour les expéditions par chemins de fer, car la motte risque moins de se désagréger dans les différentes manutentions.

L'arbre doit être amené dans son trou sans que la motte n’ait subi aucune détérioration.

Après la plantation, on ménagera une petite cuvette et on arrosera très copieusement, de façon que l'eau pénètre bien au-dessous des racines de l'arbre.

La première année de plantation, pendant la belle saison, il sera indispensable de continuer l'arrosage, en maintenant la cuvette qui sera recouverte d'un fort paillis de fumier décomposé.

Les arrosages par temps sec et chaud doivent avoir lieu tous les quinze jours au minimum, et l'eau sera versée en abondance 'de façon à bien pénétrer au-dessous de la motte entourant les racines. On mettra environ 20 à 40 litres d'eau par arbre de 1,5 m à 3 m, en augmentant proportionnellement, suivant la grosseur de l'arbre.

Le tuteurage est encore plus indispensable pour les conifères que pour les autres arbres, car les vents ont beaucoup d'action sur les feuillages épais.

A l'achat, vérifiez la taille adulte des conifères. Les buissons nains trouvent leur place dans la rocaille ou les parterres.   Les conifères se plantent au printemps ou en automne. Un sot trop froid empêche la formation des radicelles.

 Les aiguilles de l'Abies koreana « Silberlocke » semblent poudrées de neige.

La plupart des conifères portent des cônes. Ceux de l'abies sont dressés, ceux de l'épice pendent.   L'abies est le vrai nom du sapin. Les aiguilles du sapin de Nordmann sont très longues et brillantes.

Les fruits du genévrier dégagent une saveur résineuse, aromatique et sucrée.

Les conifères - le genre Larix

(Famille des Pinaceae)

Le genre Larix comprend les mélèzes. Ces conifères perdent leurs aiguilles en hiver; au printemps le feuillage a une teinte vert tendre, tandis qu'en automne, il se colore de jaune ou de beige selon l'espèce.

Le feuillage jaune doré du Mélèze européen participe de manière remarquable à la symphonie des teintes automnales dans nos forêts.

Le genre Larix compte une dizaine d'espèces, toutes originaires de l'Hémisphère Nord : Europe, Asie ou Amérique du Nord. Dans nos forêts, on rencontre principalement le Mélèze d'Europe et le Mélèze du Japon.

En raison de leur taille imposante, ces arbres exigent beaucoup d'espace; ils ne conviennent que pour des grands jardins et des parcs.

Caractères généraux

Grands arbres élancés à tronc bien droit (30 - 35 m de haut) et à cime conique plus ou moins effilée; enracinement profond.

Plantes monoïques (fleurs unisexuées présentes sur le même arbre).

Feuillage souple en forme d'aiguilles, porté par 2 types de rameaux :

1. Rameaux très courts, globuleux, portant un très grand nombre de feuilles (jusqu'à 60);

2. Rameaux allongés portant des feuilles alternes disposées une par une sur toute la longueur.

Cônes larges de moins de 4 cm, dressés, portant un grand nombre d'écailles (de 30 à 50 selon l'espèce) disposées en spirale. Graines petites, anguleuses, portant une aile; 2 graines par écaille.

De manière générale, les Mélèzes demandent un sol meuble, profond et frais (ni trop sec, ni trop humide). Ils exigent la pleine lumière et ne supportent pas l'ombre. Ils peuvent souffrir des gelées printanières. Ils demandent un air sec.

Dans des conditions favorables, leur croissance est très rapide. Le bois présente un aubier mince de teinte blanc crème; le duramen est brun rouge, très résineux, dur, très durable, et résistant bien dans l'eau.

On l'utilise en construction, en menuiserie, pour fabriquer des poteaux, et autrefois pour fabriquer des canalisations pour l'eau.

Les espèces se multiplient par semis de graines fraîches au printemps; la levée est lente (4 semaines) et le taux de germination est faible.

Des graines sèches doivent subir une longue stratification.

Les jeunes semis doivent être protégés du soleil direct.

Les variétés horticoles sont multipliées par greffage en approche, au printemps, sur des semis de l'espèce plantés l'année précédente.

Principales espèces

1. Larix decidua = Larix europaea: Mélèze d'Europe

Arbre originaire des montagnes d'Europe (Alpes et Carpates) où on le rencontre jusqu'à une altitude plus élevée (2.700 m) que l'Epicéa. Dans de bonnes conditions, il peut atteindre 40 m de haut.

Croissance rapide.

L'écorce des jeunes rameaux est jaune grisâtre, glabre.

Le feuillage jeune est vert clair, devenant jaune doré en automne.

Les écailles des cônes ne sont pas recourbées au sommet.

Il existe différentes formes, selon leur origine géographique. Certaines d'entre elles se sont révélées très sensibles au chancre.

Il existe aussi plusieurs variétés horticoles

- L.d. Fastigiata : à cime élancée.

- L.d. Glauca : à feuillage vert bleuté.

- L.d. Pendula : à rameaux pleureurs, ainsi que les cultivars Globus, Kornik, Little Bogie, Puli...

2. Larix kaempferi = Larix leptolepis : le Mélèze du Japon

Il est un peu plus petit que le précédent; comme son nom l'indique, il est originaire du Nord du Japon, où on l'appelle Karamatsu. Les rameaux jeunes sont légèrement duveteux, puis ils prennent une coloration rougeâtre brunâtre. Le feuillage est vert bleuté, devenant beige en automne.

Les cônes ont des écailles dont le sommet est recourbé vers l'extérieur.

Cette espèce supporte les atmosphères humides et polluées. Sa croissance est très rapide, surtout dans le jeune âge.

