Cercle horticole

Mise à jour : 08/02/2009 07:08:46

Table des matières     Info

 

 

Les arbres fruitiers

1. Le pommier : (Malus).

2. Le poirier ; (genre Pyrus) ; Famille des Malaceae.

3. LES PRUNIERS ; Genre Prunus ; Famille de Amygdalacées

4. LE CERISIER, Famille des Amygdalaceae.

5. Pêcher ; Genre: Prunus Persica SIEB / ZUCC ; Famille des Amygdalaceae ou Rosaceae

6. Groseilliers ; Genre Ribes ; Famille des Saxifragaceae

7. Le noisetier ; Genre Corylus ; Famille des Betulaceae

8. Le néflier ; Mespilus germanica, néflier commun ; Famille des Malaceae

9. Le cognassier ; Famille des rosacées.

10. LE FRAMBOISIER ; Genre Rubus ; Famille des rosaceae.

11. LES MURIERS ; Genre Morus ; Famille des Moraceae

12. NOYER ; Genre Juglans ; Famille des Juglandaceae

13. Le châtaignier ; Genre Castanea ;Famille des Fagaceae

14. Les myrtilles, airelles, canneberges. Genre vaccinium ; Famille des Ericaceae

15. LES AIRELLES : vaccinium vitis-idaea ; Genre vaccinium ; Famille des Ericaceae

16. Les canneberges ; Genre vaccinium ; Famille des Ericaceae

 

 

1. Le pommier : (Malus).

La mention la plus ancienne de la pomme remonte au règne des pharaons égyptiens Ramsès II (1301 -1235 AJC), qui fit planter des arbres fruitiers, notamment des pommiers, dans ses jardins du Delta et Ramses II (1198 -1166 AJC), qui offrit 848 corbeilles de pommes aux prêtres de Thèbes pour leurs offrandes.

La pomme est citée plusieurs fois dans l’Ancien Testament, ce qui atteste de sa culture en Palestine.

Les Grecs, puis les Romains diffusèrent le pommier dans le Bassin méditerranéen.

Matériel végétal

Le pommier se multiplie généralement par greffage ; les sujets porte-greffe les plus utilisés sont :

M9, pour les formes naines basse tige en fuseaux.

M26 ou MM 106 pour les formes semis vigoureuses basse tige en buisson.

M16 ou M25 ou d’autres encore pour les formes haute tige et demi tige, dont la tige est souvent formée par une entregreffe.

Il existerait environ 10.000 variétés de pommes, dont25 à 30 se rencontrent actuellement dans les bonnes pépinières.

Le choix des variétés plantées dépendra principalement de la destination des fruits : table, cuisine, transformation, avec un souci d’approvisionner la famille pendant la plus grande partie de l’année. Si l’on ne veut pas effectuer un minimum de traitements contre les maladies cryptogamiques, le choix variétal se limitera aux quelques variétés anciennes reconnues tolérantes, ou à des variétés nouvelles résistantes.

Exigences

Sol : Les différents sujets porte greffe ont des exigences variables ; de manière générale, le pommier demande un sol limoneux, fertile, bien drainé, il craint autant la sécheresse que l’humidité. Le PH doit se situer à la neutralité (6.5 – 7). Les portes greffes faibles sont plus sensibles à des conditions défavorables que les SPG vigoureux. SPG = Sujet Porte Greffe).

Climat :

Le pommier est une espèce des régions tempérées, il supporte sans difficulté un froid hivernal jusqu’à – 20° C, sauf si la variation de température est brutale, ou si le coup de froid survient tardivement, après une période de temps doux, comme en 1956. Le froid hivernal est nécessaire à la levée de dormance des bourgeons.

Pendant la floraison, les gelées sont particulièrement dangereuses, une gelée blanche de quelques heures au lever du jour peut provoquer de très graves dégâts : gel des styles et des ovules des fleurs.

En général, la pluviométrie de notre pays suffit au pommier, un léger déficit d’eau peut parfois s’observer temporairement, seules les jeunes plantations risqueraient d’en souffrir ; on y palliera par quelques arrosages.

Le pommier craint l’air humide (fonds des vallées, parcelles entourées de haies hautes) qui aggravera l’incidence de certains champignons pathogènes : tavelure et chancre commun.

Systèmes de plantation

Le pommier peut se cultiver selon des systèmes très variés, en forme libres :

Depuis une plantation intensive (15 arbres par are, conduits en fuseaux basse tige).

Un verger extensif pâturé (1 arbre à l’are) conduit en buisson haute tige.

Le pommier se prête moins bien que le poirier aux formes palissées. Seules les variétés de faible vigueur donnent de bons résultats.

Les vergers intensifs sont, de loin, les plus intéressants, pour les raisons qui suivent :

1. Entrée en production rapide (2e année) et pleine production à 4 ou 5 ans.

2. Productivité élevée, (300 à 400 kg) de pommes à l’are, en pleine productivité.

3. Production régulière, (pas d’alternance), si la taille et l’éclaircissage sont pratiqués judicieusement.

4. Production de qualité.

5. Facilité d’exécution des opérations culturales : taille, éclaircissage, traitements phytosanitaires, récolte. L’essentiel se fait en restant au sol, pour le reste, un escabeau de 3 marches suffit.

6. Production très variée sur une petite surface : les 15 arbres sont plantés sur 1 are ; permettent un échelonnement des maturités de fin juillet à mai juin. On peut choisir une diversité de goûts (sucré, acidulé, aromatique, astringent) et d’utilisation.

Par exemple : pour 15 arbres, et une production de fruits de table et à usage culinaire, on choisit :

1 Arbre mûrissant fin juillet : Transparente blanche ou Melba.

1 Arbre mûrissant à la mi août : Summerred ou Discovery.

1 Arbre mûrissant fin août : Delbarestivale, James Grieve, Alkmene, Akane.

1 Arbre mûrissant à la mi septembre : Cox’s Orange.

3 Arbres mûrissant fin septembre : Belle de Boskop, Elstar.

4 Arbres mûrissant début d’octobre : Jonagold et Jonagored.

4 Arbres mûrissant fin octobre : Wibston, Winterbanana, Melrose.

En fonction des conditions de conservation, on disposerait ainsi de pommes de fin juillet à mai juin de l’année suivante !

7. Durée de vie de 15 à 20 ans, ce qui permet de renouveler l’assortiment variétal en fonction des souhaits et de l’apparition de nouveautés.

A l’inverse, sur un are, on ne pourrait planter qu’un seul arbre haute tige, l’entée en production est lente (8 à 10 ans) ; la production est faible, alternante, non variée ; l’arbre se développe en hauteur, ce qui en complique l’accès. L’exécution des traitements phytosanitaires pose des problèmes (retombées de produits) si des animaux pâturent le terrain. Ce type d’arbres peut vivre 80 à 100 ans, mais est ce un avantage en soi ?

Pour un verger intensif en fuseaux, on adoptera un interligne de 3.5 à 4 m et une distance dans la ligne de 1,5 à 1,75 m (densité allant de 14 à 19 arbres à l’are).

Choisir des arbres greffés sur M9 et formés en scions d’un an, bien ramifiés ou en « knipbonen » (= arbres de 2 ans à couronne d’un an).

Lors de l’achat, prendre en considération le nombre de ramifications, leur hauteur (4 à au moins 60 cm du sol) et leur angle d’implantation (bien ouvert). Ne pas lésiner sur le prix : le supplément de dépense consenti pour un bel arbre se récupère en 2 ans par sa plus forte productivité.

Les arbres doivent êtres : prévoir pour chaque arbre un tuteur de 2,5 m et de 6 cm, bois traité. Confectionner un trou de plantation de 30 à 40 cm en tous sens, y placer le tuteur, la fumure de fond (75 à 100 g d’engrais composé) ; puis installer l’arbre et le fixer au tuteur par une ligature coulissante. Veiller à ce que le point de greffe soit 10 cm au dessus du sol. Epandre un paillis pour conserver l’humidité.

Pour un verger semi intensif basse tige, ou pour un verger extensif haute tige, on adoptera des distances de 5 x 4 m (= 5 arbres / are), dans le premier cas et de 10 x 10 m (= 1 arbre / are), dans le second cas.

Choisir en pépinière des arbres greffés sur un SPG semi vigoureux ou vigoureux, formés en buissons bien ramifiés. Lors de l’achat, contrôler le nombre de ramifications, et leur vigueur bien équilibrée (toutes les ramifications principales doivent avoir des diamètres semblables).

Faire des trous de plantation plus grands que dans le premier cas (50 – 60 cm). Pour les hautes tiges, si le terrain est pâturé par des animaux, placer immédiatement un système de protection efficace.

Conduite et taille

Le fuseau présente une cime de forme conique, plus ou moins effilée selon les variétés. Il comporte un axe central vertical portant de nombreuses branches charpentières de vigueur moyenne, implantées à l’horizontale.

 

 

La distance minimum entre deux branches superposées est d’au moins 40 cm, pour assurer un bon éclairement. Cette forme permet une interception optimale de la lumière incidente qui est, rappelons le, l’énergie qui permet la production de matière verte par les plantes.

Partant d’un scion d’un an bien ramifié comportant au moins 4 belles branches ou d’un knipboom, la taille lors de la plantation se résume à rabattre l’axe à 50 – 50 cm au-dessus de la ramification la plus élevée et de raccourcir les plus vigoureuses d’entre elles d’un tiers, les ramifications faibles sont laissées intacts.

Incliner les branches érigées pour amener à l’horizontale.

L’année suivante, on aura obtenu un prolongement de l’axe, des ramifications nouvelles et du bois fruitier court sur les premières ramifications.

On conserve le prolongement s’il n’est pas trop vigoureux. Par contre, s’il est très vigoureux, on l’élimine, et on garde comme prolongation le premier rameau concurrent. L’un ou l’autre est raccourci à 50 60 cm. Les ramifications nouvelles sont conservées intactes et inclinées à l’horizontale.

Et ainsi de suite les années suivantes, jusqu’à atteindre une hauteur de 2 mètres. Chaque charpentière doit avoir une direction principale unique, en évitant de laisser des fourches. Pour conférer à l’arbre la forme conique souhaitée, les ramifications hautes doivent être taillées le plus court. Une fois la hauteur maximum atteinte, pour éviter un excès de vigueur dans la tête, enlever le bois d’un an et rabattre sur un rameau de 2 ans boutonnés.

Le Buisson

Est une forme plus volumineuse qui présente un étage de 3 ou 4 charpentières obliques ramifiées, surmonté ou non par un axe central est souvent appelée « Gobelet ».

Ici, l’interception de la lumière se fait par le haut, tandis que la base de la couronne et le centre est très mal éclairée.

A la plantation, il importe d’équilibrer les charpentières (s’il y a un déséquilibre de vigueur, celui-ci ne fera que s’accentuer au fil du temps. On raccourcit la ramification la plus faible d’environ un tiers, et éventuellement on la redresse un peu.  Toutes les autres ramifications sont retaillées au même niveau, et éventuellement inclinées. Si l’on conserve un axe central, on le rabat à 50 – 60 cm de la ramification la plus haute.

Après un an, les charpentières se sont ramifiées. On conserve deux ramifications implantées en oblique à droite et à gauche, formant une fourche, on les raccourcit d’un tiers et on élimine toutes les branches à orientation verticale. On conserve intact tout le bois faible qui est généralement porteur de boutons. Et ainsi de suite les années suivantes.

On peut éventuellement conserver un axe central pendant quelques années, puis l’éliminer lorsqu’il obscurcit à l’excès la base de la couronne. Ces tailles sont pratiquées en hiver, pendant l’arrêt de la végétation. Une taille en fin d’été consistant à éliminer les gourmands inutiles assurera un meilleur éclairement des fruits, qui se traduira par une coloration plus intense et une qualité gustative supérieure.

Autres opérations culturales

L’entretien du sol : En verger intensif, il faut absolument désherber le pied des arbres (au moins 1 m²) pour supprimer la concurrence en eau et en éléments minéraux. On peut intervenir soit par binages répétés du sol, soit en utilisant des herbicides. Fin mars on traite avec un mélange composé d’un herbicide de sol (Simazine) et d’un herbicide de contact (par exemple : diquat + paraquat) et en juin, on devra traiter les repousses de plantes vivaces (par exemple au Glyphosate ).

En verger extensif, procéder de même pendant 5 ou 6 ans, soit la phase d’installation des arbres.

La fumure :

Choisir par facilité un engrais composé que l’on épand en mars entre les arbres adultes. En dose de 12,5 kg / are, d’une formule +/- 8-8-15. Ou 8 kg d’un engrais plus concentré comme du +/- 12-12-17. Ajouter un peu d’azote (nitrate d’ammoniaque) en juin juillet. Epandre ces engrais sur toute la surface correspondant à la projection de la couronne. Des apports éventuels de chaux dépendront du PH mesuré.

La protection phytosanitaire :

Dès la plantation, il faut porter son attention sur trois champignons : La tavelure, l’oïdium et le chancre commun. La lutte se fera préventivement. Et les pucerons.

Ensuite, lorsque les arbres sont en production, le carpocapse, (=ver des pommes), et l’Anthonome du pommier, qui peut occasionner des dégâts importants.

 

Anthonome du pommier

Anthonomuss pomorum L.

Insecta, Coleoptera, Curculionidae

 

Description
- Adulte : 4,5 à 5 mm de long. Corps brun noirâtre recouvert d'une fine pubescence grise. Bande gris clair en forme de V sur la partie postérieure des élytres. Rostre (1/3 du corps).
- Larve : 6 à 8 mm, plus effilée que la plupart des larves de Curculionidae. Tête noire. Apode. Blanc jaunâtre

Biologie
- Espèce inféodée au.
- Fécondité moyenne : 25 oeufs en 4 à 5 semaines.
- Oeuf : durée d'évolution, 4 à 12 jours.
- Larve : durée de développement, 3 semaines.
- Nymphe : durée de développement, 10 jours.

Cycle de vie
- 1 génération par au Pommier.
- L'adulte sort de sa loge entre mi-mai et mi-juin. Il se nourrit pendant une quinzaine de jours en faisant des petites morsures sur les feuilles des arbres, puis il s'abrite sous l'écorce du Pommier, d'arbres forestiers, sous les pierres ou les feuilles mortes... et reste en diapause jusqu'au printemps suivant (estivation et hivernation). Il quitte son abri entre mi-février et début avril, quand la température diurne moyenne atteint 9°C pendant plusieurs jours. La reprise de l'activité sera donc décalée entre 2 vergers voisins présentant des microclimats différents. Ce Coléoptère diurne se nourrit par piqûres dans les bourgeons de stade D Dix à quinze jours après le début d'activité, il a acquis sa maturation sexuelle et l'accouplement a lieu. Trois jours plus tard, la femelle dépose successivement un oeuf dans chacun des boutons contenus dans un bourgeon floral de stade intermédiaire entre B2 et C2
- La larve se nourrit des organes de reproduction (ovaires et étamines) et de la face interne des pétales.

Dégâts
La larve se nourrissant à partir des organes de reproduction de la fleur, celle-ci ne s'épanouit pas et prend l'aspect d'un "clou de girofle". Lorsque le débourrement est lent (printemps froid), l'Anthonome peut déposer tous ses oeufs dans des bourgeons parvenus au stade favorable. Les dégâts sont alors beaucoup plus graves. Les dégâts sont assez limités les années à floraison très abondante, l'attaque de l'Anthonome permettant un éclaircissage naturellement bénéfique (le pommier fleurit abondamment 1 année sur 2). Les Pommiers proches des bois ou des vergers abandonnés sont plus particulièrement à surveiller.

Carpocapse des pommes et des poires

Cydia pomonella (L.)
Laspeyresia pomonella

Description
- Adulte : 16 à 19 mm d'envergure. Tache ovale caractéristique très apparente, brune, bordée de 2 lignes d'un brun doré brillant, à reflets mordorés, sur les ailes antérieures grises. Ailes postérieures brun rougeâtre, finement ciliées
- Oeuf : 1 mm de diamètre. Circulaire, aplati, légèrement bombé en son centre. Pondu isolément à la face supérieure des feuilles, sur le fruit ou sur le rameau. Blanc laiteux, puis, après quelques jours, présence d'un anneau rougeâtre périphérique
- Larve : 16 à 20 mm. Tête brun foncé, corps rose pâle à rougeâtre. Fausses pattes abdominales, pattes anales.
- Chrysalide : 10 à 12 mm. Brun jaune à brun foncé, contenue dans un cocon soyeux

Biologie
- Les plantes hôtes sont : l'Abricotier, le Cognassier, le Noyer, le Poirier, le Pommier et parfois le Pêcher et le Prunier.
- Adulte : longévité moyenne, 15 à 18 jours. Activité diurne lorsque la température atteint 15°C. Fécondité moyenne, 30 à 50 oeufs.
- Oeuf : durée d'évolution, 18 jours à 15°C et 6 jours à 25°C.
- Larve : durée de développement, 20 à 30 jours.
- Chrysalide : durée de développement, 20 à 28 jours.

Cycle de vie
- 1 ou 2 générations, parfois 3 dans le Midi.
- Les adultes apparaissent de fin avril à fin mai. Ils s'accouplent et pondent sur les feuilles, les rameaux ou les jeunes fruits.
- Les oeufs éclosent à la fin du mois de mai.
- La larve connaît d'abord un "stade baladeur" (2 à 5 jours). Après quelques morsures d'exploration, elle pénètre dans un fruit, au point de contact de 2 fruits, ou d'une feuille et d'un fruit, ou au niveau du pédoncule, ou de l'oeil. A la fin de son développement, elle quitte le fruit et tisse un cocon dans un abri. Ensuite, elle peut suivre deux évolutions : soit, elle se nymphose et donne un papillon de 2e génération, soit elle entre en diapause. Les larves dont la croissance se termine d'août à octobre entrent toutes en diapause. Elles hivernent au 5e stade dans un cocon soyeux tissé dans les anfractuosités du tronc ou dans divers abris sur le sol.
- La chrysalide se forme en avril.

Dégâts
-Sur fruits à pépins, autour du trou d'entrée de la jeune larve, zone rongée, suivie d'une galerie en spirale, prolongé par une galerie aboutissant directement aux pépins dévorés par la larve. -

Le chancre du pommier

Nectria galligena

 

L'hiver étant une période de taille idéale pour tous les arbres à pépins, il était tout indiqué d'aborder cette maladie qui s'attaque aux pommiers et qui peut provoquer de graves dégâts sur les arbres.

Le chancre se trouve sur les rameaux, les branches charpentières et même le tronc. Les lésions causées sont parfois irréparables lorsque l'attaque est importante. Les poiriers sont moins touchés par cette maladie et les attaques moins graves.

Biologie

Le chancre est en fait une plaie ovale ou circulaire, assez profonde et entourée de bourrelets proéminents, souvent couverts d'une écorce fine et crevassée. Si le chancre est vieux, il peut atteindre une taille très importante et rendre les branches très fragiles.

Généralement, le chancre prend naissance sur une plaie causée par la taille, une attaque de tavelure ou encore un bourgeon mort. Le champignon pénètre dans ces plaies et y développe ses filaments. A l'automne le chancre est parsemé de petites sphères rouges visibles à l'œil nu.

Généralement, le chancre se développe dans les vergers implantés en zones humides, terrains lourds et mal aérés.

Moyen de lutte

1°Préventif

- Donner des fumures équilibrées

- Eviter les blessures

- Si des tailles importantes «élagage» sont nécessaires, il convient de rafraîchir les plaies et de les couvrir avec du goudron végétal

- Eviter les milieux humides

- Réaliser des traitements préventifs à base de cuivre spécialement après les opérations qui peuvent causer des plaies comme la cueillette et la chute des feuilles

- Réaliser des traitements d'hiver (huiles blanches) permet de réduire fortement les attaques

2° Curatif

- pour les chancres peu développés, il faut cureter jusqu'au bois sain et traiter les plaies avec un fongicide (ex thiophanatemethyl ou benomyl)

- Supprimer les branches fortement atteintes et brûler le bois malade

D'autres essences peuvent être attaquées par le chancre : les pêchers (Fusicoccum amygdalis) ainsi que le figuier (Diaporthe cinerascens), ce champignon étant considéré comme un parasite de blessure...

Le chancre provoqué par le puceron lanigère est différent. Les branches attaquées par le puceron se couvrent d'excroissances (sortes de bosses) chancreuses qui se crevassent au fur et à mesure que la branche vieillit. Celles-ci peuvent devenir stériles.