Il existe plusieurs cultivars, notamment :

- L.k. Murrayana : forme naine.

- L.k. Pendula : à rameaux pleureurs.

- L.k. Blue Rabbit : à cime étroite et feuillage bleu vert, ainsi que les cultivars Diana, Grey Pearl ou Stif Weeper.

3. Larix X eurolepis = L. X marchlinsii

C'est un hybride, de grande vigueur, entre les deux espèces précédentes; il allie les caractéristiques de ses parents.

Autres espèces

1. Larix americana = Larix laricina = Larix intermedia = Larix microcarpa : le Tamarack

Arbre du nord-est d'Amérique du Nord, à croissance moins rapide; supporte bien les sols humides. Rameaux brun rouge. Cultivars : L.a. Glauca et L.a.Arechusa Boy.

2. Larix dahurica

Arbre de Sibérie, Corée et Mandchourie; croissance moins rapide. Rameaux grêles pendants, à feuillage fin vert jaunâtre.

3. Larix griffithii A rameaux pleureurs.

4. Larix lyallii

Originaire de la côte Ouest d'Amérique du Nord. Croissance moins vigoureuse; serait une forme d'altitude de L. occidentali.

5. Larix occidentalis

Le plus grand des Mélèzes; il atteint 80 m de haut dans son milieu naturel (côte Ouest d'Amérique du Nord); croissance très rapide.

Rameaux brunâtres portant de longues feuilles vert clair.

6. Larix potaninii Originaire du Nord du Japon.

7. Larix sibirica

Le Mélèze de Sibérie Originaire du Nord-Est de la Russie et de l'Ouest de la Sibérie vigueur moyenne. Serait une forme du Mélèze européen, à feuilles plus grandes.

Larix decidua : ce bel arbre risque d'être bientôt gêné par ses voisins...  Larix kaempferi : aspect hivernal.

Les conifères(bis)

 

Dans la décoration de nos parcs et jardins, ou pour la production de bois, les conifères occupent une place importante.

Notre flore naturelle spontanée n'est pas très riche en espèces appartenant à ce groupe : on compte seulement 20 espèces de conifères en Europe sur un total de 360 dans le monde. La plupart des conifères cultivés en Belgique ont été importés d'autres régions d'Europe, d'Amérique ou

d'Asie principalement. Certains d'entre eux se sont assez bien naturalisés sous notre climat. Au début du XXe siècle une série d'arboretums forestiers ont été créés en Belgique pour étudier le comportement de différentes essences ligneuses: dans trois articles publiés en 2000, nous avions présenté les arboretums de Gedinne, Profondeville et Spa : on peut y admirer des exemplaires tout à fait remarquables pour les essences bien adaptées à ces stations.

L'arboretum géographique de Tervuren, qui occupe 120 ha dans le Bois des Capucins, présente les associations végétales des différents milieux forestiers du monde.

A côté de cela, il existe des arboretums horticoles présentant les variétés et cultivars ornementaux : la plupart des écoles d'horticulture en possèdent un; il faut aussi mentionner le remarquable arboretum de Bokrijk (12 ha), situé à proximité du musée de plein air et trop peu connu du grand public.

Dans nos jardins, les conifères peuvent apporter un effet décoratif tout au long de l'année grâce à leur feuillage persistant, et des notes colorées ou originales tant est grande la diversité` des teintes et des formes offertes par les innombrables variétés et cultivars, ainsi que par les variations de coloris du feuillage au fil des saison.

A l'âge adulte, leurs dimensions peuvent varier de quelques dizaines de centimètres pour des formes prostrées à plus de 100 mètres de haut pour les séquoias géants américains. Quel que soit l'emplacement, de la petite rocaille au grand parc paysager, on peut donc trouver des conifères qui conviendront, mais il faudra les choisir judicieusement.

Dans cette suite d'articles, nous envisagerons en premier lieu la classification et la nomenclature des conifères ainsi que leur identification, puis nous évoquerons le choix des plantes en fonction de l'usage prévu, leur achat, la plantation et l'entretien, sans oublier les principaux ennemis : maladies et parasites.

Par la suite, nous passerons en revue les différents conifères adaptés aux conditions de sol et de climat de notre pays.

Classifications générale des conifères
Classes Ordres Familles Genres Nbre total d'espèces
Ginkgopsides Ginkgoales Gingkoaceae Gingko 1
Coniferopsides Pinales Pinaceae Pinus Plus de 180
Larix
Pseudolarix
Cedrus
Picea
Tusga
Pseudotsuga
Abies
Keteleeria
Taxodiaceae Athrotaxis 15
Sciadopitys
Taxodium
Cunninghamia
Cryptomeria
Taiwania
Sequoiadendron
Sequoia
Metasequoia
Cupressaceae Juniperus Une centaine
Chamaecyparis
Thuja
Cupressus
Thujopsis
Calocedrus
Fitzroya
Araucariaceae Araucaria 25
Taxales Taxaceae Taxus 15
Cephalotaxus
Cephalocarpus
Torreya
Pbdocarpus
Saxegothea
Dacrydium

 

Remarques

1) Il existe aussi des hybrides inter génériques (x cupressocyparis) ou interspécifiques (I.arix x eunlepis)

2) Certains anciens noms de genres ont disparu:

Biota = Thuja, Retinospora = Chamaecyparis, Libocedrus = Calocedrus.

Tableau 2:

Clé de détermination des 6 familles de conifères

1) Feuilles caduques à limbe large de + de 2 cm, en forme d'éventail; plantes dioïques; graines charnues ressemblant à une mirabelle : Gingkoaceae.

2) Feuilles persistantes ou caduques en forme d'écailles ou d'aiguilles - feuilles insérées sur des axes allongés, opposées par 2 ou verticillées par 3: Cupressaceae

- feuilles alternes sur des axes allongés ou groupées sur des axes courts

* feuilles alternes disposées sur 2 rangs; plantes dioïques sans résine; fruits charnus rouges : Taxaceae

* feuilles alternes ou sur axes courts; plantes à résine; fruits ligneux

x feuilles en forme d'aiguille; écailles des cônes bien séparées : Pinaceae

x feuilles en forme d'aiguille ou d'écaille; écailles des cônes soudées

= plantes dioïques à feuilles écailleuses piquantes; ramifications en verticilles : Araucariaceae

= plantes monoïques à feuilles en forme d'écailles ou d'aiguilles; ramifications on en verticilles : Taxodiaceae

Caduque : qui tombe en hiver.

Dioïque : fleurs mâles et fleurs femelles portées par des plantes distinctes Monoïque : fleurs mâles et femelles séparées, portées par la même plante Verticille : par 3 ou davantage au même niveau

Tableau 3:

Clé de détermination des genres de conifères

1. Plantes à feuillage caduc

* feuilles à limbe large de + de 2 cm, en éventail : Gingko

* feuilles en spirale sur les rameaux longs; rameaux de 2 ans de teinte brune : Taxodium

* feuilles en spirale sur tous les rameaux

- rameaux de - de 8 mm; bourgeons à écailles persistantes : Larix

- rameaux de + de 8 mm; bourgeons à écailles caduques : Pseudolarix * feuilles opposées 2 à 2 : Metaseaquoia

2. Plante à feuillage persistant

* feuilles solitaires en spirale ou groupées en rameaux courts, rarement opposées 2 à 2 ou en verticilles

- rameaux lignifiés, jamais verts la 2e année

• feuilles solitaires sur des rameaux allongés

= feuilles à surface d'attache circulaire, à section triangulaire ou aplatie; cônes dressés : Abies

= feuilles à attache ovale; cônes pendants avec bractées visibles, bourgeon pointu brillant : Pseudotsuga

= feuilles sur coussinet saillant, sans pétiole; rameaux rugueux; cônes pendants à bractées peu ou pas apparentes : Picea

= feuilles sur coussinet, avec pétiole; petit cône pendant : Tsuga

• feuilles solitaires sur rameaux longs ou en groupes importants sur rameaux courts, cônes dressés, gros : Cedrus

• feuilles toujours en groupes de 2-3 ou 5, rarement de 4-6-7-8 : Pinus

- rameaux verts la 2e année

• feuilles linéaires

= bandes stomatiques peu apparentes, vert jaune : Taxus

= bandes stomatiques blanchâtres ou grisâtres

- sur 2 rangs, sur rameaux étalés de + de 20 mm de long : Sequoia

- sur + de 2 rangs sur rameaux étalés

° rameaux semi-rigides, apex non piquant : Cephalotaxus

° rameaux très rigides, apex piquant : Torreya

• feuilles en forme d'aiguilles

= non recourbées vers le rameau et partie libre plus courte que la partie attachée au rameau : Sequoiadendron

= un peu recourbées vers le rameau et partie libre plus longue que la partie attachée : Cryptomeria

= très recourbée vers le rameau : Araucaria (sauf A. araucana)

• feuilles aplaties larges

= bandes stomatiques nettes : Cunninghamia

= bandes stomatiques peu nettes : Araucaria araucana

* feuilles opposées 2 à 2 ou verticillées par 3 ou 4

- feuilles opposées, disposées à angle droit par rapport au nœud précédent

• ramifications aplaties, dans un plan

= ramules peu aplatis, de moins de 2 mm de large : Chamaecyparis

= ramules très aplatis, pouvant avoir 2 mm de large : Thuja

= ramules très aplatis de + de 5 mm de largue : Thujopsis

= ramules très aplatis, feuilles latérales plus longues que larges : Calocedrus

• rameaux arrondis ou carrés : Cupressus (ou Juniperus sabina)

- feuilles opposées ou verticillées par 3 sur la même plante; feuilles écailleuses opposées ou aiguilles opposées ou verticillées par 3 : Juniperus

- feuilles toutes verticillées par 3 : Juniperus

- feuilles verticillées par plus de 10 : Sciadopitys

Feuilles caduques : qui tombent en hiver

Bande stomatique : ligne d'orifices respiratoires à la face inférieure des feuilles

Verticille : par 3 ou davantage au même niveau

Aiguilles de Douglas

Epicéa commun Mélèze

1. Classification botanique des conifères

Le terme «conifère» a été donné par Belon en 1553 dans son traité «De arboribus coniferi»; il signifie en latin «qui porte des cônes» par allusion aux fruits portés par un bon nombre de ces plantes. Pour les botanistes, les conifères font partie de l'embranchement des Spermatophytes (c'est-à-dire des plantes feuillées se reproduisant par des graines) et du sous-embranchement des Gymnospermes (c'est-à-dire à fleurs sans enveloppe, à ovules non enfermés dans un ovaire).

Les premiers conifères sont apparus à la fin de l'ère primaire, au Carbonifère; parmi les espèces actuelles, seuls le Gingko et les Sequoia remontent à cette époque; les Abies, Picea et Pinus sont apparus à l'ère secondaire, et les Larix à l'ère tertiaire..

Le tableau 1 présente les classes, ordres, familles et genres de Gymnospermes.