Le moyen de lutte moderne ici serait d'introduire une petite guêpe Aphélinus mali qui se multiplie rapidement en été. Attention aux traitements chimiques contre les pucerons qui risquent d'éliminer ce généreux prédateur.


La récolte et la conservation :

La récolte des pommes se fait variété par variété, et même en plusieurs fois chez certaines variétés, selon l’évolution de la maturité.

Les variétés hâtives se cueillent presque mûres, pour consommation rapide.

Les variétés d’automne et d’hiver se récoltent à un stade pas trop avancé (couleur de fond encore verte), qui permettra une bonne conservation.

La chute de quelques fruits sains est un « signale d’alarme » que la cueillette ne peut plus attendre !

La conservation des pommes se fera dans un endroit aussi froid que possible, mais tenu hors gel, et avec une hygrométrie élevée de l’air.

 

 

2. Le poirier (genre Pyrus) Famille des Malaceae.

Poirier conférence en 5e année.

Le poirier trouve ses origines dans les forêts de toute l’Europe et d’Asie.

La poire était déjà consommée à la préhistoire, ainsi qu’en attestent les fouilles effectuées dans les cités lacustres. Les Grecs cultivaient le poirier, et les Romains, Pline l’Ancien en compte 41 variétés portant le nom de leur inventeur ou de leur lieu d’origine. Plusieurs fois, la poire est citée dans la littérature latine : Virgile, Juvénal. Au 17e siècle, on recommandait la consommation de poires pour remédier aux troubles intestineaux.

Elle fut par excellence le fruit produit dans les jardins de châteaux, et de l’activité de semeurs européens résultent plusieurs milliers de variétés, alors que dans nos vergers professionnels, Conférence représente à elle seule les ¾ de la production belge de poires.

Au 19e siècle, la Belgique fut le lieu de création de très nombreuses variétés de poires de table. Le poirier a été amélioré davantage en un siècle en Belgique que dans tous les siècles qui ont précédé.

Botanique

Le genre Pyrus est l’un des 9 genres de la famille des Malaceae, parfois réunie aux Rosaceae avec le rang de sous-famille. La « Flore de Belgique » cite deux espèces : Pyrus communis, le poirier cultivé à gros fruits et Pyrus pyraster, le poirier sauvage.

Certains botanistes mentionnent également la présence en Belgique de Pyrus salviifolia, à feuillage tomenteux. D’autres espèces ont été introduites pour leurs caractères ornementaux : Floraison au printemps, feuillage coloré en automne.

Au total, le genre Pyrus compte une vingtaine d’espèces. D’Asie sont issus les « Nashis » ou poiriers japonaises ; gros fruits de forme sphérique à calice caduce, dont la culture se développe quelque peu dans le sud ouest de la France.

Croissance – floraison – fructification

Les jeunes rameaux du poirier ont une écorce lisse, brillante, de teinte clair ou rougeâtre. Sur le vieux bois, l’écorce s’exfolie en plaques irrégulières.

Le mode de croissance du poirier et la terminologie relative à ses rameaux sont similaires à ceux du pommier. Toutefois, la présence de fleurs sur le bois d’un an est plus rare.

Les boutons floraux comptent davantage de fleurs (jusqu’à 12), que chez le pommier, la floraison est centripète : la première fleur qui s’épanouit se trouve à la périphérie du bouquet. En comparant les fleurs de pommier et de poirier, on peut trouver les différences suivantes :

Ovaires et sépales glabres (non duveteux).

Pétales blanc – crème (et non blanc –b rose).

Etamines à anthères rouges (et non jaunes)

5 Styles libres à la base (et non soudés).

En règle générale, les variétés de poirier fleurissent chez nous pendant la seconde quinzaine d’avril, avant les pommiers.

La plupart des variétés ont 2n = 34 chromosomes. On mentionne quelques triploïdes et trétraploïdes (3n ou 4n chromosomes). Une particularité de nombreuses variétés de poires est leur aptitude à la parthénocarpie, c’est-à-dire la formation de fruits sans qu’il y ait eu fécondation, après un gel par exemple. Ces fruits parthénocarpiques sont plus allongés et parfois déformés.

En arboriculture fruitière professionnelle, cette tendance parthénocarpique est parfois renforcée par traitement à l’acide gibbérllique.

Matériel végétal

Le poirier se multiplie par greffage :

-Pour former des arbres basse tige nains, on utilise comme sujet porte greffe des cognassiers. Les plus couramment utilisés en Belgique sont le cognassier A. (sélection effectuée en Angleterre au début su siècle parmi une population de cognassiers d’Angers, le cognassier Adams, (sélection du pépiniériste Adams à Ruisbroek) de vigueur un peu plus faible que le type A, mais de fertilité meilleure, et le cognassier C (sélection anglaise d’une population de cognassiers locaux), de vigueur faible et de très bonne fertilité.

Certaines variétés de poires sont peu compatibles avec les cognassiers, on contourne cette difficulté en recourant à une entregreffe.

-Pour former des arbres haute tige vigoureux, on greffe en tête sur des semis de pépins de poires.

Il existerait environ 3000 variétés de poires recensées. Dans les bonnes pépinières, on en rencontre 20 à 30. Comme la plupart, des pores ont une conservabilité de courte durée, l’amateur a intérêt à introduire dans son jardin un grand nombre de variétés, dont les époques de maturité se succèderont. Les nouvelles variétés résistantes au feu bactérien ne sont malheureusement guère diffusées dans nos pépinières.

-Pour consommer des poires de fin juillet à décembre, on peut recourir par exemple aux variétés suivantes :

Fin juillet : Dr. Jules Guyot, Clapp’s Favourite.

Mi-août : Précoce de Trévoux.

Fin août : Bon Chrétien Williams, Triomphe de Vienne.

Mi-septembre : Beurre Hardy.

Octobre : Louise bonne d’Avranches, Durondeau.

Mi-novembre : Général Leclerc, Conférence, Légipont.

Fin novembre : Doyenné du Comice.

Fin décembre : Winter Nelis, Contesse de Paris, Beurré d’Haardenpont, Bergamotte Esperen….

Exigences

Le sol :

Les sujets porte-greffe Cognassier demandent un sol sain, profond et riche, à PH neutre, ils craignent la sécheresse, qui confère à la chair des fruits une texture granuleuse, et l’excès d’eau (= fruits de qualité gustative déficiente). Dans de bonnes conditions de sol, par exemple un limon, le poirier peut vivre 30 à 40 ans, et même plus en fonction des soins qui lui sont accordés.

Le climat :

Ce qui a été dit pour le pommier est valable pour le poirier. Sur arbres jeunes, les SPG cognassier sont sensibles à des froids hivernaux extrêmes : de l’ordre de -20°C. Les fleurs sont tout aussi sensibles que celles du pommier aux gelées printanières. Heureusement, le phénomène de parthénocarpie assure la fructification à partir de fleurs gelées, si après un gel nocturne, au milieu de la journée, la température s’élève jusqu’à 15 °C.

Systèmes de plantation :

En basse tige, le poirier se cultive en forme libres (pyramide ou fuseau) et en différentes formes palissées. C’est l’espèce fruitière qui se prête le mieux à la culture en formes régulières.

En haute tige, on adoptera une forme de buisson à axe central.

Pour les arbres basse tige, on plantera à un interligne de 4 m, et à 1,5 m dans la ligne (soit environ 16 arbres par are). Le poirier poussant plus haut que le pommier, un interligne minimum de 4 m est indispensable pour garantir un bon éclairement à la base.

Choisir en pépinière de deux ans présentant de belles ramifications, implantées si possible avec un angle ouvert. A la plantation, un petit tuteur est nécessaire pour les premières années, par la suite, l’ancrage naturel du cognassier ou du poirier porte greffe dans le sol est suffisamment robuste.

La forme palissée la plus courante est la palmette Verrier à 4 branches (constituée de 2 U imbriqués l’un dans l’autre) L’écartement entre les branches étant souvent de 40 cm, on adoptera une distance de plantation de 1,6 m dans le rang. Si l’on dispose de peu d’espace, et en vue de diversifier l’assortiment variétal

 

Doyenné du Comice e 5e année.

Il est possible de sur greffer une autre variété sur les deux branches centrales d’une palmette Verrie, pour que l’arbre reste bien équilibré. La variété sur greffée doit être moins vigoureux que la variété originelle (par exemple : placer Bon Chrétien Williams sur Beurré Hardy).

Pour la culture en haute tige, se référer aux pommiers.


Conduite et taille :

Une pyramide est une forme à cime conique comportant un axe central vertical et des étages de 4 à5 branches charpentières espacés de 40 à 50 cm. Les charpentières sont dirigées en oblique vers le haut. Cette forme convient surtout pour les variétés vigoureuses.

Un fuseau présente également une cime conique et un axe vertical qui porte un premier étage de 4 à 5 charpentières ; plus haut, les charpentières sont implantées tout le long de l’axe, avec au moins 40 cm d’espace entre deux branches se surplombant.

Pour la pyramide, comme pour le fuseau, à la plantation, on rabat l’axe central à 60 cm au-dessus de l’étage basal. Les 4 ou 5 belles ramifications sont inclinées à 45 ° et raccourcies d’un tiers de leur longueur. L’année suivante, si la croissance a été bonne, on aura obtenu un prolongement de l’axe et une nouvelle série de 4 à 5 ramifications. Et ainsi de suite…(Figure 1).

Si la croissance n’est pas très bonne (variété faible, sol de moins bonne qualité, sécheresse), on aura intérêt à conduire les arbres en fuseau ; sur l’axe, au-dessus de l’étage de base, on conserve intactes des ramifications obliques, et on incline les ramifications trop érigées.

- Dans une formation en pyramide, si par accident la croissance était faible, il faut rabattre très court l’axe et les ramifications et espérer ainsi une meilleure croissance l’année suivante

 

Poirier

La taille fruitière idéale pour le poirier est une taille de renouvellement à cycle de 3 ans. (fig. 2) :

1. Bois d’un an : on conserve intacts les rameaux de vigueur moyenne, et on les incline si nécessaire, et on enlève les gourmands, (genre manche de brosse).

2. Bois de 2 ans : Il provient du bois d’un an laissé intact l’année précédente. Les rameaux boutonnés sont taillés dans les boutons ; les rameaux non boutonnés sont éliminés.

3. Bois de 3 ans : il a donné des fruits et porte à sa partie apicale des bourses boutonnées, et sa partie basale, des boutons néoformés ; sur les boutons néoformés (environ à 1/3 ou ½ longueur)

4. Bois de plus de 3 ans : on l’élimine, et on conserve éventuellement un bois d’un an qui aurait repercé.

Autres opérations culturales.

L’entretien du sol : En verger intensif, il faut absolument désherber le pied des arbres (au moins 1 m²) pour supprimer la concurrence en eau et en éléments minéraux. On peut intervenir soit par binages répétés du sol, soit en utilisant des herbicides. Fin mars on traite avec un mélange composé d’un herbicide de sol (Simazine) et d’un herbicide de contact (par exemple : diquat + paraquat) et en juin, on devra traiter les repousses de plantes vivaces (par exemple au Glyphosate ou à l’Amitrol).

En verger extensif, procéder de même pendant 5 ou 6 ans, soit la phase d’installation des arbres.

La fumure :

Choisir par facilité un engrais composé que l’on épand en mars entre les arbres adultes. En dose de 12,5 kg / are, d’une formule +/- 8-8-15. Ou 8 kg d’un engrais plus concentré comme du +/- 12-12-17. Ajouter un peu d’azote (nitrate d’ammoniaque) en juin juillet. Epandre ces engrais sur toute la surface correspondant à la projection de la couronne. Des apports éventuels de chaux dépendront du PH mesuré.

Protection phytosanitaire

-La tavelure est le principal champignon affectant le poirier, les traitements se feront comme sur pommier.

-Le feu bactérien est une maladie bactérienne très grave du poirier et de certaines autres rosacées, dont les hôtes sont : L’aubépine, pyracantha, cotoneasters. Une surveillance constante et la destruction immédiate des parties infectées sont obligatoirement détruites par le feu.

-Le psylle est le principal insecte attaquant le poirier, en général. Les infestations sont rares dans les jardins d’amateur où le parasitisme naturel joue à plein si l’on ne réalise pas de traitement insecticides intempestifs.

-Le phytopte du poirier se rencontre davantage dans les jardins que dans les vergers professionnels. Cet acarien microscopique vit dans les feuilles qui présentent des petites boursouflures jaunes puis rouges. Un seul traitement juste après la floraison avec du Fenbutatin-oxyde (Torque), réalisé selon les instructions du fabricant.

La récolte et la conservation :

La récolte des poiriers se fait variété par variété, et même en plusieurs fois chez certaines variétés, selon l’évolution de la maturité.

Les variétés hâtives se cueillent presque mûres, pour consommation rapide.

Les variétés d’automne et d’hiver se récoltent à un stade pas trop avancé (couleur de fond encore verte), qui permettra une bonne conservation.

La chute de quelques fruits sains est un « signale d’alarme » que la cueillette ne peut plus attendre !

La conservation des pommes se fera dans un endroit aussi froid que possible, mais tenu hors gel, et avec une hygrométrie élevée de l’air.

3. LES PRUNIERS

Genre Prunus

Famille de Amygdalacées

1. Origine :

On estime généralement que les pruniers sont originaires du Sud Caucase, du Nord de l’Iran et des Balkans. Ils étaient cultivés en Syrie, à Damas, dès la Haute antiquité. Puis furent diffusés sur toute la rive Nord de la Mer Méditerranée. A l’époque romaine, il existait en Italie de nombreux types de pruniers à fruits diversement colorés cités par Pline, dont la « Damascène » est la plus ancienne. Les fruits étaient appréciés à cette époque pour leur valeur diététique et thérapeutique.

Au 16e siècle furent crées les prunes Reine – Claude, dédiées à l’épouse du Roi de France, François 1e.

A l’époque de Louis XIV, les prunes étaient particulièrement en vogue : La Bruyère décrit le portrait d’un amateur de prunes, les prunes « Monsieur » qui sont dédiées au frère de Louis XIV

A la fin du 19e siècle furent importées aux Etats-Unis et dans le sud de l’Europe, différentes prunes japonaises et chinoises qui ne peuvent être cultivées valablement en Belgique à cause de leurs besoins trop élevés en chaleur.

-Une espèce américaine, Prunus marlanna, a été introduite récemment. Elle est parfois utilisée comme porte greffe en sol humide.

2. Botanique :

La botanique des pruniers se révèle particulièrement complexe. De nombreuses classifications ont été proposées successivement. Le genre Prunus comporte environ 300 espèces dans l’hémisphère nord.

-A l’état spontané, on rencontre dans les haies et les fourrés deux pruniers arbustes à petits fleurs : 1) Prunus spinosa, le prunellier ; et 2) Prunus x fruiticans (hybride naturel entre Prunus insititia et Prunus spinosa. A fleurs plus grandes, dont les fruits sont appelés « Balosses », qui sont utilisés pour la production d’alcool.

Les pruniers cultivés appartiennent aux espèces suivantes :

Prunus cerasifera (Myrobalan ou prunier cerise) : à fruits non pruineux, sphériques, de 2 à 3 cm de diamètre, à noyau adhérant à la chair.

On connaît surtout les cultivars à feuilles pourpres, à floraison très précoce (2e quinzaine de mars).

Les cultivars « Pissardii » et « Woodii », sont les plus répandus dans nos jardins. Leurs fruits peuvent être utilisés pour la préparation de confitures et marmelades.

Les Myrobalan ou Myrobolan sont des sujets porte greffe de forte vigueur.

Prunus cerasifera

 

-Prunus insititia (prunière crèque ou Hroostjes).

C’est l’ancêtre des pruniers Damas et des Saint Julien.

-Prunus domestica (Prunier Européen). On a regroupé sous ce nom la plupart des variétés de prunes cultivées. La grande diversité des pots, de forme des feuilles et d’aspect des fruits nous laisse penser que cette espèce comporte D’autres pruniers cultivés sont des hybrides inter spécifiques.

-Prunus x italica (= Prunus domestica x Pinsititia) comprend les Reine - Claude et les prunes Monsieur.

Prunus x syriaca (= Prunus cerasilera x Prunus domestica), comprend les Mirabelles à fruits jaunes et à fruits rouges.

3. Croissance, floraison, fructification.

Les pruniers sont des arbres à port spontanément buissonnant, mais certaines variétés ont tendance à se ramifier peu. On obtient alors de longues branches se dégarnissant. Comme chez les cerisiers, les bourgeons contiennent soit uniquement des ébauches de feuilles (=yeux), soit uniquement des fleurs (=boutons).

Les différentes types de rameaux sont semblables aux cerisiers : bouquets de mai- rameau, chiffons- rameaux, mixtes gourmands.

Les boutons floraux contiennent de 1 à 4 fleurs, le plus souvent 2, à pédoncule court. La floraison intervient très tôt, avant la feuillaison dans le courant du mois d’avril.

Selon les variétés, la fécondation des fleurs peut s’effectuer de trois manières différentes :

1. Chez les variétés auto fertiles, le pollen de la variété assure la fécondation de ses propres fleurs. Un arbre isolé pourra fructifier, une variété auto fertile peut aussi être fécondée par le pollen provenant d’une autre variété fleurissant en même temps.

2. Les variétés inter fertiles à fécondation croisée : elles sont autostériles et elles se fécondent mutuellement (A féconde B tandis que B féconde A). Il faut nécessairement planter deux arbustes côté à côté.

3. Les variétés inter fertiles sont autostériles et elles ne se fécondent pas mutuellement. Une variété A féconde la variété inter stérile B, dont le pollen n’est pas compatible avec la variété A.

Pour obtenir une fructification de A : Soit A est auto fertile (elle se féconde elle-même),

: Soit on associe une variété C, avec inter fertile A.

Les trois variétés doivent fleurir au même moment.

Ce mécanisme complexe explique les échecs de fructification les années où l’une des trois variétés serait en alternance. On comprend également pourquoi il est conseillé d’associer le plus de variétés possibles.

Après fécondation, le grossissement de l’ovaire est rapide, le calice portant la couronne d’étamines se déchire, se dessèche puis tombe.

Chez les fleurs non fécondées, le pédoncule et l’ovaire jaunissent puis tombent. C’est la chute post florale.

Selon les variétés, la maturité des fruits s’échelonne de fin juillet à début octobre.

Les pruniers marquent une forte tendance à l’alternance. Lorsque la nouaison est très importante, il est conseillé un éclaircissage en juin, afin de favoriser la formation de fleurs pour l’année suivante.

L’alternance peut se marquer aussi bien pour l’entièreté d’un arbre que pour une branche portant un excès de fruits.

Caractéristiques des variétés des prunes recommandées
Nom Date de maturité Forme Couleur Calibre Vigueur Productivité
Sanctus hubertus 15-juil ovale violet foncé bon forte très bonne
Opal 30-juil arrondie rouge foncé moyen faible bonne (auto fertile) 
Reine Cl. Soufriau arrondie bleue bon forte bonne (auto fertile)
Voyageur ovale Bleu violet bon forte très bonne
Monsieur hâtif 01-août ovale violet foncé bon très forte moyenne
Bleu de Belgique arrondie bleue moyen forte bonne
Reine Cl. D'Athan 15-août arrondie violet moyen forte assez bonne
Queen Victoria ovale rouge violet bon faible bonne (Auto fertile)
Avalon arrondie rouge violet  très bon forte très bonne
Jubileum ovale violet bon moyen très bonne
Axcalibur arrondie rouge violet bon très forte très bonne
Président = Sultan fin août aplatie bleue très bon assez forte régulière
Valor aplatie bleue bon forte très bonne
Anna Spath septembre arrondie rouge violet moyen moyenne bonne (Auto fertile)
Belle de Thuin 15-août ovale jaune très bonne faible Rapide
Wignon 20-août allongée rose foncé bon très bonne moyenne
Prune de Prince 30-sept ronde bleue foncé petit faible Bonne
Ste Catherine octobre allongée jaune moyen moyenne très bonne

 

4. Matériel végétal, multiplication.

Les pruniers se multiplient généralement par greffage.

Certaines variétés peuvent se multiplier par semis

Ou par prélèvement de drageons (sur des arbres non greffés). C’est le cas pour les mirabelles et la quetsche commune (altesse simple).