Pour identifier les conifères, on peut procéder de plusieurs manières : consulter un pépiniériste chevronné ou un expert est la` démarche la plus simple ! On peut aussi utiliser une clé de détermination des genres de cette famille (tableau 2) puis une clé de détermination des genres de cette famille, que l'on trouve dans une flore générale. Pour arriver ensuite aux espèces et surtout aux variétés de cultivars horticoles, il faudra disposer de livres plus spécialisés que les flores botaniques, et s'armer d'une infinie patience ! La démarche peut aussi être perturbée par des anomalies forme juvénile différente de la forme adulte, mutations spontanées, fasciations (= balais de sorcières).

Une troisième manière consistera à utiliser le tableau 3 : il permet d'identifier les genres par leur feuillage et accessoirement par les fruits. Il peut sembler un peu compliqué au premier abord, mais avec un peu d'exercice, son usage devient assez rapide.

Choix - achat - plantation

Dans nos conditions de sol et de climat, le mois d'octobre est la période idéale pour réussir la plantation des conifères, mais avant cela, il faudra choisir le ou les cultivar(s), puis l'(es) acheter.

1. Choix rationnel des conifères

Il faudra prendre en compte les différents critères énumérés ci-dessous. Le plus important est incontestablement le but poursuivi.

Par exemple:

- Dans un grand parc : exemplaires isolés, en bosquets, alignements.

- Dans un jardin de taille moyenne : en arrière-plan, comme écran, en haie ou brise-vents, comme exemplaire isolé, garniture de talus, couvre-sol...

- Dans un petit jardin : dans une rocaille, en exemplaire isolé, hors-sol dans un récipient de culture...

Les dimensions du jardin, déjà évoquées ci-dessus sont également à prendre en considération : il faudra choisir les cultivars en fonction de leurs dimensions à l'âge adulte, et vérifier si elles sont en harmonie avec la taille du jardin, sous peine de devoir transplanter ou sacrifier les arbres après quelques années.

Une grande vitesse de croissance est un inconvénient : certes elle permet d'acheter des petits arbres et d'obtenir rapidement l'effet décoratif voulu; mais par la suite ils deviendront rapidement trop grands. Ainsi par exemple notre pays regorge de haies de Cupressocyparis leylandii, une espèce qui pousse rapidement, mais qui prend en quelques années un développement incontrôlable !

Lors du choix des plantes, on s'informera de leurs dimensions à l'âge adulte (15 à 18 m de haut dans cet exemple !).

Il faudra aussi tenir compte des formes et des teintes de la ramure. Les formes principales peuvent se classer comme suit :

- couronne large régulière dense;

- couronne large régulière légère;

- couronne large irrégulière dense;

- couronne large irrégulière légère;

- couronne érigée régulière dense;

- couronne érigée régulière légère;

- couronne érigée irrégulière dense;

- couronne érigée irrégulière légère;

- couronne à rameaux pleureurs;

- couronne à rameaux érigés;

- couronne colonnaire très étroite;

- couronne sphérique;

- couronne étalée ou prosprée.

On tiendra également compte de l'aspect du feuillage (brillant ou mat) et de sa teinte qui va du vert-bleuâtre au vert-glauque, vert franc, vert jaunâtre, jaune, jaune cuivré, cuivré-bronzé, vert et blanc, argenté...La coloration peut être uniforme ou bigarrée. Certaines espèces ont une teinte assez constante toute l'année : on ne remarque qu'un léger éclaircissement lors de la pousse printanière. Les cultivars à feuillage jaune sont très clairs au printemps, et ils deviennent plus verts en automne et en hiver. D'autres conifères, verts au printemps et en été, brunissent dès l'automne.

II faudra également tenir compte de l'exposition d'une manière générale les conifères jaunes et panachés auront une teinte plus vive en pleine lumière.

Le climat et le microclimat sont importants : le froid hivernal est un facteur limitant que nous avons tendance à oublier puisque nous n'avons pas connu d'hivers rigoureux depuis 1985-1986 : des conifères imparfaitement rustiques peuvent avoir évolué favorablement, mais un prochain hiver où la température descendrait à - 20°C ou - 25°C remettrait les pendules à l'heure !

Les gelées tardives printanières peuvent endommager les nouvelles pousses de certains conifères : le phénomène est bien connu des forestiers.

Dans certains cas on tiendra compte de la qualité de l'air : à proximité de la mer, ne planter que des sujets résistant au sel (ils sont peu nombreux : Picea pungens et sitchensis; Pinus montana, nigra austriaca et sylvestris...).

De même en milieu urbain et dans les zones industrielles, des fumées ou brouillards peuvent être agressifs. Les conifères y sont plus sensibles en général que les arbres à feuilles caduques en effet le feuillage des conifères persiste pendant environ 18 mois, tandis que les arbres à feuilles caduques se garnissent chaque année de nouvelles feuilles pour 6 à 7 mois.

De manière générale les conifères provenant de régions montagneuses souffrent chez nous de la sécheresse excessive de l'air.

En ce qui concerne le sol, les paramètres à prendre en considération sont : texture et structure, économie en eau (sécheresse ou humidité stagnante, qui accentuera les maladies des racines et du collet), pH (la plupart des conifères sont tolérants à cet égard), salinité (aucun conifère ne tolère une forte salinité du sol).

Pour la culture en bacs, on devra tenir compte du volume de sol disponible.

Certains conifères peuvent contribuer à apporter à la faune sauvage un abri ou de la nourriture.

Si les plantations se font à proximité d'une route, les sels de déneigement (chlorures de sodium ou de calcium) peuvent endommager à la fois la ramure et le système racinaire des conifères. D'une manière générale, il faudra toujours rechercher une certaine harmonie avec le voisinage.

2. L'achat de conifères

Les conifères destinés aux boisements sont vendus à racines nues, à l'âge de 3 ou 4 ans; ils sont multipliés par semis et repiqués 1 ou 2 fois. Par contre les conifères d'ornement sont vendus (de plus en plus rarement) en motte ou (de plus en plus souvent) en conteneurs. Dans les jardineries on trouvera un assortiment «classique» assez limité, tandis que dans les pépinières spécialisées, la gamme offerte est beaucoup plus vaste (souvent une centaine de cultivars différents).

Chaque cultivar peut être proposé en différentes hauteurs ce qui multiplie encore le nombre de références du catalogue.

Faut-il acheter des sujets de petite-moyenne ou grande taille?

Vaste question, à laquelle il n'y a pas de réponse unique : si le budget est limité, on ira d'office vers les petites dimensions, puisque le prix varie (parfois plus que proportionnellement) en fonction de la taille, et vers des cultivars se multipliant facilement. La réussite de la plantation est plus aléatoire pour des grands sujets, surtout s'ils on été mal préparés en pépinières; on les aura payés beaucoup plus cher et les premières années, ils pousseront très peu; au bout de 3 à 4 ans des conifères plus petits ayant mieux repris auront atteint la même taille, et ce pour une dépense moitié moindre

L'achat de grands sujets ne se justifie que dans ces cas exceptionnels, où l'on recherche un effet décoratif immédiat.

Pour une haie où l'on souhaite une croissance très homogène, nous préconisons d'acheter des plants de dimensions «moyennes», en général 50/60 cm ou 60/80 cm : tous les plants reprendront de la même manière; si l'on choisit des sujets de 100/125 cm ou 125/150 cm la dépense sera multipliée par 2,5 à 3,5 avec un résultat final moins régulier.

Lors de l'achat d'un conifère en motte emballée dans une toile il faudra vérifier avec la main si la motte est bien cohérente; pour les conifères en conteneur, la dimension de celui-ci doit être en harmonie avec la taille de la plante, et on ne doit pas voir de nombreuses racines sortant par les trous de drainage (signe de nutrition déficiente ou de culture sans toile anti-racines).

3. Plantation des conifères

La période actuelle (octobre) convient le mieux : les pépinières sont bien fournies, offrant le choix le plus vaste, et la reprise des plants sera la meilleure. Avril convient aussi, dans une moindre mesure.

Quelques heures avant la plantation, on humidifiera les mottes par trempage ou par arrosage. Pour des conifères de taille faible ou moyenne, la préparation du sol est simple : faire un trou de plantation un peu plus grand que la motte; ensuite on inspecte la ramure et on oriente la plante au mieux, puis on la place bien droite et on rebouche en veillant à recouvrir la motte par quelques cm de terre que l'on tasse modérément. Il faut éviter de détruire la motte par un tassement excessif. Ne pas planter trop profondément, ni trop superficiellement.

Dans nos sols riches et profonds, l'amélioration de la fertilité est superflue. Par contre si le sol est compact et trop humide on pourra l'amender par du sable grossier, ou drainé.

Après plantation on arrose légèrement puis on épand une mince couche de tourbe ou de compost en surface, pour maintenir la fraîcheur du sol. Pour des grands sujets la reprise sera meilleure si le sol est bien défoncé et amendé.

Pour les plants dont la motte est emballée d'une toile, faut-il laisser ou enlever celle-ci ?

Les avis divergent : certes si la toile est en fibres végétales (jute) elle finira par se décomposer, mais si elle dépasse du sol après plantation, elle risque de provoquer le dessèchement de la motte par effet de mèche. S'il s'agit de fibres synthétiques, elle ne se décomposera jamais. Nous préconisons, après avoir placé le plant dans son trou, de défaire les nœuds, et de retirer doucement la toile sans abîmer la motte, puis de reboucher le trou.

4. Soins après la plantation

L'année qui suit la plantation, on devra prendre quelques précautions particulières : favoriser l'alimentation en eau en arrosant régulièrement mais modéré ment (l'excès est nuisible !) au pied; bassiner fréquemment le feuillage par temps venteux et sec.

Pour les grands exemplaires on devra assurer leur fixation en plaçant 3 haubans obliques (pas de tuteur vertical au travers de la motte!) et installer une toile brise-vents qui les protégera des vents d'Est.

Pour atteindre de telles dimensions, il faut:

- un choix judicieux

- de l'espace en suffisance

- 75 ans de patience!

Entretien annuel et transplantation

Dans la chronique du mois dernier nous avions évoqué les soins particuliers à apporter aux conifères l'année qui suit leur plantation. Nous décrirons ici les différents travaux d'entretien et la manière de transplanter (si possible) des conifères devenus trop grands pour le site qu'ils occupent.

1. Fertilisation

La plupart des conifères sont à l'origine des plantes du milieu forestier, vivant dans un sol dont la richesse minérale est faible. C'est dire qu'en général une fumure minérale est superflue, surtout les premières années; elle n'est à conseiller que pour des plants âgés dont la croissance a tendance à diminuer. On placera un engrais composé N+P+K dans des trous creusés avec une tige métallique sous toute la surface dominée par la couronne des arbres.

D'une manière générale l'épandage régulier d'un mulch de matière organique de 5 cm d'épaisseur au pied des arbres est intéressant : la décomposition de la matière organique libérera un peu d'éléments minéraux; de plus d'humidité du sol se maintiendra et on évitera aussi les envahissements de mauvaises herbes annuelles. Le mulch favorise également l'activité biologique du sol, ce qui améliore les conditions de croissance des arbres.