Les sujets porte greffe actuellement disponibles confèrent aux arbres une vigueur moyenne ou forte.

Il n’existe probablement pas actuellement en Belgique de bon SPG réellement nanifiant pour le prunier.

Divers essais réalisés depuis les années 60 se sont soldés par des échecs.

Dans le passé, de très nombreux SPG, étaient utilisés couramment pour le prunier. Dans une enquête effectuée en 1943 aux Pays Bas, 23 SPG sont cités, et dans son traité publié en 1946, E. VAN CAUWENBERGHE (Vilvoorde) en cite 17 groupes comportant parfois plusieurs types.

Actuellement, en les classant par ordre croissant de vigueur citons:

Ferlenain: Prunier hybride, crée à Bordeaux. Son comportement demande à être confirmé pour nos conditions climatiques. Il a une vigueur très faible et pourrait être utilisé en vergers intensifs. Son ancrage au sol est bon. Il est sensible à la sécheresse estivale.

Pixy: est un semis de Saint Julien d’Orléans effectué en Angleterre. Il est de vigueur assez faible mais s’est montré décevant en ce qui concerne la productivité et le calibre des fruits. Il est sensible à la sécheresse.

Saint Julien A : Il s’agit d’une sélection dans la population des Saint Julien réalisée en Angleterre au début du 20e siècle. Il confère une vigueur moyenne et une fertilité satisfaisante. Le calibre des fruits est bon. Il est utilisé le plus couramment pour former des arbres basse tige. Car outre les qualités déjà citées, il est compatible avec la plupart des variétés de prunes.

Myrobolan B : Myrobolan de Lesdain – Brompton: ces trois SPG vigoureux sont utilisés pour former des arbres haute tige. Selon les variétés de prunes, on choisit l’un ou l’autre en fonction de l’affinité.

Le choix des variétés se fera en prenant en compte les critères suivants :

· L’époque de production, qui s’étale de fin juillet à début octobre. Chaque variété produit pendant deux semaines environs.

· Le type de fruits : Forme sphérique ou ellipsoïdale, épiderme jaune, rouge, bleu, violet, vert.

· La destination des fruits : Fruits de table ou à transformation.

· Les règles de fécondation des fleurs.

· Si on ne souhaite planter qu’un seul arbre, cela doit être nécessairement une variété auto- fertile.

· Si on peut planter deux arbres, cela peut être des variétés auto fertiles, des variétés auto stériles à fécondation croisée ou une variété inter stérile associée à une variété auto fertile compatible.

· A partir de 3 arbres, tous les choix sont possibles, en tenant compte des dates de floraison, qui doivent coïncider

 

Les pruniers: eh bien! Ça se complique un peu. Il en existe 3 types:

1. Type japonais: Early Golden, Burbank, Vanier;

2. Type européen: Italien, Mirabelle, Mont-Royal, Victoria, Reine Glaude, Stanley, German Prune, Bradshaw;

3. Type américain: Crescent, Grenville, Kahinta, Supérieur, Underwood, Toka, Tecumseh.

Les variétés japonaises se pollinisent entre elles. Même chose pour les variétés européennes et américaines. La variété Toka pollinisera aussi les variétés japonaises. Il existe cependant des variétés autofertiles: Mont-Royal, Mirabelle et Stanley en sont. Donc si vous vous en tenez à ces dernières, vous n’avez pas besoin de vous préoccuper du type de votre prunier parce que ces dernières se plantent seules. Souvent les types de prunier ne sont pas indiqués lors de la vente.

 

Le tableau, plus bas, présente quelques bonnes variétés de prunes anciennes, classiques ou nouvelles, avec leurs caractéristiques majeures et les règles de fécondation. Lors de l’achat d’arbres fruitiers, si le pépiniériste est compétant il doit pouvoir donner des indications complémentaires à propos des autres variétés.

Caractéristiques des variétés des prunes recommandées
Nom Date de maturité Forme Couleur Calibre Vigueur Productivité
Sanctus hubertus 15-juil ovale violet foncé bon forte très bonne
Opal 30-juil arrondie rouge foncé moyen faible bonne (auto fertile) 
Reine Cl. Soufriau arrondie bleue bon forte bonne (auto fertile)
Voyageur ovale Bleu violet bon forte très bonne
Monsieur hâtif 01-août ovale violet foncé bon très forte moyenne
Bleu de Belgique arrondie bleue moyen forte bonne
Reine Cl. D'Athan 15-août arrondie violet moyen forte assez bonne
Queen Victoria ovale rouge violet bon faible bonne (Auto fertile)
Avalon arrondie rouge violet  très bon forte très bonne
Jubileum ovale violet bon moyen très bonne
Axcalibur arrondie rouge violet bon très forte très bonne
Président = Sultan fin août aplatie bleue très bon assez forte régulière
Valor aplatie bleue bon forte très bonne
Anna Spath septembre arrondie rouge violet moyen moyenne bonne (Auto fertile)
Belle de Thuin 15-août ovale jaune très bonne faible Rapide
Wignon 20-août allongée rose foncé bon très bonne moyenne
Prune de Prince 30-sept ronde bleue foncé petit faible Bonne
Ste Catherine octobre allongée jaune moyen moyenne très bonne



5. Exigences

Sol : Les pruniers ont un enracinement traçant, superficiel, ils s »adaptent bien aux sols peu profonds, de toutes natures. De ce fait, ils craignent la sécheresse et ils sont tout autant sensibles aux excès d’eau.

Climat : Les pruniers supportent sans difficulté les grandes froids hivernaux, par contre, à cause de leur floraison précoce, ils sont sensibles aux gelées printanières qui détruiront les fleurs et les jeunes fruits.

En général les pruniers craignent l’humidité pendant la floraison (coulure des fleurs, attaques de champignons) et pendant la maturation des fruits (attaques de champignons).

Lorsque la fin de l’été est froide et humide, la qualité gustative des vari étés tardives laisse à désirer.

6. Plantation ; conduite ; taille

-Les formes buisson à axe central et gobelet convient le mieux pour tous les pruniers, que ce soit en haute tige ou en basse tige, elles sont d’ailleurs les plus proches du monde naturel de croissance de ces arbres.

En vergers intensifs, la conduite de pruniers en fuseau et en haie a fait l’objet de nombreux essais, avec des résultats très variables selon les variétés et le savoir faire de l’expérimentateur.

Le plus souvent, dans les essais ayant échoué, on a été confronté à une difficulté d’équilibrer les couronnes, et à une vigueur excessive dans le haut des arbres.

Pour les formes basse tige, choisir des arbres greffés sur Saint JulienA ou sur Pixy, que l’on plantera à 5 ou 6 m de distance. Chaque arbre doit disposer à l’âge adulte d’environ 30m².

Les arbres haute tige greffés sur un SPG vigoureux doivent être plantés à au moins 7,5 à 8 m. Chaque arbre doit disposer de 60 à 70 m² au minimum. Un tuteur est nécessaire les premières années.

Acheter des arbres de 2 ans présentant de belles ramifications ; en conserver 4 ou 5, bien équilibrées, et les raccourcir dans un même plan horizontal en taillant sur des yeux dirigées vers l’extérieur.

Souvent chez le prunier les angles d’insertion des branches sur le tronc sont trop aigus. Il y a risque d’arrachage de ces branches par la suite, sous le poids des fruits. Il faut veiller dès le départ à avoir des angles d’insertion bien ouverts en plaçant des écarteurs (planchettes taillés en V aux deux extrémités). On peut par la suite recourir à la taille dite « sectorielle » qui consiste à tailler chaque charpentière sur un œil dirigé vers le haut. L’année suivante, on obtiendra de ce fait une branche très érigée. Inutile que l’on supprimera, mais là où les branches sous-jacentes auront alors une direction oblique qui est le but final de la technique. (Voir photo plus haut).

On peut conduire les charpentières en axe unique, portant du bois fruitier disposé en arrête de poisson. On peut aussi arrêter les charpentières à 1 – 1,5 m du tronc et les faire bifurquer en 2 sous charpentières disposées en V. Ceci assure une très bonne occupation de l’espace.

La taille des pruniers se pratique de préférence en mars, peu avant la floraison. On élimine tout le bois d’un an dirigé vers le haut, puis on supprime le bois fruitier en excès, afin d’assurer un bon éclairement de la couronne. Il faut traiter les plaies de taille avec un enduit contenant du cuivre : il favorisera la cicatrisation et évitera l’infection des plaies pour des bactéries et des champignons.

Chez les variétés à maturité précoce, la taille peut être effectuée juste après la récolte. Le cambium de l’arbre étant encore en activité à ce moment, la cicatrisation des plaies sera meilleure et plus rapide.

Sur les arbres âgés, il convient de pratiquer chaque année un élagage du bois trop vieux.

Entretien

-Désherbage : Le désherbage du sol est la première mesure à prendre pour limiter la concurrence des mauvaises herbes en ce qui concerne la carence en eau. Pour cela, il faut soit effectuer régulièrement des binages, soit recourir à des traitements herbicides. Au début du printemps sur 3 à 4 m², on appliquera simultanément un herbicide de contact et un herbicide de sol. Le traitement devra être répété en octobre.

- Fumure : Le prunier est peu exigeant : la fumure d’entretien la plus courante consiste à épandre fin mars un engrais composé N P K en parts équilibrés (1+1+1,5) de genre 12+12+16 à raison de 5 kg à l’are.

-Protection phytosanitaire :

Plusieurs maladies : La moniliose des fleurs ; la moniliose des fruits, Pseudomonas.

-Si la floraison se déroule par temps humide, on peut observer des attaques de cloque (Taphrina pruni). Les jeunes fruits prennent une forme allongée, incurvée qui explique le nom de « maladie des pochettes, ou des gozettes », qui est donné à ses symptômes.

-En été, le feuillage peut présenter à la face supérieure des taches jaunes, associées à des taches brun clair à la face inférieure : ces symptômes sont dus à la rouille (Tranzachelia pruni-spinosae). Le feuillage tombe prématurément, ce qui affaiblit l’arbre.

-Sur mirabelles : la tavelure (Cladosporium carpophilum) provoque des taches arrondies vert gris sur le feuillage et les fruits.

-Le « plomb » (Chondrostereum purpureum) infecte les pruniers via des blessures (taille, chute des feuilles). Le feuillage prend un aspect gris, puis les branches meurent une par une. Vu la difficulté de lutter contre cette maladie, les variétés qui y sont sensibles ne devraient plus être plantées.

Un schéma annuel simplifié de lutte contre les maladies du prunier peut donc ses résumer comme suit :

A la chute des feuilles : Sulfate de cuivre.

Avant la reprise de la végétation : sulfate de cuivre.

Juste après la floraison : Captan

Fin juin : Manocozèbe.

-Parmi les principaux ravageurs il faut citer les pucerons. On rencontre deux espèces vertes et une espèce de teinte grise. Ils sont vecteurs d’une redoutable virose contre laquelle il n’y a peu de remède : la maladie de Sharka. On évitera les attaques de pucerons en traitant au Dimethoate dès l’apparition des premiers insectes.

Un autre insecte bien connu est le Carpocapse des prunes, dont la chenille dévore les fruits.

-Un autre insecte bien connu est le Carpocapse des prunes, dont la chenille dévore le fruit. Il y a deux générations par an. Les chevilles hivernent sous l’écorce, puis se nymphosent. Les adultes de 1e génération volent en mai juin (petits papillons gris brun, à vol crépusculaire), les femelles pondent leurs œufs sur les jeunes prunes que les chenilles dévorent. Après nymphose une seconde génération d’adultes apparaît en juillet. Dont les femelles pondent leurs œufs sur les fruits encore verts, mais de taille presque définitive, les larves se développent dans les fruits en cours de maturation. Une femelle peut pondre une cinquantaine d’œufs ! Les dégâts les plus graves sont notés sur les variétés à maturation tardive (septembre). On lutte donc contre la seconde génération en traitant en juillet, pendant la période de ½ ponte, en tenant compte des délais avant la récolte. Il existe des produits aux délais très courts. (Glyfuthrin).

Carpocapse des prunes

Cydia funebrana (Treitschke)
Laspeyresia funebrana, Grapholitha funebrana

Insecta, Lepidoptera, Tortricidae .

Description
- Adulte : 13 à 15 mm d'envergure. Ailes antérieures triangulaires, étroites à la base, gris brun foncé s'éclaircissant vers l'apex en une tache gris cendré ; au centre de cette tache, 4 petits bâtonnets noirs horizontaux. Ailes postérieures gris brunâtre. Face inférieure du corps et pattes grisâtres.
- Oeuf : aplati et blanchâtre, pondu isolément à la partie inférieure des fruits.
- Larve : 10 à 12 mm, rose vif sur le dos, rose pâle sur la face ventrale, tête brun foncé ; pas de plaque thoracique, seulement quelques taches brunâtres. Fines soies réparties sur tout le corps, insérées sur de petits disques peu visibles.
- Chrysalide : contenue dans un cocon soyeux.

Biologie
- Ce ravageur est spécifique du Prunier.
- Adulte : les papillons se déplacent à la tombée du jour. La ponte débute en général à l'époque où les prunes ont un diamètre de 10 mm et elle s'échelonne sur 3 semaines à 1 mois ; elle a lieu le soir, lorsque la température dépasse 15°C. Fécondité moyenne, 45 oeufs.
- Oeuf : durée d'évolution, 9 à 15 jours.
- Larve : durée de développement, 20 à 25 jours. La chenille pénètre très rapidement dans la pulpe du fruit et se dirige vers la base du pédoncule dont elle sectionne les faisceaux libéro-ligneux ; à la fin de sa croissance, elle abandonne le fruit et se nymphose (1ère génération) ou tisse un cocon d'hibernation sous un abri à la surface du sol ou sous l'écorce (2e génération).
- Nymphe : durée de développement, 10 à 15 jours.

Cycle de vie
- 2 générations par an.
- Les chenilles en diapause se chrysalident à partir de la fin du mois de mars et les papillons apparaissent de fin avril à début juin. Le maximum des vols a lieu une quinzaine de jours après la floraison du Prunier.
- Le 2e vol a lieu fin juin, la ponte s'échelonne sur 3 à 4 semaines, les oeufs étant déposés sur les prunes qui ont pour la plupart terminé leur croissance.

Dégâts
Les dégâts des chenilles de 1ère génération passent souvent inaperçus, la chute des fruits étant confondue avec la chute physiologique (fruits non fécondés par exemple). Les chenilles de la 2e génération occasionnent des pertes importantes pour les variétés semi tardives et tardives : le fruit attaqué prend une coloration foncée, ne se développe plus et laisse exsuder quelques gouttelettes gommeuses caractéristiques par l'orifice de pénétration de la chenille; il tombe prématurément. Les variétés précoces de Prunier sont faiblement attaquées.

Eclaircissage des fruits : Les années de très forte nouaison, il est indispensable d’enlever l’excédent de jeunes fruits fin juin, afin de favoriser la formation des boutons floraux pour l’année suivante.

L’importance de cette pratique peut être vérifiée en n’éclaircissant par une branche donnée d’un prunier. L’année suivante, on pourra généralement y constater une floraison déficitaire.

Etayage des branches : Le bois de prunier est relativement cassant (être prudent si on grimpe dans un prunier pour l’élaguer !). Il peut arriver que sous le poids des fruits, des branches se rompent, souvent par torsion. Il faut préventivement installer des perches ou relier les branches les unes aux autres au moyen de sangles.

Conclusion : La culture des pruniers peut se faire dans quasiment tous les sols. Faute d’un véritable SPG nanifiant confirmé, la culture ne peut se faire qu’en forme buisson basse tige ou haute tige en accordent 30 à 60 m² par arbre. Le choix des variétés doit tenir compte des règles de fécondation des fleurs.

Un minimum de protection phytosanitaire est nécessaire. Mais même lorsque toutes ces conditions sont respectées, la productivité des arbres va dépendre étroitement des conditions climatiques du printemps et de l’été.

 

4. LE CERISIER

Famille des Amygdalaceae.

Origine

Le cerisier à fruits doux dérive du Merisier ou Cerisier des oiseaux, arbre forestier spontané dans diverses régions d’Europe.

Outre la consommation des fruits à l’état frais ou après cuisson, les différents cerisiers ont de tous temps été utilisés en médecine. Les pédoncules pour favoriser la diurèse. La gomme diluée dans du vin calme la toux et éveille l’appétit. Pendant la guerre de 1940 – 45, les feuilles ont été utilisées comme substitut au tabac, qui faisait cruellement défaut.

Botanique

-Les cerisiers doux cultivés appartiennent à l’espèce Prunus Avium, comme le merisier. L’arbre est vigoureux, avec une cime élancée. On y distingue 2 sous groupes :

Les Bigarreaux, cerises croquantes à chair ferme.

Les Guignes, à fruits plus mous.

-Les griottes (cerises acides), appartiennent à l’espèce Prunus Cerasus, qui serait originaire de sud ouest de l’Asie ou du Caucase. L’arbre est plus petit, à cime globuleuse.

-Il existe aussi un hybride entre ces deux espèces : Prunus x Acida, à caractères intermédiaires. A cette espèce appartiennent les cerises dites « anglaises » ou « Royales » à chair aigre douce.

Dans chacun de ces groupes, on trouve 2 sous groupes :

A chair fruits clairs et à jus clair.

A fruits foncés et à jus coloré.

-Plusieurs autres espèces sont utilisées comme sujet porte greffe, notamment :

· Prunus Mahaleb, le bois de Sainte Lucie, qui se rencontre sur sol calcaire, à bonne exposition

· Prunus Besseyi, le cerisier des sables, originaire du centre des USA ainsi que différentes espèces de cerisiers d’ornement.

Croissance, Floraison, Fructification.

Les bourgeons du cerisier sont de deux types :

Les yeux contiennent uniquement des ébauches de feuilles. Leur développement donnera naissance à un axe végétatif de longueur variable. Un œil qui ne se développe pas s’annule, alors que chez les espèces à pépins, il peut rester latent plusieurs années.

Les boutons contiennent uniquement des ébauches de fleurs. Après floraison et fructification ils s’annulent. Ceci explique la tendance au dégarnissement des rameaux chez certains cerisiers.

Les pousses les plus courtes issues d’un œil sont appelées « bouquets  de mai ». Leur croissance annuelle et de 1 à 2 cm.

Ils portent en été une rosette de 5 à 6 feuilles dont le bourgeon axillaire évolue en bouton.

En hiver, on peut observer un œil central et une couronne de 5 à 6 boutons.

Chaque année, ils s’allongent de 1 à 2 cm. Ils peuvent perdurer autant d’années que l’axe central reste vivant.

Le cerisier à fruits doux, ils sont l’organe fructifère principal. Leur abondance dépend de la variété, mais aussi du sujet porte greffe.


-Une pousse annuelle grêle longue de 10-20 cm s’appelle « rameau – chiffon ». Ceux-ci comportent généralement un œil à la base, une série de boutons et un œil terminal. Ils sont caractéristiques des griottiers. L’année suivante, l’œil basal s’annule. De ce fait, on peut trouver chez des griottiers on ou mal taillés, de longues branches grêles et non ramifiées dont seuls les 10 -020 cm apicaux sont productifs.

-Un rameau annuel de 30 – 40 cm peut être appelé « rameau à bois » s’il ne porte que des yeux, ou « rameau mixte » s’il porte des boutons (généralement situés à sa base) et des yeux.

-Un rameau très vigoureux ne portant que des yeux s’appelle « Gourmand »

-Les feuilles du cerisier à fruits doux sont grandes, à bords dentés. Leur pétiole porte une ou deux glandes rougeâtres. Chez le griottier, les feuilles sont plus petites et non glandeuses.

- Les boutons du cerisier à fruits doux comportent de 1 à 6 fleurs. Le plus souvent on en compte 2 ou 3, en ombelle (ceci explique les « boucles d’oreilles » que les enfants se mettent lorsqu’ils consomment des cerises).

-Chez le griottier, les fleurs sont solitaires ou par 2. La floraison des cerisiers intervient généralement vers la mi avril, ce qui explique leur sensibilité aux gelées printanières, encore fréquentes à cette période. Certaines variétés fleurissent encore plus tôt. Leur culture est à déconseiller sous notre climat pour cette raison. Il faut préférer les variétés à floraison très tardives. Les fleurs du cerisier ont des pétales blancs.