2. Arrosages

Comme toutes les plantes les conifères ont besoin d'eau pour vivre. Dans nos conditions climatiques, caractérisées par une répartition assez régulière des pluies, et dans nos sols ayant une bonne capacité de rétention en eau, l'arrosage est superflu en pleine terre, sauf l'année qui suit la plantation, et dans le cas de grands exemplaires pendant 3 ou 4 ans. Pour les plantes cultivées en bacs, il n'en va pas de même : les arrosages demandent dans ce cas une attention constante. Dans les bacs qui possèdent une réserve d'eau, on constate parfois après quelques années que cet espace est envahi par les racines des plantes. Il faut aussi se rappeler que dans des sols mal structurés l'excès d'eau est pour des conifères beaucoup plus nuisible qu'une sécheresse temporaire : les racines dépériront rapidement et les dégâts de Phytophthora seront aggravés.

3. Entretien du sol

Si l'on épand un mulch de matière organique, l'entretien du sol se limitera à désherber occasionnellement. Il faut systématiquement enlever les mauvaises herbes vivaces et à grand développement qui peuvent rapidement faire dépérir les basses branches de conifères par manque de lumière. L'emploi d'herbicides doit se faire avec une grande prudence. Dans tous les cas il convient de traiter à faible pression (= grosses gouttes =moins de dérives de produit) et en utilisant un capot de protection. On peut en début de saison appliquer sur le sol désherbé et propre un herbicide de sol qui empêchera la germination des graines de mauvaises herbes (par exemple Diuron, Chlortoluron, Metazachlore, Neburon ou Simazine). II faut respecter strictement la dose prescrite : un surdosage présente des risques pour les conifères.

En présence de mauvaises herbes vivaces on appliquera sur celles-ci, sans toucher le feuillage des conifères, un produit à base de Glyphosate (il en existe plus d'une vingtaine dans le commerce). Le moment idéal pour ce traitement est l'automne, après lignification des jeunes pousses.

Forme artificielle: Chamaecyparis obtusa (Floriade 2002) Forme naturelle: Taxodium distichum (Cyprès chauve) Parc Paradisio

 

4. Taille

Les premières années certains conifères demandent une taille de formation et un tuteurage afin de favoriser le développement d'un seul axe vertical (Abies, Cedrus, Picea...) si l'arbre a une tendance naturelle à en former plusieurs. Les tailles d'entre tien de conifères en formes libres seront toujours faites avec prudence car l'émission de repercements n'est pas aussi systématique que chez les arbres et arbustes à feuillage caduc. Il vaut mieux tailler un peu chaque année, en début de saison, que d'attendre plusieurs années et tailler sévèrement en transformant les arbres en portemanteaux qui ne se regarniront jamais ! Pour éviter cela, lorsqu'on raccourcit des branches, il faut systématiquement revenir sur des ramifications latérales bien vivantes. Souvent la taille de conifères adultes se limitera à l'enlèvement de branches cassées, superflues ou mal placées. En élaguant certains conifères à bois cassant (les cèdres par exemple) il faudra être prudent pour éviter les chutes. Le choix initial judicieux du cultivar reste donc la meilleure chose :si la plante dispose d'un espace suffisant elle ne devra pas être taillée. Les conifères formant une haie seront taillés les premières années pour favoriser leur ramification et pour uniformiser leur croissance. En juin, à la fin de la pousse printanière on retaille au sécateur tous les prolongements verticaux à une même hauteur, et on raccourcit les ramifications latérales dépassantes. La taille d'entretien des haies de conifères exige beaucoup de travail et génère un volume important de déchets. L'utilisation d'un taille-haie occasionne de très nombreuses plaies qui donnent temporairement un effet disgracieux à certaines plantes (Chamaecypans, Cupressocy- paris, Thuja...). Si la taille est pratiquée au début du printemps, ces plaies seront rapidement masquées par les repousses. Pour une haie dont la longueur n'excède pas 25-30 mètres on peut envisager de tailler au sécateur, dans le courant du printemps : les plaies de taille seront moins nombreuses et moins visibles on taille d'abord la face supérieure dans un plan horizontal, puis les deux faces latérales légèrement en oblique, ou à la verticale. Pour certains conifères bien adaptés â la conduite en haie (les Ifs par exemple) on peut utiliser sans problème un taille-haie, de préférence deux fois par saison : en mars et fin juin.

5. Enlèvement de la neige

Des chutes abondantes de neige humide et collante peuvent provoquer des dégâts importants aux conifères : bris de branches, déformation de la cime... Si possible on fera tomber cette neige le plus rapidement possible par secouage ou par frappage de la couronne avec une latte ou un bambou. Sur des conifères à cime érigée, il faudra attacher certaines branches déformées.

6. Maladies - Parasites

Chaque espèce peut être sujette à des ennemis particuliers. Nous nous limitons ici à évoquer certains problèmes généraux.

Insectes et acariens: Otiorrhynque : les larves de ce coléoptère vivent dans le sol où elles se nourrissent des jeunes racines; les plantes sont fortement affaiblies et celles qui sont jeunes peuvent même dépérir. La lutte chimique consistera à arroser le sol avec un insecticide agréé pour cet usage; la lutte biologique est possible par arrosage du sol avec une préparation de nématodes (en été sur sol humide). A noter que les poules sont très friandes de ces larves.

Cochenilles farineuses ou a carapace :  traitement avec un insecticide à formulation huileuse.

Scolytes : dessèchement des pousses; trous dans l'écorce. En général les attaques se limitent à des plantes affaiblies par d'autres problèmes. Pulvérisation des branches et des troncs avec un pyréthrinoïde de synthèse (Deltamethrine par exemple).

Pucerons et chermes : traitement au Pirimicarbe ou avec un pyréthrinoïde de synthèse (Cyperméthrine, Deltaméthrine ou Perméthrine par exemple)

Chenilles mineuses : dessèchement de ramules : traitement au Diméthoate en mai.

Acariens : jaunissement et chute des aiguilles. Lutte préventive par bassinages fréquents ou par traitement avec un acaricide agréé.

Maladies cryptogamiques:

Botrytis : dessèchement des rameaux, chute des aiguilles. 'Traitement à la Tolyfluanide.

Phytophthora : jaunissement puis brunissement des rameaux, principalement des Chamaecyparis en sol très humide et compact. Amélioration du sol et arrosage au Phoséthyl-Aluminium.

N.B: certains brunissements et dépérissements peuvent être dus au sel de déneigement ruisselant ou apporté en aérosol; l'urine d'animaux donne les mêmes dégâts.

7. Transplantation de grands conifères

Lorsque l'on envisage de déménager des conifères en place depuis plusieurs années et qui par exemple risquent de devenir trop grands pour l'espace disponible, ou de n'être plus adaptés en cas de réaménagement du jardin, il faudra commencer par procéder en mars à un «cernage» des arbres : avec une bêche bien affûtée on réalise autour de chaque pied une tranchée oblique suffisamment profonde en sectionnant les racines. On remplit cette tranchée de terreau que l'on maintiendra humide par des arrosages réguliers tout au long de la saison. Des racines vont se développer dans ce terreau en formant un abondant chevelu. Si possible on procède au même moment à un élagage de la couronne. Les arbres ainsi traités pourront êtres transplantés en automne on arrose abondamment et on creuse une nouvelle tranchée au-delà de la précédente, plus profonde et plus large; on sectionne les racines profondes. En soulevant la plante, on glisse une toile qui maintiendra la motte cohérente. Après la mise en place on fixe l'arbre par 3 haubans robustes et on arrose régulièrement. Chez certains conifères cette opération réussit aisément. Par contre les Cupressus, Cupressocyparis et Juniperus ont une structure du système radiculaire qui est peu adaptée : ces espèces présentent quelques très grosses racines peu ramifiées à la base. Le cernage devra se faire en deux années successives : d'un côté un an avant la transplantation, et l'autre côté en mars de l'année où on transplantera en automne.

 

La multiplication

Les conifères peuvent se multiplier selon les différentes techniques classiques utilisées en horticulture. La méthode idéale varie selon l'identité du végétal (espèce et cultivar), les moyens dont on dispose et le prix de revient attendu.

1. Le semis

Cette technique est utilisée pour la production de plants forestiers ainsi que de sujets porte-greffe. L'origine des graines a une très grande importance : elles sont récoltées sur des arbres adultes remarqués pour leurs caractères, puis conservées au froid et au sec. Avant l'hiver on les met en stratification, et on procède au semis en mars dans une terre amendée et finement préparée. On sème assez clair et on recouvre de sable. On maintient le sol constamment humide. La germination dure de quelques semaines à quelques mois, en fonction de l'épaisseur des téguments des graines.

Les jeunes semis étant très sensibles aux coups de soleil, il convient de recouvrir la parcelle d'une ombrière. Pour briser le pivot et favoriser le développement d'un système radiculaire bien ramifié, les plants doivent ensuite être repiqués. On peut aussi briser ce pivot en passant à une certaine profondeur avec une lame horizontale. Cela évite de transplanter, si la densité de la population est correcte, non excessive.

Lors de l'achat de plants forestiers à racines nues, outre la hauteur des plants on mentionne généralement leur âge et le plant de 3 ans repiqué 2 ans après semis; S2R1R1 est un plant de 4 ans repiqué 2 fois : la première deux ans après le semis, la seconde un an plus tard. L'homogénéité de comportement des plants issus de semis dépend étroitement de l'origine des graines. Pour les cultivars ornementaux le semis ne permet pas de produire des «copies conformes» du plant d'origine. Il faudra pour cela recourir à l'une des méthodes de multiplication végétative décrites ci-dessous.

2. Le bouturage

Cette technique permet de multiplier de très nombreux conifères; La réussite dépendra étroitement des facteurs suivants:

- l'identité du cultivar,

- l'époque de l'année et le stade végétatif,

- le type de boutures prélevées et l'âge du pied-mère,

- les conditions ambiantes et les soins apportés.

Le tableau résume les conditions de bouturage des principaux genres. Le taux de réussite peut varier fortement selon les espèces et les cultivars; il est impossible de détailler cela dans le cadre de cet article. On constate que les époques les plus favorables au bouturage sont la fin de l'hiver et le début de l'automne : les bouturages de fin d'hiver sont réalisés sous étouffée avec un ombrage et un léger chauffage du sol (24° C); les plants seront repiqués dès l'émission de racines. Les bouturages de début d'automne sont installés sous châssis froid avec un ombrage. On peut augmenter le taux de réussite en traitant, par poudrage ou par trempage, la base des boutures avec une hormone végétale qui favorisera l'émission des racines. Les préparations commerciales sont à base d'acide 3-indolacétique, d'acide 4indol-3-ylbutyrique, d'acide naphtylacétique ou de 2-(1naphtyl) acétamide.

Le type de rameau prélevé (bouture simple, bouture à talon, bouture à crossette) et son âge physiologique ont également une importance pour la réussite; de manière générale les tissus «jeunes» se bouturent plus facilement que les tissus plus «âgés». cette notion de juvénilité, qui se perçoit intuitivement, n'est pas simple à expliciter.

De manière générale une axe végétatif jeune est un organe formé récemment, et en croissance active; les tissus jeunes sont riches en hormones de type «auxines», favorables à l'émission des racines. Les produits favorisant l'enracinement cités plus haut sont en fait des auxines artificielles. Sans le savoir les pépiniéristes qui constamment retaillent fortement des pieds-mères pour y prélever des boutures entretiennent l'état juvénile de ceux-ci.