Chez les variétés fleurissant en même temps, on peut observer des différences de sensibilité des fleurs au gel :

Lapins, Sunburst et Sylvia sont réputées être assez résistantes.

Les variétés de cerises douces traditionnelles sont généralement autostériles. Pour la fécondation de fleurs, il faut l’apport de pollen d’une variété compatible, et fleurissant nécessairement au même moment. Quelques nouvelles variétés canadiennes comme Lapins et Sunburst sont auto fertile

Les griottiers sont également auto fertile.

Il n’ y a pas de phénomène d’alternance chez le cerisier.

La fécondation des fleurs suppose une période sèche (la pluie empêche la nouaison) et une température supérieure à 6° C. Dès la fécondation, on peut observer le grossissement de l’ovaire de la fleur, le calice se déchire, puis tombe, emportant les vestiges des étamines.

 

 

 

Chez le cerisier à fruits doux, on peut souvent observer une forte chute de jeunes fruits, lors de la formation du noyau. C’est la conséquence d’une fécondation déficiente.

La fructification intervient, en Moyenne Belgique, du 20 juin à la fin juillet. Le calibre des fruits est très variable en fonction de la variété.

Il est en moyenne de 6 g chez pollux et Merton Premier

Il est en moyenne de 11 g chez Sunburst et Summit.

Les fruits sont plus gros sur jeune bois.

S’il pleut abondamment pendant la maturation des cerises, on assiste souvent à leur éclatement par absorption massive d’eau.

La teneur en sucre des cerises varie de 15 à 20%.

Matériel végétal

Les cerisiers se multiplient par greffage. Pour former des arbres de grandes dimensions à basse ou haute tige, on utilise en Belgique un merisier (Prunus avium). Le type anglais F 12/1 se multipliant végétativement est le plus courant. Son entrée en production est lente.

Il existe plusieurs SPG de vigueur moyenne non utilisés en Belgique :

Prunus mahaleb SL 64. En sols secs et calcaires.

MA x MA14 pour sols humides et calcaires.

Le sélection gembloutoise CAMIL (=GM79), est également de vigueur moyenne, elle ne supporte pas les sols humides.

Différentes sélections allemandes sont actuellement à l’essai. Seuls 2 SPG nanifiantes sont proposés en ce moment pour conduire des cerisiers en petites formes.

La sélection gembloutoise DAMIL (=GM61/1), bien adaptée aux sols limoneux, et un griottier originaire d’Iran, sélectionné en France, dénomme Edabriz. Il n’est pas diffusé en Belgique.

Le choix des variétés à planter est malaisé, car aucune d’elle ne présente une somme de qualités sans avoir de défauts. Il faut donc faire un compromis en se fixant des priorités : la grosseur du fruit, l’époque de floraison et de récolte, la qualité, la résistance à l’éclatement, L’autofécondation si on ne plante qu’un seul arbre.

Exigences

De manière générale, les cerisier n’aiment pas les sols humides, même si ce phénomène n’est que passager : l’arbre deviendra gommeux, et le SPG risque de dépérir par asphyxie. Ils préfèrent un sol profond, homogène, de texture limoneuse. Les griottiers sont moins exigeants.

Climat

Les cerisiers à fruits acides résistent bien au froid hivernal (jusqu’à -30 °C), tandis que les cerisiers à fruits doux sont un peu moins tolérants à cet égard.

Les gels printaniers sont le principal handicap dont ils souffrent. Une température (sous abri) de -2,2° C au stade bouton blanc ; et de -1,7°C à pleine floraison et de -1,1°C au stade petit fruit compromet la fructification.
Le cerisier craint la pluie pendant la floraison (coulure des fleurs) et pendant la récolte (l’éclatement des fruits).

 

Systèmes de plantation

-Conduite.

* Cerisier à fruits doux.

Que ce soit en basse tige ou en haute tige, les arbres greffés sur un SPG vigoureux sont généralement conduits en buisson à axe central. On plantera à 10 – 12 m distance. Chaque arbre doit disposer au minimum de 100 m² (10x10 m ou 12,5 x 8 m). Un tuteur est nécessaire les premières années.

En basse tige greffés sur « DAMIL », on conduira les arbres en fuseau (un axe central portant des étages de branches obliques espacés de 50 cm) et on plantera à 5x4 m (20m² par arbre). On peut aussi les conduire en gobelet (buisson sans axe central). Dans ce cas la distance de plantation devra être au minimum de 5x5 m. (25m² par arbre. Tous ces arbres demandent un tuteur permanent.

Griottiers

Même si la forme fuseau leur convient parfaitement. Ils sont généralement conduits en buisson. Greffés sur F12/1, on les plantera à 8x8 m. Une plantation plus dense amène un risque de dégarnissement du bas de la couronne, faute d’un éclairement suffisant.

Taille
Chez le cerisier à fruits doux, lors de la formation en fuseau ou en gobelet, il est souvent difficile d’obtenir des rameaux en nombre suffisant et une implantation sur l’axe avec un angle suffisamment ouvert. Il faut pour cela incliner les rameaux pendant leur croissance en été, et ne pas attendre la lignification du bois. Des inclinations réalisées en hiver se traduisent malheureusement souvent par des arrachages.

Conserver toutes les branches horizontales ou obliques jusqu’à 30°.Eliminer ou incliner ce qui est erigé. Eliminer ce qui est vertical.

Chez le griottier, éliminer les rameaux en excès. Amener de la lumière dans la cime est le meilleur moyen pour prévenir le dégarnissement des rameaux. Pratiquer un élagage prudent chaque année. Tailler de préférence en fin d’hiver, ou encore en été, après la récolte. La cicatrisation des plaies sera meilleure.

Entretien

Désherbage : Pour les arbres en petites formes, le désherbage du sol au pied sur 1 à 2 m² est indispensable. Pour les formes plus volumineuses, après 5 ans, on peut laisser le sol enherbé sur toute la surface.

Le désherbage peut se faire manuellement ou mécaniquement. On peut aussi utiliser des herbicides de contact (glyphosate) ou des herbicides de sol (Simazine) qui sont à utiliser avec prudence chez le cerisier.

Fumure : La fumure à apporter annuellement aux cerisiers se composera de :

-30 à 50 unités d’azote / ha les premières années, et 100 unités à partir de la 5e année.

-70 à 120 unités de phosphore. /ha

- 80 unités de potasse. /ha.

(N.B.) =10 grammes à l’are

Protection phytosanitaire : La lutte contre les maladies et parasites des cerisiers est plus simple que chez les fruits à pépins.

-Le griottier redoute principalement la moniliose des fleurs et des rameaux (Momilia laxa), qui détruit les fleurs et les jeunes rameaux si le début de saison est très humide. Une attaque compromet à la fois la fructification de l’année même et celle de l’année prochaine. Il faut traiter au (Captan) avant la floraison. Les dégâts du chancre bactérien (Pseudomonas) provoquent le même symptôme mais sont à traiter à la Bouillie bordelaise.

On peut également observer en été une chute précoce des feuilles après jaunissement et développement de taches rouges. Le champignon en cause est l’Anthracnose ou la cylindrosporiose, (Blumetiella jaapii) est à traiter au (Dithianon).

-Sur cerisiers à fruits doux et griottiers : la maladie criblée (Stigina carpophila) et le chancre bactérien (Pseudomonas syringae) sont à traiter au Captan.

-Le puceron noir du cerisier (Mysus cerasi), doit faire l’objet de toute notre attention. Outre les dégâts occasinnés au feuillage et aux rameaux en croissance, leur miellat envahi de fumagine rend les fruits inconsommables. Les pullulations de ce puceron sont très rapides et il convient de traiter au (Dimethoate) dès l’apparition des premiers insectes, parfois avant la floraison.

-Les chenilles de la Cheimatobie (Operophhtera brumata) s’attaquent aux fleurs, aux feuilles et aux jeunes fruits. Ce papillon pond ses œufs en novembre, ils éclosent en avril, on y lutte par un insecticide post floral, (Lambda – cyhalothrine) éventuellement combiné avec le fongicide.

-La mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi), est signalée de plus en plus souvent. A traiter à la (Dimethoate). Les œufs sont pondus fin mai dans les cerises encore vertes ; les larves (asticots) se nourrissent de la chair du fruit. Faire un traitement fin mai au (Dimethoate) et un délais de 2 semaines.

-Le chancre bactérien (Pseudomonas morsprunorum) pose de gros problèmes sous notre climat doux et humide. L’infection principale se produit lors de la chute des feuilles, via les cicatrices foliaires. La bactérie se développe pendant tout l’hiver dans les rameaux, qui dépérissent progressivement. En été, on observe des petites taches brunes – rouges sur les feuillages, avec parfois une zone centrale nécrosée qui se détache. La lutte consiste à traiter au cuivre 1 ou 2 fois pendant la chute des feuilles, puis juste avant la floraison.

Conclusion

On peut envisager de produire des cerises dans son jardin si les conditions de sol et de microclimat sont favorables. Depuis quelques années, la culture de cerisiers en petites formes a été rendue possible par la diffusion du sujet porte greffe DAMIL, et les variétés nouvelles auto fertiles, qui permettent de ne planter qu’un seul arbre.

 

 

5. Pêcher

Genre : Prunus Persica SIEB / ZUCC

Famille des Amygdalaceae ou Rosaceae

 

Rameau chiffon de pêcher.

1 Botanique et origine

Tous les pêchers cultivés appartiennent à l’espèce prunus Persica SIEB. Selon l’aspect des fruits, on y distingue plusieurs variétés :

Vulgaris, à fruits sphériques velus.

Nucipersica, à fruits sphériques glabres.

Platycarpa, à fruits aplatis.

A coté de cela, il existe plusieurs pêchers à usage ornemental, notamment :

-Prunus chenensis, à grandes fleurs rouge clair.

-Prunus Davidiana, à floraison très précoce rose ou blanche

-Prunus persicoïdes, à grandes fleurs roses.

Contrairement à ce que laisse supposer son nom botanique, le pêcher n’est pas originaire de Perse, mais bien de Chine. Au moyen âge, les pêches étaient souvent consommées cuites dans du vin, additionné de miel et d’épices.

Les feuilles, les fleurs et la gomme ont des usages médicinaux.

Au 17e siècle, la culture se développe dans les jardins de châteaux, en espalier. A l’époque de Louis XIV, qui appréciait beaucoup les pêches.

Depuis lors, la vogue de la pêche n’a fait qu’augmenter. Dans la Région parisienne, la commune de Montreuil-sous-Bois s’était spécialisée dans la culture de ce fruit. Dans les années 1960, les pêches à chair blanche firent progressivement place aux variétés à chair jaune, moins savoureuses mais plus fermes et supportant bien de ce fait les transports à longue distance.

Description

Petit arbre (4-5 m de haut), à cime globuleuse et à couronne très ramifiée. Ecorce lisse, verte ou rouge sur jeunes rameaux, rugueuse grisâtre sur vieux bois

-Feuilles longues, étroites, finement dentées, brillantes, à pétiole court, avec 1 ou 2 stipules.

-Le pétiole et la base du limbe présentent souvent des glandes. Leur nombre et leur forme permettent d’identifier les variétés.

-Yeux coniques contenant des ébauches de feuilles.

-Boutons globuleux contenant généralement une seule fleur, ils sont portés par des rameaux de l’année précédente de vigueur faible ou moyenne.

-Rameaux mixtes, rameaux chiffons ou bouquets de mai. Souvent on rencontre des bourgeons doubles ou triples : l’œil + 1 ou 2 boutons.

Selon les variétés, les fleurs sont dites rosacées, lorsqu’elles sont grandes, à pétales rose clair étalés, ou campanulées, lorsqu’elles sont petites, à pétales rose foncé, en forme de coupe. Chaque fleur compte 20 à 35 étamines (anthères bruns, filets violets), et un ovaire de 2 ovules, dont un avorte. Les fleurs s’autofécondent, on peut donc ne planter qu’un seul arbre dans un jardin.

-Le fruit est une drupe sphérique ou aplatie à épiderme lisse ou duveteux, à chair verdâtre, blanche, jaune ou rouge. Le noyau est épais, sillonné, libre ou adhérant à la chair. Sur base des caractéristiques du fruit on distingue 5 groupes principaux :

Les pêches : Fruits sphériques à épiderme duveteux, chair tendre, noyaux libre. Elles sont vendues à l’état frais.

Les pavies : Fruits sphériques à épiderme duveteux, chair dure, noyaux adhérant à la chair, elles sont mises en conserve.

Les nectarines : Fruits sphériques à épiderme lisse, chair tendre, noyaux libre. Elles sont vendues à l’état frais.

Les brugnons : Fruits sphériques à épiderme lisse, chair dure, noyaux adhérant à la chair. Pour confitures et compotes.

Les peen-to : Fruits aplatis à épiderme duveteux blanc et rouge, à chair blanche.

 

Description

Un certain nombre de variétés de pêches peuvent se reproduire assez fidèlement par semis. C’est le cas de Reine des Vergers, Grosse Mignonne, et des Brugnons en général.

Il faut stratifier les noyaux dès que l’on les récolte, sinon ils perdent leur faculté germinative.

Dans le passé, on a recouru très souvent au semis pour multiplier les pêchers. Cela explique l’évolution progressive des caractères.

Actuellement, le mode de multiplication le plus courant est le greffage. Il faut choisir le sujet porte-greffe en fonction des caractéristiques du sol.

En sol lourd et humide, superficiel : Prunier St-Julien (vigueur moyenne) ou Brompton (vigueurforte).

En sol léger bien drainé, non calcaire : Pêcher franc GF 305

En sol calcaire : Hybride pêcher Amandier GF 557 ou GF 677.

Les variétés de pêches proposées en France sont très nombreuses, et l’assortiment se modifie trop rapidement. En Belgique sous nos conditions climatiques, seules quelques variétés de pêches à chair blanche et certains brugnons sont cultivables avec succès.

Les Peen-To, les Pavies, les Nectarines et les pêches à chair jaunes ne trouvent pas chez nous une somme de chaleur suffisante.

Les variétés proposées dans le commerce sont relativement anciennes, mais elles ont fait leurs preuves.

Climat

En Belgique, le pêcher se trouve au-delà de sa limite septentrionale de culture. Sa floraison précoce l’expose aux gelées printanières. La nouaison des fleurs suppose un temps sec pendant la floraison. Pour obtenir des fruits de qualité, il faut un été chaud et sec. En été le pêcher peut parfois souffrir d’un manque d’eau en cas de sécheresse prolongée. Un arrosage favorisera le grossissement des fruits.

Le tableau ci-contre des pêchers susceptibles de bons résultats, classées par ordre de maturité.

 

Variétés Date de maturité Vigueur Floraison Fruit
PECHERS
Amsden 20-31 juillet Forte Mi-hative Calibre moyen à gros, fruit crevassé très coloré, très bon goût, variété rustique
Charles Ingouf 1-15 août Très forte   Gros fruit de bonne qualité
Grosse Mignonne 15-31 août Faible   Gros fruit bosselé rouge foncé
Madeleine rouge Fin août Moyenne à forte Hâtive  Gros fruit marbré de rouge, très bon goût,
Reine des vergers Début septembre Forte Moy. Saison Gros fruit très coloré à chair ferme
Fertile de septembre Mi septembre  
Madame Gaujard Mi septembre
BRUGNONS
Lord Napier 20-août Forte Tardive Gros fruits rouges
 
de Felignies fin août Forte Moy. Saison Calibre moyen, épiderme rouge foncé
Galopin Début septembre Forte Moy. Saison Très gros fruit irrégulier, rouge foncé,


Conduite et taille 

Conduit en gobelet.

 

Pour obtenir une fructification satisfaisante, le pêcher demande un bon éclairement, il faudra donc lui réserver 25 à 30 m² de surface au sol et éviter les expositions ombragées.

-Les formes basse tige les plus adaptées sont le gobelet (= buisson sans axe central) et le buisson (pour autant que les ramifications portées par le tronc ne donnent pas trop d’ombre aux 3 ou 4 charpentières basales).

- Les mêmes formes peuvent être plantées en demi tige ou en haute tige.

-On peut aussi planter des pêchers contre un mur exposé au Sud ou au Sud Ouest. Ils bénéficieront de la chaleur emmagasinée par le mur pendant la journée. Il faut éviter l’exposition Est.

Le soleil matinal qui suit des nuits froides est défavorable.

-Les arbres palissés peuvent être conduits en U ou en éventail (ou encore en palmette « à la diable ». Il faut disposer d’une hauteur de 2,5 m et de 3 à 4 m de largeur.

On pourra protéger les arbres en espalier contre les gelées de printemps en plaçant le soir un « rideau » en plastique ou une toile de jute, qu’il faut enlever le matin.

La taille consiste en un renouvellement permanent des jeunes rameaux, puisque le pêcher fructifie sur le bois de vigueur faible ou moyenne de l’année précédente.

La taille en sec s’effectue en fin d’hiver voir début mars, lorsque les boutons sont bien visibles, ou même pendant la floraison.

Les rameaux ayant fructifiés sont supprimés ou raccourcis sur le premier re-percement, on élimine tous les rameaux trop vigoureux (= gourmands) ou en sur nombre.

-Les rameaux mixtes sont raccourcis sur 4 à 5 boutons. Ils donneront en général les plus beaux fruits.

-Les rameaux chiffon et les bouquets de mai sont laissés intact.

Certains livres présentent pour le pêcher un système de taille appelé « taille en crochet ». Il s’applique surtout aux arbres palissés, de bonne vigueur et en bon état sanitaire.

-Pendant la végétation, on effectuera des tailles en vert. En mai, on arrache les pousses superflues (= ébourgeonnement).

-A tous moment, on peut effectuer des pincements des pousses trop vigoureuses pour éviter leur allongement excessif et favoriser le développement de ramification.

-Sur les variétés à maturité hâtive, on peut pratiquer la taille juste après la récolte, ce qui assure une bonne cicatrisation des plaies.

-Pour les arbres conduits en espalier, les palissages doivent se faire l’après midi, alors que le bois est plus souple.

Soins d’entretien :

Fumure : Le pêcher est une espèce qui demande une fumure plus forte que les fruits à pépins en ce qui concerne tous les éléments, sauf le phosphore. Par are, on épandra en automne 3 kg de chaux magnésienne, en fin d’hiver ½ kg d’azote pur (soit 2 kg de nitrate d’ammoniaque à 26%), + 1 kg de superphosphate + 5 kg de patentkali.

En juin et en août, on épandra à nouveau ½ kg de nitrate d’ammoniaque.

Eclaircissage des fruits : Les années où la floraison a été abondante et où les conditions climatiques ont provoqué la nouaison d’un nombre excessif de fruits, il faudra enlever le plus tôt possible les fruits excédentaires. On supprime de préférence les fruits de l’intérieur de la couronne. On conserve un seul fruit par bouquet de mai, 2 fruits par rameau chiffon et 3 à 4 fruits par rameau mixte.

Cette opération permettra à l’arbre de former davantage de fleurs pour l’année suivante, et d’obtenir l’année même des fruits de meilleur calibre.

Etançonnement des branches : Le bois de pêcher est fragile, et l’angle d’implantation des branches est souvent trop aigu. Ceci amène fréquemment des bris de grosses branches en été, lors du grossissement des fruits. On peut soit soutenir les charpentières avec des perches fourchues à l’extrémité, soit relier les charpentières entre elles avec des sangles.

 

Protection phytosanitaire :

La cloque (Taphrina deformans) et dans une moindre mesure l’oïdium (Sphaerothea pannosa persica) sont les principaux champignons attaquant les feuilles et les jeunes pousses, tandis que les fleurs et les fruits proches de la maturité peuvent être infectés par la moniliose.

Dans tous les cas, la lutte devra être préventive afin d’éviter l’apparition de dégâts.

-La cloque provoque des boursouflures du feuillage. Elle survient au printemps, dès après la floraison, lorsque le temps est pluvieux. Les arbres palissés à un mur sont moins atteints qu’en plein vent.

-L’oidïum déforme également le feuillage. Il survient en été, et les feuilles déformées portent une poussière blanche.

- La moniliose détruit les fleurs et les jeunes rameaux, si le temps est pluvieux, tandis que les fruits presque mûrs présentent des taches de pourriture brune se développant autour d’une blessure (piqûre d’insecte, coup de grêle, lésions diverses).

Schéma de traitements fongicides simplifié peut se résumer comme suit :

1. En hiver, avant tout indice de végétation : sulfate ou oxychlorure de cuivre, ou bouillie bordelaise.

2. Au gonflement des bourgeons : bouillie bordelaise.

3. Fin de floraison : traitement au Thiram ou Captan.

4. Mai / juin : traitement au soufre mouillable.

5. Chute des feuilles : Sulfate ou oxychlorure de cuivre, ou bouillie bordelaise.

 

Les insectes rencontrés le plus fréquemment sur les pêchers sont :

1. Les pucerons : il faut observer périodiquement la face inférieure des feuilles et traiter dès l’apparition, de préférence avec du Dimethoate.

2. Les chenilles : des plusieurs papillons, qui s’attaquent au feuillage et aux jeunes pousses. Dès que l’on observe des dégâts, traiter avec du malathion.

3. Un traitement d’hiver avec de l’huile paraffinique + gyfluthrine, possible jusqu’au début de gonflement des bourgeons, ce qui permet de lutter contre les formes hivernantes (œufs de pucerons, nymphes de papillons) et il suffit généralement. On évite ainsi de devoir traiter pendant la végétation.

Récolte

Les pêches sont des fruits dont la qualité ne s’améliore plus après la récolte, comme c’est le cas pour les pommes et les poires. Il faut donc les récolter juste avant maturité, au moment où elles ont toute leur qualité. Maximum de sucre et d’arôme, fermenté permettant les manipulations. Sur un même arbre, la maturité des différents fruits s’échelonne sur environ 2 semaines, en fonction du climat. On récoltera tous les 3 à 5 jours, par légère torsion, de préférence le matin, afin de moins blesser les fruits.

L’appréciation de la maturité des pêches demande de l’expérience. On repère les fruits les plus gros et les plus colorés. Si la chair a une certaine élasticité, et si le duvet a tendance à se détacher, le fruit est bon à cueillir, s’il est encore très ferme, il vaut mieux attendre quelques jours.

Conclusion

Il est possible de produire ce fruit délicat dans nos jardins, pour autant que le sol soit adapté (bien meuble, pas d’humidité stagnante) et que le climat soit favorable (pas d’exposition N-E, altitude – de 150 à 200 m). Palissés à un mur au Sud, les pêchers bénéficieront d’un microclimat plus favorable.

Pour réussir cette culture, il faut accorder beaucoup de soins aux arbres ; Taille, fumure, protection phytosanitaire doivent être optimales. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, et si le climat du printemps et de l’été a été favorable, on éprouvera un grand plaisir à consommer les pêches provenant de son jardin. Mais ce plaisir se mérite !

6. Groseilliers

Genre Ribes

Famille des Saxifragaceae

Botanique et origine :

Tous les groseilliers appartiennent au genre Ribes. Ce genre très vaste comporte +/- 150 espèces botaniques répandues dans tout l’hémisphère nord. Quelques unes d’entre elles sont utilisées en ornement, on en reste aux espèces intéressantes pour leurs fruits comestibles.

On les subdivise en 3 groupes principaux :

1. Les groseilliers à grappes (baies blanches, roses, rouges) sont des hybrides entre les espèces suivantes :

-Ribes vulgare : baies à calice pentagonal.

-Rubes vulgare macrocarpum: sous-espèce à fruits plus gros.

-Ribes petraeum: très longues grappes, baies à calice arrondi.

-Rubes rubrum : serait un hybride entre Ribes spicatum x Ribes sylvestre.

-Ribes multiplorum: très longues grappes (jusque 50 fleurs !)

2-Les cassissiers (baies noires ou noirâtres, feuillage odorant).

-Ribes nigrum europium : ancêtre des variétés européennes de cassis.

-Ribes americanum x Ribes odoratum: ancêtre des variétés américaines.

3-Les groseilliers épineux

-Ribes grossularia UVA crispa : feuilles et fruits velus.

-Ribes grossularia reclinatum: feuilles et fruits glabres.

Les espèces américaines Ribes hirtellum et Ribes cyanosbati sont utilisées dans les croisements pour leur bonne résistance à l’oïdium américain.

On cultive aussi des hybrides tétraploïdes (ayant 4N chromosomes au lieu de 2N), entre cassissier (Ribes nigrum) et différentes espèces de groseilliers épineux (principalement Ribes divaricatum) On leur a donné le nom de Ribes nidigrolaria et en français, leurs fruits sont appelés Caseilles.

-La culture des groseilliers semble relativement récente. Selon la tradition, les groseilliers à grappes auraient été introduites en France par les Normands. Leurs fruits ont été conseillé pour stimuler l’appétit, la digestion et la diurèse, et comme fébrifuge.

-Les groseilliers épineux sont mentionnés depuis le 16e siècle. En Angleterre, le fait de servir ces groseilles en accompagnement de plats de poisson leur a valu le nom de « groseilles à maquereaux ». Leur dénomination anglaise « gooseberry » fait référence à leur consommation avec l’oie.

-Le cassis est utilisé depuis la renaissance par les herboristes comme diurétique et contre l’arthrite. Son usage s’amplifia au 18e siècle. Ses propriétés antiscorbutiques ont été mises en évidence au début du 20e siècle. Le chanoine KIR, maire de Dijon, et personnage hautement médiatique, mit à la mode dans les années 1960 un apéritif à base de liqueur de cassis et de vin blanc de Bourgogne auquel il donna son nom « KIR »

Description

Tous les Ribes sont des plantes buissonnantes de 1 à 2 m de haut, épineuses chez la plupart des groseilliers à maquereaux. La croissance est basitone, ce qui signifie que les bourgeons implantés au collet se développent en une pousse vigoureuse la première année, qui donne des logements de moins en moins vigoureux les années suivantes et dont la croissance devient imperceptible après 4 ou 5 ans.

Les feuilles sont simples, palmées, odorantes chez le cassissier.

Les fleurs sont disposées en grappes :

-De 1 à 3 fleurs chez le groseillier à maquereaux, sur bois de l’année précédente et plus âgé.

-De 3 à 8 fleurs chez le cassissier, principalement sur bois de l’année précédente.

-Fleurs en plus grand nombre chez le groseillier à grappes, principalement sur bois de 2 ans et plus.

Chez le groseillier à grappes et le groseillier à maquereaux, les fleurs s’autofécondent

Chez le cassissier, la fécondation croisée est de règle générale, mais quelques variétés sont auto- fertile.

Les fruits sont des baies de forme sphérique ou ovoïde, de teinte et de grosseur variable, à épiderme lisse (groseillier à grappes et cassis) ou duveteux (certaines groseilliers à maquereaux).

Matériel végétal

-La multiplication des groseilliers à grappes et des cassissiers se fait généralement par bouture ligneux.

-Pour le groseillier à maquereaux, le marcottage en butte donne de meilleurs résultats que le bouturage.

Ces plantes sont vendues soit comme boutures ou marcottes d’un an, comme buisson portant 3 à 5 branches. On vend aussi des groseilliers sur tige. Ils sont greffés sur Ribes aureum.

L’assortiment variétal actuel est très vaste, et dans les pépinières non spécialisées, il peut y avoir certaines erreurs de dénomination, et même des mélanges de variétés.

Pour obtenir une production étalée dans le temps, il convient de choisir plusieurs variétés à maturité successive. Par contre si on souhaite une production massive à un moment donné (par exemple pour la fabrication de vin, jus ou confiture), on choisira une seule variété, bien adaptée au type de transformation.

Les tableaux présentent les variétés par ordre approximatif de maturité. Les groseilliers à grappes et les groseilliers à maquereaux sont classés selon la couleur des baies à maturité. Pour les groseilliers à maquereaux, on distingue les variétés résistantes à l’oïdium américain et les variétés qui ne le sont pas.


Exigences

Les Ribes se développent bien dans tous les sols, sauf secs ou excessivement calcaires. Ils préfèrent les sols limoneux humifères, riches, à PH proche de la neutralité. Ils demandent un climat tempéré, sans chaleur estivale excessive, avec un hiver bien marqué. La dormance sera levée après que la plante ait reçu une certaine dose de froid. Le gel printanier peut endommager les fleurs. Des pluies prolongées pendant la floraison peuvent se traduire par une mauvaise fécondation. Les grappes seront mal ou irrégulièrement garnies.

Les Ribes demandent la pleine lumière, mais ils supportent une ombre légère.

Plantation et conduite

Anciennement, tous les Ribes étaient conduits en buisson comportant généralement 8 à 8 branches charpentières. Ce système peut avantageusement être remplacé par la conduite en haie. On à une meilleure occupation de l’espace, la cueillette est plus facile et plus rapide, la maturité est plus groupée et l’incidence de certaines maladies comme la pourriture grise (botrytis) est moindre.

a) Groseilliers à grappes et groseilliers à maquereaux

Les haies sont installées à 2 m de distance. On dispose un pieu vertical tous les 5 m portant une série de fils horizontaux à 50 – 80 – 120 et 150 cm du sol.

Les distances de plantation dans la ligne dépendent de l’espèce et du mode de conduite choisi :

Conduite en axe central : Plantation à 40 – 50 cm. Une seule tige verticale palissée aux fils, portant des ramifications fruitières courtes (maximum 25 cm) implantées à l’horizontal.

Conduite sur 2 ou 3 tiges : plantation à 1m, 2 ou 3 tiges conduites dans le plan de la haie. La hauteur est un peu moindre que dans le cas précédent, ce qui se traduit par une production plus faible par une unité de surface.

 

b) Cassissiers

On installe dans l’axe de la haie des piquets dont la hauteur au-dessus du sol est de 0.75 cm et on y place une traverse en T de 75 cm de largueur, tous les 5 m. On place un fil horizontal à chaque extrémité du T et un au sommet des piquets verticaux.

La plantation se fait à environ 1 m dans le rang.

Taille des groseilliers à grappes :

-En juin, juste avant la récolte, sur la tige, on pince à 10 – 15 cm les ramifications. Elles se garniront de courtes pousses porteuses de boutons.

-Les années suivantes, on peut utiliser un taille-haie ou une cisaille, en taillant à la verticale à 15 cm de distance de l’axe de la haie.

-En hiver, il suffira d’enlever quelques pousses faisant confusion ou double emploi.

Les rejets apparaissant à la base sont enlevés régulièrement. Si on désire renouveler une tige, on garde un rejet que l’on palisse.

Taille des groseilliers épineux :

Pour la production de gros fruits, on taille en hiver en conservant uniquement des rameaux d’un an. Pour la production de fruits plus petits, on taille comme les groseilliers à grappes.

Taille des groseilliers cassissiers :

Comme ils produisent les plus belles grappes sur le bois de bonne vigueur de l’année précédente, on pratique une taille de renouvellement. Enlever les rameaux ayant produit et conserver intact le bois de l’année précédente. On peut aussi tailler lors de la récolte. On coupe les rameaux chargés de fruits, le bois de l’année qui donnera des fruits l’année suivante, verra sa croissance améliorée.

Autres soins culturaux

a) Fumure

En fin d’hiver, épandre un engrais composé.

b) Désherbages

Du fait de leur enracinement superficiel, Les Ribes supportant mal la concurrence exercée par les mauvaises herbes en ce qui concerne l’eau et les éléments minéraux. On pratiquera des sarclages ou en mars, on traitera avec un mélange de Paraquat – diquat (Priglone) et de simazine, on peut aussi épandre un paillage de compost, ou couvrir le sol d’un film plastique noir longue durée.

c) Protection phytosanitaire

-Chez tous les Ribes, dès le mois d’avril, observer la face inférieure des feuilles et l’apparition éventuelle de pucerons : traiter au dimethoate dès apparition des fondatrices.

-Chez tous les Ribes, occasionnellement, des chenilles peuvent endommager le feuillage. Les dégâts sont localisés, mais ils peuvent être très graves. Différents insecticides peuvent être utilisés.

- Sur groseilliers à maquereaux, il convient de lutter préventivement contre l’oïdium américain. Dès avant la floraison et jusqu’après la récolte, effectuer plusieurs traitements dont la fréquence dépendra du climat .En moyenne tous les 7 à 10 jours par temps chaud et humide ! Certaines variétés de cassissier sensibles au même champignon devront être traitées 2 ou 3 fois à partir de la mi-mai jusqu’avant la récolte. Le soufre reste le seul produit agrée.

-Chez le cassissier, on peut observer en fin d’hiver des bourgeons de forme globuleuse, qui s’évoluent pas normalement puis se dessèchent. Ils sont infectés par des colonies d’acariens minuscules. Il faut traiter au (lambda-cyyhalothrine) juste avant et après la floraison. C’est à ce moment que les acariens migrent vers les nouveaux bourgeons.

En fait :

La production de petits fruits dans les jardins familiaux reste intéressante à divers égards : du point de vue économique, car le prix de vente de ces produits dans le commerce est relativement élevé. Du point de vue qualitatif car en raison de leur fragilité, ces fruits sont souvent cueillis trop tôt et avant maturité. Ils se dégradent pendant la commercialisation. Du point de vue technique, car leur culture est simple. Ils demandent peu d’espace et un minimum de soins.

 

 

Connaître nos espèces fruitières
Variétés de groseilliers à grappes rouges
Dénomination groupe vigueur floraison  productivité caractéristiques des fruits
Jonkheer van Tets A forte hâtive bonne grappes assez longues, grosses baies rouge vif
Junifer C forte hâtive tr.bonne grappes longues, grosses baies rouge vif
Fay's Prolific A moyenne tr. hâtive moyenne grappes longues, grosses baies rouge vif
Versaillaise rouge A moyenne moyenne moyenne Grappes courtes, baies moyennes
Stanza B moyenne tardive tr. bonne grappes moyennes, baies moyennes rouge foncé
Rolan B forte tardive tr. bonne grappes longues, baies rouge clair
Red Lake A moyenne moyenne tr. bonne grappes très longues, grosses baies rouge clair
Wilder C tr. forte tr. hâtive tr. bonne grappes moyennes, baies moyennes rouge clair
Laxton Perfection A moyenne moyenne tr. bonne grappes longues, grosses baies rouge foncé
Rotet B forte hâtive bonne grappes assez longues, grosses haies rouge vif
Rondom A tr. forte moyenne tr. bonne grappes moyennes, baies moyennes rouge foncé
Rosetta B moyenne tardive tr. bonne grappes très longues, grosses baies rouge clair
Roodneus C tr.forte tardive bonne grappes longues, baies moyennes très foncées
Rovada B moyenne tardive bonne grappes longues, très grosses baies
Mulka C faible tardive bonne grappes longues, baies moyennes rouge foncé
Heinemann's Rote Spatlese B forte tardive bonne grappes très longues, petites baies rouge clair
Variétés de groseilliers à grappes roses
Versaillaise rose A moyenne moyenne bonne grappes moyennes
Gloire des Sablons A moyenne tardive bonne grappes moyennes
Rose de Champagne A moyenne tardive moyenne grappes moyennes
Variétés de groseilliers à grappes blanches
Zitavia C tr. forte tr. hâtive tr. bonne grappes très longues, baies irrégulières
Werdavia C forte moyenne bonne grappes longues, baies moyennes
Albatros C moyenne hâtive bonne grappes moyennes, baies grosses
Cerise blanche A moyenne moyenne bonne grappes longues, baies grosses
Witte Parel A moyenne moyenne moyenne grappes courtes. baies petites
Versaillaise blanche A moyenne tardive bonne grappes moyennes. baies moyennes
Primus C forte hâtive tr.bonne grappes longues, baies petites
Blanka C forte tardive bonne grappes longues, baies grosses
Variétés de cassissiers
Ben Lomond C moyenne hâtive bonne grappes longues, baies grosses
Ben Nevis B moyenne hâtive moyenne grappes longues, baies grosses
Géant de Boskoop A forte tardive moyenne grappes courtes, baies grosses
Sivergieters zwarte A moyenne tardive moyenne grappes courtes, baies grosses
Burga B forte moyenne bonne grappes courtes homogènes
Tenah B forte moyenne tr. bonne longues grappes, grosses baies
Roodknop A forte tardive bonne grappes courtes, tr.grosses baies
Tsema B forte moyenne tr. bonne longues grappes, grosses haies
Noir de Bourgogne A forte tardive bonne grappes courte, baies moyennes
Andega * C forte tardive bonne grappes moyennes, baies moyennes
Goliath A forte tardive bonne grappes courtes, baies moyennes
Wellington XXX A moyenne hâtive bonne grappes moyennes, baies moyennes
Royal de Naples * A moyenne hâtive bonne grappes courtes, baies moyennes
Baldwin Milltop * A moyenne hâtive moyenne grappes moyennes, baies moyennes
Amos Black * A moyenne tardive bonne grappes courtes, baies grosses
Black Reward * A forte tardive bonne grappes longues, baies grosses
Black Down * A moyenne hâtive bonne grappes courtes
* Ces variétés sont autofertiles
Remarques :  1) Il existe des variétés de cassis à baies blanches : Cassis blanc et Ojeblanc.
2) Variétés de caseilles : Anita, Jocheline, Jochina, Jogranda, Josta, Jostina et Rita.

 

Les groseilliers
Variétés de groseilliers à maquereau non résistantes à l'oïdium
Dénomination groupe vigueur floraison  productivité  caractéristiques des fruits
Fruits verts ou blancs 
Catharina von Ohlenburg B  
Careless B       très gros fruits
Freedom Girl B        
Whitesmith A forte   tr. bonne très gros fruits sphériques peu velus
Fruits jaunes 
Early Sulphur  
Goudbal B moyenne   bonne fruits assez gros, lisses allongés
Golda C forte   bonne fruits moyens sphériques lisses
Honig Fruheste A forte   bonne fruits foncés très velus
Leveller C faible   moyenne très gros fruits
Fruits pourpres 
May Duke A forte   bonne gros fruits sphériques peu velus
Pax C faible   bonne très gros fruits sphériques velus
Hinnomacki Rod B  
Lancashire Lady B
Rafzicta C forte   tr. bonne gros fruits sphériques peu velus
Dane's Mistake A forte   bonne très gros fruits peu colorés
Winham's Industry A forte   bonne fruits moyens ovales très velus
Achilles A faible   bonne très gros fruits allongés peu velus
Variétés de groseilliers à maquereau  résistantes à l'oïdium
Fruits verts ou blancs 
Green Fich C   tr. bonne fruits verts brillants
Invicta C forte   tr. bonne fruits petits sphériques
Rochus C forte   bonne fruits vert-clair
Robustenda C moyenne   fruits moyens acides
Fruits pourpres 
Roi C moyenne tr. hâtive   fruits moyens/gros, lisses
Germania C moyenne     fruits moyens lisses
Spinefree C tr. forte   tr. bonne fruits moyens lisses, plante sans épines
Pixwell C tr. forte tardive tr. bonne fruits sphériques moyens
Pax C faible   bonne tr. gros fruits sphériques
Freedonia C forte   tr. bonne gros fruits ovoïdes, plante sans épines
Rokula C moyenne   bonne gros fruits
Captivator C moyenne   bonne fruits moyens, plante sans épines

 

Les tableaux qui précèdent mentionnent une gamme de variétés dans laquelle il convient de faire son choix.

Les variétés sont classées par ordre approximatif de maturité. Les groseilliers à grappes et à maquereaux sont classés selon la couleur des baies à maturité. De plus, pour les groseilliers à maquereaux, nous avons distingué les variétés résistantes à l’oïdium américain, et celles qui ne le sont pas.

Le groupe A : comporte les variétés « classiques », souvent anciennes, que l’on peut trouver couramment dans le commerce, et dont le comportement sont bien connues.

Le groupe B : comprend des variétés diffusées depuis une trentaine d’années, plantées principalement en culture professionnelle, et dont les caractéristiques sont intéressantes. On ne les trouvera généralement que dans les pépinières spécialisées.

Le groupe C : C’est constitué de variétés nouvelles, apparues ces dernières années, et qui ont retenu l’attention par leur productivité et la qualité des fruits. Mais on manque encore d’expérience dans nos conditions de culture. On ne les trouvera que dans quelques pépinières tout à fait spécialisées.

7.Le noisetier

Genre Corylus

Famille des Betulaceae

 

Le noisetier est aussi appelé Coudrier.