Pour les conifères à cime élancée, on doit prélever des boutures dans la partie sommitale si on veut obtenir des plants conformes au pied-mère. Dans certains cas le fait de blesser la portion basale de la tige des boutures ou de la fendre peut améliorer la réussite : il se formera un cal de cicatrisation plus important, riche en auxine. La composition du substrat mentionnée dans le tableau est importante par ses propriétés physiques : porosité, drainage et par ses propriétés chimiques : pH. Les proportions sont exprimées en volume et non en poids! On choisira du sable de rivière lavé (=sable du Rhin) et de la tourbe blonde finement moulue.

Composition pH
Sl T1 4.9
Sl T2 4.5
Sl T3 4,3
Sl T4 4,2

 

Pendant la phase d'enracinement des boutures, des champignons favorisés par l'ambiance humide peuvent provoquer des pourritures. On peut intervenir préventivement par un traitement fongicide après la mise en place des boutures : Captane, Tolyfluanide ou Iprodione.

L'apport d'engrais aux pied-mères et pendant le bouturage, par le sol ou par la voie foliaire n'améliore pas nécessairement la réussite d'un bouturage.

Après enracinement les boutures sont transplantées, en pleine terre ou en godets, selon leur destination. Un ombrage et des bassinages fréquents garantiront une bonne reprise. Chez les conifères dont les rameaux ont tendance à se développer dans un seul plan (= en raquette) on favorisera le développement en volume en raccourcissant les ramules.

3. Le marcottage

Cette technique n'est quasiment pas utilisée par les pépiniéristes pour multiplier des conifères car elle ne permet pas une production en grandes séries. Mais l'amateur peut très bien réaliser des marcottes simples sur des basses branches de conifères : on arque vers le bas un rameau en l'enterrant sur une partie de sa longueur; en blessant la partie enterrée on favorise, comme chez les boutures la formation d'un cal de cicatrisation. Après quelques semaines le rameau aura émis des racines; on le sépare alors du pied-mère. Tous les conifères qui se bouturent peuvent se marcotter. Chez les cultivars à cime élancée, une marcotte donnera parfois un plant à cime plus globuleuse.

4. Le greffage

Tout comme les arbres et arbustes à feuilles caduques, les conifères peuvent se propager par greffage, mais la réussite est beaucoup plus aléatoire pour ces derniers que pour les premiers. En effet l'opération est compliquée par la présence de résine et par une végétation moins rythmée. Elle demande beaucoup d'expérience et de savoir-faire. C'est pourquoi le greffage n'est utilisé que pour les cultivars qu'il est impossible de multiplier autrement.

On utilise comme sujet porte-greffe des semis ou des boutures de l'espèce-même, élevés en pot, et en végétation. Maur favoriser la soudure il faudra de la chaleur, ce qui explique que la plupart des greffages de conifères se font en serre chaude. La technique la plus courante est la greffe en placage de côté. Voici la marche à suivre :

- l'année précédente : élever les SPG en pot;

- au début du printemps réduire au strict minimum les arrosages pour limiter l'émission de résine : après 3 semaines de ce régime on peut procéder au greffage;

- entailler l'axe du SPG de haut en bas sur 3 cm, et par une coupe transversale à 45°, enlever le fragment de tige;

- sur le cultivar à multiplier, prélever un petit rameau dont on débarrasse la base de ses ramules ou aiguilles, et y réaliser une coupe correspondant à celle du SPG;

- mettre en place et l’ligaturer avec un ruban plastique en spirale;

- Ensuite on place les plants greffés à l'ombre, dans une ambiance chaude et humide; les arrosages des SPG doivent être très modérés.

La soudure prend selon le cas de 6 semaines à 3 mois; elle se manifeste par une reprise de croissance du greffon. A ce moment on supprime la moitié du feuillage du SPG et on desserre la ligature. Le reste du feuillage du SPG ne sera enlevé qu'au milieu de l'été.

Lorsque l'on greffe des conifères, il faut constamment nettoyer la lame du greffoir: la résine s'enlève facilement avec de l'acétone ou un autre solvant organique (à l'air libre, et ne pas fumer !).

Conditions de bouturage des conifères
Genre Epoques Substrats
Abies Juin ou septembre S1 T4
Calocedrus octobre-janvier S1 T2
Cedrus février-avril
juin-août
S1 T1
Cephalotaxus septembre-octobre
décembre-janvier
S1 T4
Chamaecyparis octobre-mars S1 T4
Cryptomeria avril-août S1 T2
Cunninghamia septembre-décembre S1 T4
Cupressus février
septembre-octobre
S1 T2
Gingko février-mars
mai-juin
SI T2
Juniperus septembre S1 T2
Larix février-avril
juin-août
SI TI
Metasequoia mars
juillet-août
S1 T4
Microbiota septembre-février S1 T3
Picea février-avril S1 TI
Pinus février-avril
juin-juillet
SI T2
Pseudotsuga septembre
novembre-janvier
S1
S1
T4
TI
Sciadopitys février
juillet-août
S1 T3
Sequoia juillet-août S1 T3
Sequoiadendron juillet-août S1 T3
Taiwania juillet S1 T2
Taxodium mars
juillet-août
S1 T4
Taxus septembre-décembre S1 T4
Thuja(*) septembre-décembre S1 T4
Thujopsis mars-avril
septembre-octobre
S1 T4
Torreya septembre-décembre S1 T4
Tsuga février-mars
septembre-décembre
S1 T4
(*) Thuja occidentalis «Brabant» : d'août à octobre; SI T3

 

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