Le noisetier est aussi appelé Coudrier. Famille: Bétulacées. Origine : Europe, Asie mineure, Algérie. Période défloraison : hiver. Couleur des fleurs : bruns. Exposition : soleil, mi-ombre. Type de sol : ordinaire. Acidité du sol : acide, neutre, accepte le calcaire. Humidité du sol : normal Utilisation : isolé. Hauteur : 5 m. Type de plante : arbre fruitier. Type de végétation : vivace. Type de feuillage : caduc Rusticité : -20°C. Plantation, rempotage : automne

Méthode de multiplication : bouturage en novembre, prélèvement de drageons, marcottage, semis mais les noisettes obtenues sont plus petites qu'une obtention par bouturage ou marcottage.

Taille : Un éclaircissage peut être pratiqué régulièrement pour aérer le pied. En fin d'automne, coupez les branches gênantes.

Espèces, variétés intéressantes :

- Corylus avellana contorta, le noisetier tortueux aux branches entrelacées.

- Corylus avellana 'Nottingham'

Associations de 2 variétés à fécondation réciproque
Fertile de Coutard et Segorbe
Fertile de Coutard et Negret
Merveille de Bollwiller et Daviana
Merveille de Bollwiller et Longue d'Espagne
Merveille de Bollwiller et Cosford
Merveille de Bollwiller et Impératrice Eugénie
Gunslebert et Cosford
Gunslebert et Longue d'Espagne
Gunslebert et Impératrice Eugénie
Cosford et Longue d'Espagne

 

Coudrier viens du Grec "corus"qui veut dire casque en raison de la "cupule" qui coiffe le fruit. Le mot Noisetier apparaîtra au début du XVIe siècle.

Son nom latin de Corylus avellana provient du nom de la région montagneuse d'Aveline en Italie où il est cultivé.

C'est un arbuste touffu de 2 à 4 m à bois souple, multigaule (composé de plusieurs troncs fins), écorce marron, feuillage caduc, feuille cordiforme denté avec un sommet en pointe. Il 'fleurit" vers février mars en donnant des chatons môles jaunes de 6 cm qui pendent. Les noisettes se récoltent vers septembre octobre.

On le rencontre en lisière des bois, dans les taillis et les haies.

Le noisetier commun peu pousser dans des terrains calcaires et secs

Il se multiplie par marcottage ou drageonnage, ou bouture, il est en pleine production à partir de Page de 8-12 ans et peux vivre jusqu'a 60 ans.

Les branches souples du coudriers servent aux sourciers pour détecter la présence de l'eau Les racines du noisetier vivent en symbiose avec des champignons, notamment la truffe.

Parasites.

- Le Balanin des noisettes, au printemps l'insecte perce les jeunes noisettes vertes et y pond ses oeufs, le ver se développe en se nourrissant de la chair de la noisette qui tombe avant maturité. Le ver quitte alors la coque vide et s'enfuit dans le sol au pied du noisetier où il passe l'hiver. On peut l'éliminer en griffant la terre au pied des noisetiers à l'automne, le froid, le gel détruiront le Balanin.

Se taille, très tôt en hiver et consiste à enlever les drageons inutiles, les gourmands ainsi que les branches mortes ou malades. Lorsque les arbres sont petits et que l'ombrage ne constitue pas un facteur limitant, le rendement dépend du volume de l'arbre. À mesure que les arbres grossissent, l'ombrage devient un facteur limitant. Fruit graine, très agréable et très nourrissant. Les noisettes sèches se vendent toute l'année. Elles sont riches en corps gras (eau 6.5%, matières azotées 16%, grasses 62%, hydrocarbonées 12%).

Merveille de Bolwiller (ou Bollwiler ou Bolwitzer), origine de la variété Alsace ou Allemagne, fruit rond, amande de gros calibre, chair blanche, ferme, parfumée, sucrée, arbre vigoureux débourrement et floraison tardif mise à fruit rapide, bon pollinisateur, très vigoureux, rustique (une bonne variété pour les régions froides), peu sensible au balanin et à la bactériose, pollinisateur Coxford, Impératrice Eugénie, Longue d'Espagne, maturité mi-septembre.

Bergeri (ou Louis berger), très gros fruit allongé d'origine belge, moyennement vigourueux, mise à fruit assez lente, pollinisé par Merveille de Bolwiller, maturité mi-septembre.

Caractéristiques de quelques variétés de noisettes
Nom Synonyme Vigueur Productivité Floraison
mâle
Floraison
femelle
Maturité Calibre Forme
Fertile de
Coutard
- Forte Très bonne Assez précoce Moyenne Assez tardive Gros Ronde
Ségorbe - Très forte Très bonne Assez précoce Assez tardive Assez tardive Moyen Ovoïde courte
Merveille de
Bollwiller
Géant
de Hale
Forte Bonne Tardive Tardive Tardive Gros Conique
Longue
d'Espagne
Lamberts
Filbert
Faible Bonne Tardive Tardive Assez tardive Gros Longue
Gunslebert - Forte Très bonne Assez tardive Assez tardive Tardive Assez gros Longue
Impératrice
Eugénie
Eugénie Faible Bonne Tardive Tardive Moyenne Petit Ovoïde
longue
Daviana Duchesse
d'Edimbourg
Forte Moyenne Assez tardive Tardive Moyenne Assez gros Ovoïde
longue
Negret - Faible Bonne Moyenne Précoce Tardive Petit Ovoïde
Cosford Coxford Forte Bonne Assez tardive Tardive Moyenne Moyen Longue

 

 

Elle contient 5 graines à l'intérieur (il ne faut pas les manger, car elles contiennent de l'acide cyanhydrique).

• On peut utilisé la chair des nèfles pour faire de la pâte (ingrédient : nèfles, sucre, cannelle), des gelées, des confitures, du sirop voir une boisson légèrement alcoolisée.

La croissance de l'arbre est lente ce qui lui donne un bois dur, dont le grain est très fin. Le bois résiste bien à l'usure et casse difficilement. Il était souvent utilisé pour faire des manches d'outils, des fouets ou des cannes.

• Plantation : ne demande pas de condition particulière, accepte les terrains calcaires et les expositions mi-ombres L'arbre est décoratif et est mieux mis en valeurs quand il est planté isolé des autres arbres et supporte le froid jusqu'a -20° centigrade,

•  Multiplication : semis, drageonnage, greffage (sur aubépine).

• Taille : la nèfle, pousse au bout de rameau. L'arbre fleurissant et fructifiant abondamment il n'est pas nécessaire de le tailler tous les ans Sauf si vous souhaite_ une firme particulière.

• On prête à la nèfle des propriétés médicales. Elle soigne les désordres intestinaux, notamment les diarrhées.

 

8. Le néflier

Mespilus germanica, néflier commun

Famille des Malaceae


 

• Habitat : pousse de manière spontanée dans les forêt et les haies du Sud Ouest de l'Europe, il serai originaire du nord de la Perse ou des Balkans. Introduit en Europe au II e   siècle avant J. C.

• Le Néflier peut atteindre une taille de 3 à 5 mètres de hauteur.

• C'est un arbre à feuillage caduque, fleurs blanches au printemps à l'extrémité des branch

        

 

• Son fruit est la nèfle. Elle se récolte blette après les premières gelées (la chair du fruit est alors devenue marron)

 

Elle contient 5 graines à l'intérieur (il ne faut pas les manger, car elles contiennent de l'acide cyanhydrique).

• On peut utilisé la chair des nèfles pour faire de la pâte (ingrédient : nèfles, sucre, cannelle), des gelées, des confitures, du sirop voir une boisson légèrement alcoolisée.

La croissance de l'arbre est lente ce qui lui donne un bois dur, dont le grain est très fin. Le bois résiste bien à l'usure et casse difficilement. Il était souvent utilisé pour faire des manches d'outils, des fouets ou des cannes.

• Plantation : ne demande pas de condition particulière, accepte les terrains calcaires et les expositions mi-ombres L'arbre est décoratif et est mieux mis en valeurs quand il est planté isolé des autres arbres et supporte le froid jusqu'a -20° centigrade,

•  Multiplication : semis, drageonnage, greffage (sur aubépine).

• Taille : la nèfle, pousse au bout de rameau. L'arbre fleurissant et fructifiant abondamment il n'est pas nécessaire de le tailler tous les ans Sauf si vous souhaite_ une firme particulière.

• On prête à la nèfle des propriétés médicales. Elle soigne les désordres intestinaux, notamment les diarrhées.

 

9. Le cognassier

Famille des rosacées.

Cydonia vulgaris ou Cydonia oblonga, est un arbre fruitier originaire du Moyen Orient qui doit son nom latin à la cité antique de Cydon en Crète, d'ailleurs son fruit était appelé pomme de Cydon. Il peut atteindre 5 à 6 m de hauteur avec un tronc tortueux et un port vaguement arrondi.

Ses grandes feuilles caduques arrondies sont glabres et de couleur verte sombre pour leurs faces supérieures, claires et cotonneuses pour l'autre face.

 

En avril, la floraison s'effectue pendant une période relativement courte.

Les nombreuses et grandes fleurs durent assez peu de temps en raison de leur fragilité au intempéries.

Leurs grands pétales, toujours un peu recourbés vers l'intérieur, ont une coloration rosée qui s'éclaircit par la suite. Les fruits qui mûrissent en automne ont une forme qui rappelle à la fois celle de la pomme et celle de la poire et sont très parfumés.

Ils présentent une dépression à chaque extrémité, une surface cotonneuse et bosselée ainsi qu'une "mouche" reste desséché des sépales du côté opposé au pédoncule.

Même mûrs, ils restent très durs et acidulés ; ce n'est qu'après une très longue cuisson qu'ils deviennent excellents pour la fabrication de confitures, gelées ou pâtes de fruits.

Le cognassier, très rustique, se développe bien en terrain riche, frais et non calcaire ; il peut faire l'objet d'attaques parasitaires dont les plus sérieuses sont la moniliose et l'entomosporiose, (sorte de tavelure), causées par des champignons microscopiques qui endommagent feuilles et fruits.

On peut le multiplier par bouturage, marcottage ou greffage sur cognassier de semis, poirier, aubépine ou sorbier des oiseleurs.

Il existe de nombreuses variétés telles que Bourgeaud, Constantinople, Géant de Vranja, ù fruits ronds, du Portugal, etc.

Le coing possède des propriétés astringentes qui permettent de lutter contre la diarrhée et de ses pépins, on tire un mucilage utilisé en pharmacie et en parfumerie.

Les bambous (Fargesia, Phyllostachys, Pseodosasa (sasa).

Sont très avides de lumière, c'est pourquoi à l'exception d'un petit nombre d'espèces, il ne faut pas les planter à l'ombre. Les rameaux se lignifient aussi beaucoup mieux au soleil. Pour ce qui a trait au sol, ils ne sont pas du tout exigeants. Pendant la période de croissance ils affectionnent l'eau, mais une eau stagnante, particulièrement en hiver serait dommageable. Ils se contentent même d'un sol maigre voire sec par moment.

Chez les différentes espèces, l'époque de la pousse est très différente et déterminante pour leur rusticité. Les espèces qui se mettent en végétation dès le mois de mai aoûtent complètement leurs rameaux et leurs branches avant les gelées si bien qu'elles traversent dans de très bonnes conditions.

En fonction des espèces, l'enracinement se développe autour de la motte pour d'autres les racines de viennent traçantes.

Des jeunes pousses jaillissent du sol comme de l’asperge et constituent au printemps du nouveau plant.

Les premiers temps après la plantation, il est utile d’arroser. Un épandage d’engrais au printemps et en été ainsi qu’un arrosage pénétrant par grande chaleur, permet aux plantes de déployer toute leur beauté.

10. LE FRAMBOISIER

Genre Rubus

Famille des rosaceae.

Tulaneem: Haute productivité

 

Botanique et origines

Ce genre de Rubus, très vaste comporte plus se 400 espèces présentes dans l’Hémisphère Nord.

La distinction entre les framboises et les mûres se base principalement sur la structure des fruits, lorsqu’on les récolte. La framboise est formée d’une série de drupéoles se détachant de leur réceptacle, tandis que chez la mûre, les drupéoles adhèrent fortement au réceptacle.

Les variétés cultivées de framboises résultent de croisements réalisés entre plusieurs sous-espèces de l’espèce botanique Rubus idaeus. On en dénombre 13, venant de région différentes caractérisées par des sols et des climats différents, dont principalement :

Rubus idaeus vulgatus (Asie Mineure). Sols et climats humides, forêts mixtes. Fruits allongés rouge foncé. Est à l’origine des variétés européennes.

Rubus idaeum strigosus: (Sibérie orientale, Canada). Grande vigueur, inflorescences pendantes, fruits arrondis rouge clair ou blancs, à texture molle.

Rubus idaeus canadensis = subarcticus (Sibérie - Alaska – Labrador). Forêts montagneuses humides, gros fruits arrondis, parfumés, à texture ferme. Les variétés américaines seraient des hybrides entre Rubus idaeus vulgatus et Rubus idaeum strigosus. Il existe d’autres espèces de framboisiers :

Rubus occidentalis: Framboise noire; plante non rustique, très sensible aux viroses.

Rubus illecebrosus: Fraise framboise ; plante cultivée au Japon, tiges de 0,5 à 1m, grandes fleurs blanchâtres (4 cm), gros fruits (3cm) rouge éclatante à goût fade.

Rubus phoenicolasius: Framboise Japonaise, rameaux de 3 m, fleurs roses, fruits petits, jaune orange, à goût acidulé.

Rubus spectabillis: Framboise saumonée, originaire d’Amérique du Nord, tiges de 1 à 2 m, fleurs rouge pourpre de 2,5 cm parfumées, gros fruits jaune orange comestibles

Rubus x neglectum: Serait un hybride entre Rubus occidentalis et Rubus idaeus strigosus: Framboise pourpre, plante très vigoureuse, très sensible aux viroses.

-Il existe aussi plusieurs hybrides entre ronces et framboisiers.

-Le nom botanique du framboisier pourrait faire croire que cette plante est originaire du Mont Ida, en Crète. Il n’en est rien ! De tous temps les fruits des framboisiers spontanés ont fait l’objet de ramassage pour la consommation ou pour usages médicaux (fortifiants).

Description

Plante vivace par ses rhizomes et la partie basale des tiges.

Les framboisiers cultivés présentent deux modes de végétation différentes :

Framboisiers à fructification estivale : (= non remontantes). Rhizomes et racines à 25 - 30 cm de profondeur. La première année, croissance de tiges feuillées non ramifiées (=cannes). La deuxième année, développement des bourgeons axillaires qui donnent des pousses de 30 cm feuillées, terminées par une grappe fructifiant de mi juin à fin juillet, ensuite, ces cannes se dessèchent.

Framboisiers à fructification automnale : (remontants ou bifères).

La première année, croissance des tiges feuilles non ramifiées se terminant par une grappe fructifiant fin d’été et en automne, puis dessiccation de la partie ayant fructifié.

La deuxième année, les bourgeons axillaires de la partie basale des tiges donnent des courtes pousses fructifiant en début d’été, puis les tiges se dessèchent.

-Sur une même canne, échelonnement de la floraison des grappes, du haut vers le bas.

-Dans une grappe en floraison centrifuge, le nombre de fleurs dépend de la variété et de la vigueur des plants.

-Pollinisation par le vent et insectes allo- ou autopollinisation.

Matériel végétal

La qualité des plantes de framboisiers laisse souvent à désirer, car la multiplication traditionnelle assure la transmission de viroses, de bactérioses et de champignons du sol. Il est préférable de se procurer des plants- motte, dont la végétation sera meilleure et plus homogène, avec un meilleur taux de reprise que des plants à racines nues.

La division des racines ne donne des plants valables qui si les pieds - mères sont sains et cultivés dans un sol sain. Les plants – motte proviennent soit d’un bouturage de racines, soit de bouturage « in -vitro ».

Choix des variétés.

Le tableau présente un vaste choix de variétés de framboises d’été et d’automne actuellement commercialisées.

Le groupe A : comprend les variétés de référence, confirmées.

Le groupe B : comprend des variétés intéressantes diffusées depuis plusieurs années.

Le groupe C : comprend les nouvelles variétés.

Exigences

Sol : Ses qualités sont la principale condition de réussite d’une culture de framboisiers. Il doit être profond, perméable, frais et aéré, riche en matière organique.

Une humidité stagnante exclut la possibilité de cultiver des framboisiers.

Si la texture est lourde, il faudra une bonne structure qui assure un bon drainage.

Si la texture est légère, avec une structure stable, la faible réserve en eau sera compensée par une irrigation goutte à goutte.

Le PH optimal se situe entre 6 et 7,5.

La nutrition :

-Azote : Plusieurs risques liés à un excès : sensibilité au gel, longs entre-nœuds, mauvaise qualité des fruits.

-Phosphore : Si le PH est élevé, il y a risque de carence induisant un mauvais aoûtement des cannes.

-Magnésium : Elément important pour la qualité des fruits.

Climat

Température : Le froid hivernal ne pose pas de problèmes si les cannes sont bien aoûtées.

Le froid printanier est le principal risque: gel des fleurs et destruction du pollen.

Une chaleur estivale excessive induit un risque de brûlure et de dessèchement des fruits

Vent : Il a effet négatif important sur la production.

Eau : Toujours se rappeler que le framboisier a un enracinement superficiel, aussi sensible à un manque qu’à un excès d’eau.

Plantation, conduite, taille.

Le framboisier se conduit le plus souvent en haie, à un interligne de 2 m. On plante à 0,40 m dans le rang, de préférence après l’hiver, ce qui améliore la reprise.

En sol humide, on plantera sur un petit ados, pour éviter l’humidité stagnante au niveau du collet.

Pour les framboisiers d’été, on peut palisser les cannes en haie verticale, sur 3 fils horizontaux à 70, 110 et 150 cm du sol.

Dans le système hollandais (simple ou double, les cannes sont palissées en oblique. La cueillette est un peu plus lente.

La taille consiste à éliminer, en août, après la récolte, les tiges ayant fructifié. On conserve 6 à 7 nouvelles tiges par mètre

Pour les framboisiers d’automne, on installe deux fils horizontaux à 80cm du sol, espacés de 0,8 m, qui contiendront les cannes.

La taille consiste à rabattre les plantes au ras du sol en mars, pour former des cannes vigoureuses portant de belles grappes en fin d’été. En principe ces cannes pourraient encore donner une production l’été suivant

Mais en pratique on préfère favoriser la production d’automne par cette taille sévère, en sacrifiant la production d’été.

 

Variétés de framboises                                                                                                 ( par ordre chronoloqique de maturités )
variété   groupe vigueur production calibre des fruits
Framboises d'été à fruits rouges
Glen moy B forte bonne moyen
Glen clova B très forte bonne moyen
Mailing promise A moyenne bonne gros
Gradina C moyenne bonne moyen
Gien ample C très forte très bonne gros
Spica C faible bonne moyen
Mailing exploit B forte bonne moyen
Rode radbout A moyenne bonne moyen
Mahalat C très forte très bonne gros
Schonemann A forte bonne moyen
Magnifique Delbard C très forte très bonne gros
Tulameen C très forte très bonne gros
Marwe C forte bonne gros
Glen prosen C forte très bonne gros
Framboises d'été à fruits blancs ou jaunes
Sucrée de Metz A moyenne bonne petit
Golden Queen A moyenne bonne moyen
Jaune d'Anvers A moyenne bonne petit
Framboises d'automne à fruits rouges
Autumn bliss C forte bonne moyen
Polana C moyenne bonne petit
leva Herbsternte A moyenne bonne gros
Galante C forte très bonne gros
Heritage B forte bonne petit
September A forte bonne moyen
Framboises d'automne à fruits blanc ou jaunes
Golden Bliss C forte bonne moyen
Surprise d'automne A forte bonne petit


 

Soins d’entretien

La fumure : En février, on apporte par are 0,5 à 1 kg d’acide phosphorique et 1 à 2 kg de potasse (patenkali).

En mars on épand par are 0,5 à 1 kg d’azote.

Désherbage

En raison de leur enracinement superficiel, les framboisiers subissent une très forte concurrence en eau et en éléments minéraux, si des mauvaises herbes sont présentes ; le désherbage du pied sur 50 – 60 cm de large est indispensable pour garantir une bonne végétation.

On peut pour cela utiliser l’ »huile de bras » en sarclant périodiquement. On peut aussi pratiquer un désherbage chimique ; en mars. On traite au Glyphosate ou au Paraquat-diquat, en ajoutant un peu de simazine qui empêchera la germination des graines. Les mauvaises herbes vivaces devront être enlevées à la main. Pendant la saison, sur des mauvaises herbes développées, il faut les herbicides systémiques et les hormones de croissance, car le framboisier est très sensible envers ces produits.

Au printemps et en été, l’épandage d’un mulch de compost au pied des plants aidera à maintenir l’humidité du sol tout en assurant un enrichissement en matières organiques.

La protection phytosanitaire

Les maladies des racines : Sol humide et mal drainé ; plants infectés, longue persistance 10 à 15 ans. Croissance déficiente, feuillage jaune, arrosage avec Dimethomorf (Paraat).

Dépérissement des tiges : Didymella applanata. Taches violettes sur les tiges, puis points noirs, dépérissement, ce champignon est favorisé par des conditions climatiques très humides ou une végétation trop dense. Lutte par du cuivre en fin d’hiver et du Dimethomorf (Paraat) pendant la saison.

Pourriture grise : Botrytis cinera. Nécrose et dépérissement des tiges, pédoncules et fruits infectés. Ce champignon est également favorisé par des conditions très humides. Lutte par différents fongicides en tenant compte des agréations et du délais avant récolte.

Ver de la framboise : Byturus tomentosus. Larves dans les fruits, et coupe boutons : Anthonomus rubi : sectionnement des pédoncules ; lutte par imidacloprid, juste avant et juste en fin de floraison, en tenant compte du délai avant la récolte.


11. LES MURIERS

Genre Morus

Famille des Moraceae

 

 

On désigne parfois erronément sous le nom de « mûriers » les ronces fruitières puisqu’elles produisent des fruits « mûres ». Ce sont des grands arbres originaires d’Asie ou d’Amérique, qui ont été introduits en Europe soit pour l’élevage du ver à soie, soit pour leurs fruits, ou encore pour l’ornement.

Botanique et origine

Famille des moraceae, celle ci comprend aussi le genre Ficus (les Figuiers). Le genre Morus compte 5 ou 6 espèces et de nombreux cultivars ornementaux.

Morus alba; le mûrier blanc ou mûrier commun, est un arbre qui atteint 15 m de haut. Il a été introduit du Nord de la Chine, dit-on, à la fin du 14e siècle pour la production du feuillage qui servait de nourriture aux vers à soie. D’autres sources indiquent qu’au 6e siècle des moines du Mont Athos (Grèce) auraient ramené de chine des graines de mûriers cachées dans une tige de bambou.

Morus nigra, le mûrier noir, est un peu moins vigoureux (10m de haut). Ses fruits rouges foncés à maturité sont utilisés pour la production de confiture ou de jus. Ils ont un effet laxatif important. Cette espèce provient d’Iran et d’Arménie. Elle était connue des Grecs et des Romains. Ses feuilles sont parfois utilisées pour produire un médicament hypoglycémiant

Morus kagayamae (morus bombycis), le mûrier à feuilles de platane. Il provient du Japon, et il n’est pas rustique dans nos conditions de climat. On ne le rencontre que dans des régions à hivers doux. Il est apprécié pour l’effet décoratif de son feuillage très brillant.

Morus mongolica est un petit arbre provenant de Chine. Il a des feuilles ovales ou oblongues, il donne des petits fruits rouges ou noirs.

Morus rubra, le mûrier rouge, est la plus grande espèce du genre Morus puisque cet arbre peut atteindre 20 m de haut. C’est aussi l’espèce la plus rustique. Ses feuilles sont blanchâtres et duveteuses à la face inférieure. Les fruits sont pourpre foncé. Il est originaire du sud-est des Etats Unis, d’où il a été introduit en Angleterre au 7e siècle.

Caractères généraux

Les mûriers multipliés par semis ont initialement un enracinement pivotant. Mais les pratiques culturales en modifient la forme. Le pivot est brisé lors des repiquages; et il est absent chez les plantes issues de bouturage ou de marcottage. On constate alors le développement de plusieurs racines latérales principales à l’horizontale, jusqu’à 5 - 6 m du tronc. Elles émettent des racines secondaires qui s’enfoncent dans le sol à la verticale. Cette structure radiculaire donne un ancrage qui laisse parfois à désirer.

- La cime est arrondie très dense et ramifiée, à croissance assez lente, l’écorce est épaisse.

- Les rameaux, tortueux contiennent un latex.

- Les feuilles sont généralement asymétriques. Elles ont une forme très variable selon l’espèce, l’âge des arbres et la position des feuilles dans l’arbre. Certains mûriers peuvent porter des feuilles de forme différente.

On distingue 2 groupes principaux:

A feuilles entières: elliptiques, cordées ou ovales.

A feuilles lobées: à 3 lobes, 5 lobes ou plus de 5 lobes.

Les feuilles de mûriers sont généralement dentées.

- Les inflorescences sont des épis denses apparaissant sur le bois de l’année, à l’aisselle des feuilles.

Ils sont solitaires ou groupés par 2 ou 3.

- Les fleurs sont généralement unisexuées, rarement hermaphrodites. Elles sont dépourvues de pétales et comportent un calice à 4 sépales. Les fleurs mâles ont 4 étamines. Les fleurs femelles un ovaire à style et 2 stigmates. Les fleurs sont soit groupées en épis unisexués, soit associées en épis mixtes.

La proportion de fleurs mâles et femelles peut varier selon différents facteurs endogènes ou environnementaux. Une température élevée et / ou un faible éclairement augmentent la proportion de fleurs mâles. Cela explique les grandes variations de production de fruits selon les années.

- La floraison a lieu en juin, les fleurs femelles peuvent être fécondées parle pollen du même arbre ou par ceux d’autres variétés.

- Les fruits charnus mûrissent à partir de juillet, plus souvent en août / septembre. Il sont de teinte blanc - rose chez l’espèce Morus alba et rouge très foncé chez Morus nigra.

Exigences

Sol: Les mûriers demandent un sol léger et filtrant. Ils craignent par dessus tout humidité stagnante. Lors de préparation du terrain, il faudra si nécessaire incorporer du sable d rivière sur au moins 4 m² Ils craignent aussi la sécheresse estivale, à cause de leur enracinement très superficiel. En sol défavorable, les racines de mûriers peuvent être attaquées par le pourridié (= Armillria).

Climat: Au printemps, lors du départ de la végétation, les bourgeons et les jeunes pousses sont très sensibles au gel. Des températures inférieures a -3° C. Détruisent les jeunes feuilles. Les rameaux résistent jusqu’à -6° C. Sous -15 °C, le bois peut subir des dégâts. En cas de gel hivernal prolongé, le système radiculaire des mûriers peut être endommagé par le froid. La pose d’un paillis avant l’hiver est recommandée. La croissance est plus intense entre 25 et 30°C.

Multiplication

On peut multiplier les mûriers par semis de graines, au printemps, à une température très élevée (28 à 32°C). Les graines ont été récoltées l’année précédente, après les avoir séparées de la chair des fruits en écrasant ceux-ci et en rinçant plusieurs fois à l'eau, on les conserve en stratification. Lorsque les plantes ont 2 ou 3 feuilles, on les repique en godet.

A noter que chez certains mûriers noirs à gros fruits, ceux-ci ne comportent pas de graines.

De manière générale la multiplication végétative est difficile à couse de la présence du latex.

On recourt au bouturage de bois sec ou de bois vert, au marcottage par couchage, et au greffage à l’anglaise au collet, en fente ou en approche, ou encore à différentes techniques spéciales d’écussonnage.

Variétés

- Pour la production fruitière, on préfère le mûrier noir, car la qualité gustative des fruits est meilleure.

- Il existe plusieurs variétés à très gros fruits (5 cm de long): Black Prussian, Black Tabor et Wéllington. La station de recherches de Bojnice a sélectionné et diffusé 2 clones à fruits de 3 cm, désigné BO11 et BO12. On cite aussi les variétés Perman noir, Kaester, Mavromourinia, Kavri et Rodini.

- Le mûrier rouge et le mûrier blanc sont principalement utilisés pour l’ornement. A maturité, leurs fruits ont un goût fade. Chez le premier, il y a une variété Tomentosa, où la face inférieure des feuilles est très blanche. Il existe une série de variétés de mûrier blanc: Constantinpolitana: le mûrier blanc de Turquie, à port buissonnant tortueux; grandes feuilles ovales brillantes, vert foncé, fruits jaunes devenant rouge foncé

Morus alba pendula (ci-dessous)

Morus alba pendula  : à long rameaux pleureurs

Morus alba Multicaulis: à port buissonnant, 5 à 6 m de haut, feuillage mat.

Morus alba Nigrobacca: à fruits noirs.

Morus alba Tatarica: à couronne dense. Très rustique, petits fruits.

Morus alba Laciniata (=Heterophylla) : feuillage irrégulier.

Morus alba Venosa: à nervures blanches ainsi que Pyramidalis, Aurea, Macrophylla et Nana.

Soins culturaux

Le mûrier à grand développement exige un espace d’au moins 50 m² ; les formes naines, pleureuses ou buissonnantes demandent moins de place.

Il faut choisir un emplacement abrité des vents du nord et de l’est.

Lors de la plantation, la reprise est aléatoire. Il faut veiller à ne pas endommager les racines, qui sont très cassantes. Pour les mêmes raisons, on doit planter un tuteur solide.

Faire un trou de plantation très vaste que l’on comble de terre additionnée de sable et de compost mûr.

En mars, on épand un engrais composé N+P+K sur 4 m².

Une taille n’est guère nécessaire, sauf pour enlever des branches faisant double emploi. Il faut tailler pendant l’arrêt de la végétation pour éviter les écoulements de sève.
En été, des apports d’eau sont conseillés en période de déficit hydrique. Les mûriers sont très sensibles à la sécheresse, et leur enracinement est superficiel.

L’entretien du sol consiste à désherber manuellement. Un travail du sol par des engins mécanisés peut endommager le système radiculaire.

Conclusion

En raison de leurs exigences particulières en ce qui concerne le sol et le microclimat, on ne peut envisager de planter des mûriers que dans des situations tout à fait favorables.

Leur feuillage très décoratif et leurs fruits suaves et rafraîchissants sont leurs atouts majeurs.

La présence d’un mûrier bien mis en évidence, dans un grand jardin, conférera à celui-ci une note d »exotisme qui s’accorde aux tendances de notre époque.

 

 

LES RONCES FRUITIERES

Genre Rubus

Famille des Rosaceae

Botanique et origines

Ce genre est très vaste. Il comprend plus de 350 espèces et il existe de nombreux hybrides spontanés. La « Nouvelle flore de Belgique » mentionne 63 espèces pouvant se rencontrer dans notre pays.

Les ronces cultivées sont généralement d’origine américaine, de la côte Est ou de la côte Ouest. Quelques variétés nous viennent du Royaume-Uni. Les mûres produites par les ronces ne peuvent se confondre avec les fruits des mûriers (arbres du genre Morus ; famille des Moraceae), car leur structure est différente. Il s’agit pour les fruits des ronces de drupéoles agglomérées, adhérent à un axe charnu, tandis que les fruits des mûriers comportent un axe ligneux porteurs d’akènes inclus dans un faux fruit charnu.

Il existe plusieurs hybrides entre ronces et framboisiers.

Avant d’être cultivée, la mûre était récoltée dans la nature. Les Grecs sur base de la Théorie de la signature. L’utilisaient pour guérir la rage, puisque les épines ressemblent à des dents de chien. Hippocrate recommande d’en faire des cataplasmes anti-inflammatoires. Plus tard, on utilise ses feuilles pour éviter les gingivites et combattre les ulcères et d’autres inflammations. Au 19e siècle encore, en Provence, on conseille de traiter des plaies ou la gorge avec le suc s’écoulant des mûres placées dans une bouteille exposée au soleil.

Les tisanes de feuilles de ronces ont été recommandées par Linné, il en a été fait un usage abondant en Angleterre et en Allemagne.

 

 
Variétés de ronces fruitières et hybrides ronce x framboisier
Variétés groupe vigueur production calibre des fruits
Ronces épineuses
Darrow B forte très bonne moyen
Bedford Giant A moyenne très bonne moyen
Hymalaya = T. Reimers A forte bonne moyen-petit
Silvan C forte bonne moyen
Ronces inermes
Hull Thornless B forte moyenne gros
Black Satin A moyenne très bonne moyen
Loch Ness C très forte très bonne gros
Thornless Evergreen A moyenne bonne gros
Smoothstem A forte très bonne gros
Thorntree B forte très bonne gros
Dircksen Thornless B forte bonne moyen
Chester Thornless B forte très bonne gros
Hybrides ronces x framboisiers
Loganberry A forte bonne moyen
Tayberry (Medana) B forte bonne gros
Sunberry B très forte bonne moyen
Tummelberry B très forte bonne moyen
Boysenberry A forte bonne moyen
Youngberry A forte bonne moyen
N.B. ces 6 variétés ont des rameaux épineux; il existe aussi des Logunberry, Boysenberry et Yougberry inermes


Description

Système radiculaire superficiel, fasciculé se développe à l’horizontale, émettant des pousses très vigoureuses (plusieurs mètres de long), qui sont minces et rampantes chez les types de la côte Ouest des USA, plus grosses et érigées chez les types de la côte Est.

En conditions normales, ces tiges ne se ramifient pas la première année. Elles sont épineuses ou non. Les types sans épines sont des chimères périclines. Les cellules épidermiques ont le caractère inerme, (=ni aiguillon, ni épines), tandis que les tissus profonds ont le caractère épineux. Ceci explique pourquoi une ronce sans épines peut donner des pousses épineuses à partir de racines ou des tiges blessées, et pourquoi les plantes issues de semis sont également épineuses.

Feuilles composées à folioles ovales ou feuilles laciniées.

La seconde année, les bourgeons axillaires donnent naissance à des ramifications de 50 à 50 cm de long. Porteuses d’une inflorescence terminale en cime.

Fleurs pentamères, grandes, à pétales blancs ou violacés.

Fructification en été et en automne. Fruits constitués de drupéoles adhérant fortement au réceptacle, alors que chez les framboises, les drupéoles se détachent du réceptacle que l’on appelle « mèche ».

Les variétés de la côte Ouest et les hybrides ronce x framboisier ont des fruits allongés ou coniques. Les autres variétés ont des fruits plus globuleux.

L’extrémité des tiges de ronces se marcotte spontanément si elle est en contact avec le sol.

Ce tableau présente un choix de variétés de mûres et hybrides entre ronce et framboisiers. En culture commerciale, la variété Loch Ness semble actuellement supplanter progressivement les autres variétés, pour l’ensemble de ses avantages et la qualité de la production

 



Matériel végétal

Le ronces fruitières se multiplient par bouturage de tronçons de tiges portant un ou deux yeux, en été, dans un mélange de sable et de tourbe, à l’étouffée. L’amateur peut tirer parti du marcottage spontané des tiges de l’année.

Exigences

Les ronces sont moins exigeantes que les framboisiers en ce qui concerne la qualité du sol, même si elles demandent un sol aéré, perméable, humifère et légèrement acide (PH compris entre 6.2 et 6.5).
En ce qui concerne le climat, le facteur limitant est le gel hivernal. Les tiges d’un an, qui porteront la production de l’année suivante, sont très sensibles au gel. A une température inférieur à -10° C, on observe sur les tiges la formation de lésions, et la mort de la partie sus-jacente. Les variations brusques de température intervenant en début et fin d’hiver sont particulièrement nuisibles. Pour autant que le sol ne soit pas trop humide, les souches résistent au froid hivernal. Une série de variétés cultivées aux Etats-Unis ne sont pas rustiques sous notre climat.

Plantation, conduite, taille.

Les ronces fruitières se palissent à la verticale, sur un réseau de fils horizontaux soutenus par des piquets, (voir photo plus haut), on peut aussi les palisser contre un mur, en évitant l’exposition Sud, trop chaude. On doit installer 3 fils à 60, 120 et 180 cm du sol.

Parmi les divers systèmes de conduite qui sont proposés, nous retenons celui qui consiste à palisser dans les deux directions. Les pousses de l’année sont attachées au fil inférieur, et les pousses de l’année précédente, aux deux fils supérieurs.

Selon la vigueur des variétés, la distance de plantation dans la ligne varie de 2 à 4 m. On choisit de préférence des plantes élevées en conteneur.

Le sol a été préparé sur 1 m carré pour chaque plant, par bêchage avec incorporation de compost et d’un engrais composé. Les mauvaises herbes vivaces doivent être éliminées soigneusement.

La taille est très simple : elle consiste, après la récolte, à éliminer les rameaux qui ont produit, et à installer les nouvelles pousses à la même place.

Si les nouvelles pousses ont formé des rameaux anticipés (c’est le cas lorsque la vigueur est très forte ou lorsque l’apex a été endommagé), on les raccourci en fin d’hiver sur 2 ou 3 yeux, qui donneront aussi des ramifications fruitières.

 

 

Autres soins d’entretien

La fumure minérale d’entretien comportera par are 300 à 500 gr d’azote épandu en 2 u 3 fois (février / mai / juillet), et en hiver 500 à 1200 gr de potasse + 200 à 500 gr de phosphore ou une formule de compose 6 – 10 – 4

L’apport de chaux ne se justifie que si le PH du sol est trop bas (inférieur à 6).

L’entretien du sol consistera à éliminer les mauvaises herbes, soit par un sarclage très superficiel, soit par pulvérisation, fin mars d’un mélange de (simazine) et d’un produit de contact (glyphosate) , sur une largeur de +/- 1 m.

La pose de paillis, de compost ou de fumier sur cette bande de terrain propre évitera la recolonisation par les mauvaises herbes annuelles ; et entretiendra la fraîcheur du sol et contribuera à son enrichissement en humus.

En été, un apport d’eau peut être nécessaire pendant la phase de grossissement des fruits et de croissance des tiges nouvelles ; 20 à 25 l. par plante par semaine.

La protection phytosanitaire :

Se limitera, dans un jardin d’amateur à intervenir contre les pucerons dès leur apparition, car ils sont vecteurs de viroses ; on utilisera un anti-puceron spécifique. (Lambda-cyhalothrine).

Si l »été est pluvieux, il faudra intervenir contre la pourriture grise des fruits (Botrytis cinera) avec du (Captan) et bien respecter les délais et les doses imposés.

L’enlèvement des fruits pourris évite une forte extension de la maladie.

La récolte se pratique 2 fois par semaine  par temps chaud, et par temps frais, 1 fois par semaine.

On ne cueille que les fruits parfaitement colorés et d’aspect brillant.

Avant leur pleine coloration, ils ont un goût très acide. Si les drupéoles sont mates, les fruits sont en sur maturité.

A ce stade ils deviennent mous et très fragiles.

Après la récolte, les mûres doivent être refroidies rapidement.

On peut les conserver environ 3 jours en frigo.

12. LE NOYER

Genre Juglans

Famille des Juglandaceae

Botanique et origines

Le noyer comprend aussi les Carya et les Pterocarya: les caryas ne sont généralement pas rustiques sous notre climat.

En Amérique du Nord, ils sont cultivés pour leur bois (= Hickorry) et pour leurs fruits (= Noix de Pécan).

Les Pterocaryas sont des grands arbres parfois plantés dans les parcs.

Le genre JUGLANS comprend plusieurs espèces :

Les noix comestibles sont produites par JUGLANS REGIA L., le noyer commun.

Dans nos parcs et en alignement sur des avenues, on rencontre également le noyer noir d’Amérique, JUGLANS NIGRA, et le noyer cendré, JUGLANS CINEREA. Ils sont parfois utilisés comme sujets porte-greffe pour le noyer commun

Le noyer existe en Europe à l’état spontané depuis l’ère tertiaire, mais il semble que les variétés cultivées, à gros fruits, proviennent de Perse, d’où elles ont été introduites en Occident par les Grecs et par les Roumains.

Le nom latin JUGLANS serait une altération de JOVIS GLANS (= Gland de Jupiter). Les cerneaux de noix et l’huile qui en est extraite occupent une place importante dans l’alimentation humaine.

De plus, le noyer a, depuis l’Antiquité, été largement utilisé en médecine. Chatons, fleurs femelles, fruits et feuilles servent à préparer différents remèdes.

Les partisans de la théorie des signatures assimilent la forme des cerneaux de la noix à celle du cerveau humain, et recommandent donc la noix pour soigner les maladies de la tête.

La noix « A BIJOUX », à très grosse coquille, aurait reçu ce nom parce qu’on en confectionnait des écrins pour les joyaux.

Le brou de noix est utilisé comme colorant. Le bois de noyer est très apprécié en ébénisterie.

Les jeunes pousses et les noix vertes permettent de préparer par macération des boissons alcoolisées très aromatisées.

Description du noyer commun

Arbre de grandes dimensions (15 à 20 m de haut) à cime sphérique. Ecorce grise en lamelles. Rameaux gris -foncé ou bruns renfermant une moelle cloisonnée transversalement. Enracinement profond : un pivot et quelques grosses racines obliques.

Feuilles alternes, composées, imparipennées (7 ou 9 folioles), très odorantes. Plante monoïque (porte sur le même pied des fleurs mâles et femelles distinctes). Les fleurs femelles sont solitaires ou en petits groupes (maximum 4), sur les rameaux de l’année même ayant formé quelques feuilles.

La floraison se situe en avril mai. Même si en principe le noyer pet s’autoféconder, il n’en va pas de même en pratique, car souvent les floraisons mâle et femelle ne sont pas simultanées (= phénomène de dichogamie).

Le pollen est transporté par le vent.

La dichogamie dépend des variétés.

Elle est protandre lorsque la floraison mâle précède la floraison femelle, et protogyne dans le cas inverse. Elle est plus forte chez les jeunes arbres, et elle dépend aussi du climat. En climat maritime, elle est plus marquée qu’en climat continental. Ce phénomène impose d’associer plusieurs variétés.

Le fruit est une drupe s’ouvrant à maturité. La partie charnue forme le brou. La coque contient une grosse graine à 2 cotylédons bilobés appelés « cerneaux ».

 

 

Matériel végétal

Les arbres vendus sous le nom de « noyer commun » sont généralement issus de semis. Cette technique de multiplication amène une certaine variabilité des caractères, notamment l’époque de floraison, la forme et les dimensions des fruits.

-La coïncidence est bonne pour MEYLANNAISE, RONDE de MONTIGNAC et A BIJOUX.

- Elle est partielle pour MARBOT, GRANDJEAN et MAYETTE.

Les variétés CORNE, FRANQUETTE et PARISIENNE, ont des floraisons décalées. La floraison mâle se termine au moment où la floraison femelle commence. Pour assurer leur fécondation, il faut planter une autre variété comme MEYLANNAISE ou RONDE de MONTIGNAC.

Exigences

La qualité du sol est un facteur très important. Le noyer demande un sol profond, riche, bien drainé. La texture peut être limoneuse ou sablo – limoneuse. Il craint les sols argileux trop compacts et humides.

Il est assez tolérant en ce qui concerne le PH.

Le climat est tout aussi important. Le noyer craint les grands froids hivernaux, qui peuvent provoquer le dépérissement des arbres, et les gelées printanières qui endommagent la floraison.

Pendant la floraison, de fortes pluies ou un vent froid nuissent à la fécondation des fleurs.

Le noyer demande un bon éclairement. L’essentiel de la fructification se situe à la périphérie de la couronne.

Un manque de lumière affecte la productivité. Il faudra en tenir compte lors de la plantation.

Plantation et conduite.

- Comme la reprise des noyers après transplantation est capricieuse à cause de la présence d’un pivot, il est recommandé de planter des arbres jeunes.

- Il faut penser qu’un noyer est un (très) grand arbre, qui devra disposer à l’âge adulte d’au moins 150 à 200 m², puisque comme il vient d’être dit.

- C’est un arbre exigeant en lumière.

- La conduite se fait généralement en haute tige, avec un fût bien droit. Au fur et mesure de la croissance, on relèvera la couronne en éliminant les branches les plus basses jusqu’à hauteur de 4 à 5 m.

- On forme la cime avec un axe central et quelques charpentières (3 à 5)-.

- Pendant la formation, l’axe et les charpentières sont raccourcis d’un tiers de leur longueur pour favoriser la formation de ramifications ; puis on laisse l’arbre se développer. Par la suite, on se contente d’élaguer en enlevant les branches faisant double emploi.

- Bien traiter les plaies immédiatement avec un enduit favorisant la cicatrisation.

- La durée de vie d’un noyer varie de 50 à 80 ans en moyenne. S’il est greffé sur noyer noir, sa longévité ne dépasse pas 40 ans.

Les cultures pratiquées sous la couronne d’un noyer donnent en général des résultats décevants à cause du manque de lumière (L’arbre à un couvert très dense) et des tanins contenus dans les feuilles.

Entretien

La fumure du noyer est souvent négligée, à tort, cars les exigences de cette espèce en éléments nutritifs sont importantes.

En bon sol, un noyer adulte demande par an 1,2 kg d’azote ; 0,3 kg de phosphore ; 0,7 kg de potasse et 1,2 kg de chaux (sauf si le PH du sol dépasse l’indice 7). Ces engrais seront répartis sur toute la surface surplombée par la couronne. Les trois premières années, on se limitera à apporter 0,3 kg d’azote par arbre, et une bonne dose de compost.

Après la plantation, et pendant quelques années, il faut maintenir le sol nu en sarclant régulièrement.

Ne laisser le sol s’enherber qu’après 5 à 6 ans. Et tondre ras en automne pour faciliter le ramassage des noix.

Désherber le pied sur une longueur de 50 cm pour éviter l’Armillaire (un champignon).

Les élagages se feront en septembre / octobre pour faciliter la cicatrisation des plaies. Eviter à tout prix de tailler un noyer pendant le repos de la végétation.

Dans les jardins d’amateurs, aucun traitement phytosanitaire, n’est appliqué aux noyers en raison des dimensions des arbres.

Les principales maladies à craindre sont une bactérie (Xanthomonas), qui provoque le noircissement des jeunes fruits, et un champignon l’Armillaire, qui est surtout grave en sol humide et contre lequel il n’existe pas de remède.

La récolte se fait par ramassage des fruits tombés au sol. Il faut éviter de gauler les noyers pour provoquer la chute des fruits. On brise de nombreux jeunes rameaux, ce affecte la production de l’année suivante. Si nécessaire, laver les noix par un trempage rapide dans de l’eau. Puis les faire sécher en couche mince (5 à 7 cm). Pour éviter le développement de moisissures, on traite par fumigation à l’anhydride sulfureux.

Après une dizaine d’années, un noyer produira de 20 à 80 kg de noix, en fonction des conditions climatiques.

Remarque : Le noyer noir et le noyer cendré sont utilisés comme arbre d’ornement dans des parcs, et en alignement sur les avenues. Ils se reconnaissent à leurs grandes feuilles velues, à folioles très nombreuses (jusqu’à 23 !). Ils donnent des noix à coque très dure, difficile à briser, globuleuses chez le premier, et très allongées chez le second. Le bois du noyer noir est apprécié en ébénisterie, celui du noyer cendré à moins de valeur.

Conclusion.

Planter un noyer demande à la fois de l’espace et de la patience. C’est un investissement à long terme à ne consentir que dans un grand jardin, et là où les conditions de sol sont favorables.

Outre sa production de fruits, le noyer est intéressant sur le plan ornemental par la beauté de sa couronne.

13. Le châtaignier

Genre Castanea

Famille des Fagaceae

 

Le châtaignier appartient au genre Castanea de la famille des Fagaceae, qui comprend aussi les Chênes et les hêtres. L’espèce la plus connue en Europe occidentale est Castanea sativa, un arbre qui atteint 20 à 30 m de haut, à grandes feuilles simples dentées.

On cultive aussi pour la production de fruits Castanea crenata, Le châtaignier du Japon, arbre plus petit (9 m de haut), à feuilles plus petites, qui résiste bien à la maladie de l’Encre et au chancre, ainsi que Castanea mollissina, le châtaignier de Chine, un arbre de 10 à 12 m de haut à longues feuilles velues à la face inférieure.

Le châtaignier américain, Castanea dentata, est l’espèce la plus grande (jusqu’à 45 m de haut !), à très grandes feuilles (25cm de longueur). On le cultive peu en raison de sa sensibilité aux maladies, bien que la qualité de ses fruits soit excellente. Même si on a trouvé des restes de châtaignes en fouillant des sites préhistoriques, il semble que la mise en culture du châtaignier ait été le fait des Grecs qui l’ont importé d’Asie Mineure.

Les dénominations « Castanea » le « Marron » dériveraient des noms de deux villes de Thrace (territoire actuellement divisé entre la Grèce, la Turquie et la Bulgarie).

Les Romains faisaient une grande consommation de Châtaignes qu’ils appelaient « noix de Sardaigne », qu’elles soient grillées, bouillies ou réduites en farine.

Dans les régions montagneuses à sol acide, la châtaigne a été jusqu’il y a peu une composante importante humaine et animale. Au début du 20e siècle, on comptait 500.000 ha de châtaigniers en Italie, et 300.000 en France, principalement dans le Massif central.

L’exode rural et la modification des habitudes alimentaires ont fait que les forêts de châtaigniers ne sont plus entretenues. Ceci a favorisé le développement de maladies provoquant le dépérissement des arbres.

Au Sud – Ouest de l’Auvergne, un plateau granitique a reçu le nom de « Châtaigneraie »

Actuellement, la culture du châtaignier se limite aux variétés à très gros fruits destinés à la confiserie.

2. Description

- Arbre à tronc court et robuste, très branchu, à enracinement pivotant et traçant.

- Plante monoïque : fleurs mâles en longs chatons filiformes jaune pâle apparaissant successivement à l’aisselle des feuilles sur les jeunes rameaux de l’année.

- Fleurs femelles à la base des derniers chatons mâles formés, souvent groupées par 3.

- Floraison de mi juin à mi juillet. Souvent les floraisons mâles et femelles sont décalées dans le temps (= dichogamie). Si on ne plante qu’un seul arbre, choisir des variétés où les deux floraisons sont synchrones.

- La fécondation croisée assure une fructification plus abondante, la fécondation entomophile.

- Plante très mellifère.

Les fruits sont des gros akènes bruns groupées par 2, 3 ou 4 dans un involucre (= bogue) très épineux. La forme et la structure interne des fruits permettent de distinguer les châtaignes et les marrons.

Les marrons ont une forme plus aplatie et ils contiennent une seule graine dont le goût est plus sucré.

Les châtaignes sont plus pointues et ont une teinte plus foncée. Elles contiennent le plus souvent 2 ou 3 graines séparées par une membrane grisâtre.

Le bois est utilisé pour la construction navale, pour les charpentes et la fabrication de meubles, ainsi que pour confectionner des piquets. Il peut servir aussi à la production de tannins.

3. Matériel végétal

Les variétés fixées sont multipliées par greffage sur du châtaignier commun issus de semis, ou actuellement sur des SPG résistant mieux à la maladie de l’Encre : Castanea crenata par exemple.

Dans l’assortiment courant on rencontre principalement la variété « Dorée de Lyon », à production précoce et à gros fruits de bonne qualité

La plupart des variétés françaises courantes sont mal adaptées à nos conditions climatiques. Les nouvelles variétés hybrides en Castanea sativa et Castanea crenata (Bournette, Marigoule, Marsol, Migoule, précoce Migoule), sont résistantes aux maladies cryptogamiques.

Si on dispose d’un espace réduit, il est conseillé de planter une variété de Castanea crenata comme Tamba, à gros fruits, à fertilité précoce et résistant bien à la maladie de l’Encre et au chancre.

4. Exigences

Le châtaignier ne pousse bien que dans des sols à PH acide (5 à 6), non calcaires, profonds et sans humidité stagnante. Il tolère les sols pauvres.

Il supporte bien le froid hivernal (comme le pommier) et craint les gelées printanières qui endommageront les jeunes pousses.

La production de fruits de qualité implique une chaleur estivale suffisante. La floraison demande une période sèche. C’est un arbre de pleine lumière.

5. Plantation, conduite et entretien.

Un châtaignier demande beaucoup d’espace jusque 150 m² pour le châtaignier commun, et 100 m² pour un châtaignier du Japon. Pour assurer une bonne fructification, il est conseillé d’associer au moins 3 arbres de variétés différentes. Si on ne plante qu’un seul arbre, choisir obligatoirement une variété où les floraisons mâles et femelles coïncident.

On donne à la cime une forme conique avec un axe central. Puis on se limite à quelques élagages, en veillant à traiter les plaies avec un enduit fongicide.

L’entretien se limite à quelques interventions de routine : désherbage de pied. Fumure annuelle : 1 hg d’azote ; 1,2 de phosphore et 1,5 kg de potasse par arbre et par an.

Les deux principaux champignons parasites du châtaignier sont l’Encre (Phytophtora canbivora) et le chancre (Endotthia parasittica). Ils provoquent un dépérissement progressif de l’arbre. Il n’existe pas de remède.

Le balanin et le carpocapse sont deux insectes dont la larve s’attaque aux châtaignes. Les dégâts sont généralement faibles pour justifier un traitement. (Diflubenzuron, par exemple Misson).

Lorsque l’arbre aura une dizaine d’années, on peut escompter récolter une cinquantaine de kg si le climat a été favorable. Dans de bonnes conditions, la longévité des arbres peut dépasser 100 ans.

 

14. Les myrtilles, airelles, canneberges.

Genre vaccinium

Famille des Ericaceae

Botanique et origines

Ce genre, selon les auteurs 200 à 400 espèces poussant dans l’hémisphère Nord. Du cercle polaire au Tropique du Cancer. Ces plantes ont une hauteur qui peut varier de 5 cm à 6 m.

En Belgique, 5 espèces existent dans la nature :

Vaccinium myrtillus: Arbrisseau de 15 à 60 cm de haut, à feuillage vert clair caduc, poussant principalement en sous-bois dans des forêts sur sol acide. Donne des fruits bleus aromatisés.

Vaccinium uliginosum, la myrtille de loup : Arbrisseau qui peut atteindre 1 m de haut, à feuillage vert – grisâtre caduc, poussant principalement en lisère des forêts installées sur le sol tourbeux, donne des fruits bleues à goût fade.

Vaccinium oxycoccos, la canneberge : Plante rampante à petites feuilles vert - foncé persistantes, que l’on ne rencontre que dans les tourbières bombées, donne des petits fruits rouges.

Vaccinium macrocarpon, la canneberge à gros fruits. Plante rampante à grandes feuilles persistantes, donne de gros fruits rouges. Cette espèce d’origine américaine a été naturalisée dans différents régions d’Europe à sol tourbeux : en Belgique on le rencontre dans la lande de Kalmthout, au Nord d’Anvers. De plus, il existerait aux Pays-Bas un hybride naturel (Vaccinium x intermedium) entre Vaccinium et Vaccinium vitis-idaea.

Les myrtilles en buisson, hauts de 1 à 2 m sont des hybrides entre différentes espèces de Vaccinium d’origine américaine.

Le mot Vaccinium viendrait du mot latin « Bacconium » se référent à Bacca qui signifie « baie », ce nom est cité par Pline. L’espèce vitis-idaea désigne la vigne du Mont Ida (Crête). Cette dénomination est attribuée au philosophe grec Théophraste.

Les myrtilles ont été utilisées de tous temps comme régulateur des troubles du tube digestif, leur effet astringent et antiseptique a été confirmé par les expérimentations médicales entreprises depuis la fin du 19e siècle. On a également mit en évidence une action anti-diabétique du pigment colorant les baies : la myrtilline.

En Europe, les myrtilles, les airelles et les canneberges sont traditionnellement récoltées dans la nature, en été.

Cette activité a connu un important déclin, sauf en Scandinavie et dans les pays de l’Est. Depuis quelques années on déconseille leur consommation à l’état frais à cause d’une maladie parasitaire, l’Echinococcose alvéolaire qui peut accidentellement atteindre l’homme s’il consomme des fruits crus contaminés par les déjections de renards porteurs dans leur tube digestif de Ténia échinocoque. A la cuisson (confiture par exemple), les œufs de ce parasite sont détruites.

La culture des myrtilliers en buisson débuta en Amérique du Nord (USA et Canada) au commerçant du 20e siècle suite aux travaux d’amélioration du docteur Coville et de Miss Withe. On y compte actuellement 22.000 ha.

En Europe, la mise en culture commença un peu plus tard, principalement en Allemagne grâce aux recherches du docteur Heermann, il y aurait environ 900 ha de myrtilliers arbustifs en Europe : 500 en Allemagne, 200 en France et 200 aux Pays-Bas. En Belgique quelques plantations.

Les canneberges à gros fruits sont cultivées à grandes échelle en Amérique du Nord (production annuelle : 200.000 tonnes) depuis le 19e siècle dans des parcelles entourées d’une digue, la récolte se pratique par inondation des parcelles. Les fruits se détachent par la poussée d’Archimède et viennent flotter en surface, il suffit de les recueillir puis de les sécher. Au Etats Unis, on consomme de la dinde accompagnée d’airelles au Thanksgiving Day et à Noël. Selon la tradition, les premiers immigrants européens, quasi – mourants de faim, aurait été sauvés par des autochtones qui leur auraient appris à chasser les dindes et à les cuisiner avec des canneberges, riches en vitamine C.

En Scandinavie un important volume d’airelles rouges est commercialisé. Les fruits proviennent à la fois de la culture et de ramassage dans la nature.

Au Canada et dans le Nord Est des Etats-Unis, on récolte les fruits de 2 espèces de myrtilliers nains : Vaccinium angustifolium et Vaccinium myrtilloïdes, cultivés de manière extensive sur plus de 50.000 ha depuis la fin du 18e siècle.

Dans la suite, nous envisagerons distinctement la culture en buisson et celle des airelles, car les méthodes culturales sont très différentes.

Les myrtilliers en buisson

a. Description

- Plante buissonnante atteignant 2 m de haut, à système racinaire très fin et très ramifié, feuilles caduques, ovales, alternes, vertes, prenant en automne une belle coloration rouge.

- Inflorescences en corymbes terminaux ramifiés, sur les pousses de l’année précédente. Le nombre de fleurs par corymbe varie selon l’âge du rameau porteur. Il est plus important à l’extrémité des forts rameaux porteurs d’un an et de ramifications du bois de 2 ans, puis il diminue avec l’age.

- Floraison échelonnée sur plusieurs semaines (3 ou 4) à partir de la mi-avril.

- Fruits à épiderme bleu pruineux, de forme aplatie, sphérique ou allongée, chair incolore (ce qui les distingue des myrtilles sauvages).

- La maturité des fruits d’une plante est assez échelonnée.

La plupart des variétés sont auto fertiles, sauf Coville qui est auto stérile, toutefois on conseille généralement d’associer plusieurs variétés différentes, car par une pollinisation croisée, on constate une production plus importante et un calibre plus élevé des baies. La maturité est un peu plus hâtive. Le transfert du pollen est assuré par des insectes : abeilles domestiques, abeilles solitaires et bourdons.

b. Matériel végétal

Le myrtillier en buisson se multiplie par bouturage, de bois sec en début d’hiver, ou en rameaux feuillés en début d’été, sous nébulisation

On utilise un substrat à base de tourbe blonde (2/3 à ¾) et de sable de rivière (1/3 à ¼).

- Pour le bouturage à bois sec, il faut choisir du bois d’un an de 7 à 8 mm de diamètre au maximum, que l’on coupe en tronçon de 10 – 15 cm de long. Ne pas utiliser l’extrémité qui est porteuse de boutons floraux et non d’yeux à bois. La première année, hiverner à l’abri des grands froids.

- Pour le bouturage en vert, on prélève des pousses de l’année, de 10cm de long, et on laisse les 3 feuilles supérieures. On traite avec une hormone d’enracinement (I.B.A.) et on place dans un substrat de tourbe blonde et de sable de rivière en parts égales. La seconde moitié de juin est la meilleure période pour réussir ce bouturage. Les boutures sont mises à enraciner sous nébulisation ou sous étouffée. Comme les boutures de bois sec, il faut éviter un froid trop important au cours du premier hiver.

Les boutures sont élevées pendant 2 années, en sol ou en conteneurs avant d’être vendues comme plants de 3 ans.

Comme beaucoup de plantes, les myrtilliers ont leur système radiculaire qui vit en symbole avec un champignon qui joue un rôle important dans la nutrition minérale du plant. Ceci explique pourquoi la croissance sera meilleure dans un sol forestier récemment déboisé que dans un sol cultivé depuis longtemps, où le mycorhize spécifique est absente.

Les Myrtilles en buisson

 

Variétés

Depuis le début des années 1900 un très grand nombre de variétés de myrtilliers ont été créées aux Etats-Unis par hybridation entre plusieurs espèces américaines de Vaccinium. On a retenu les types tétraploïdes (possédant 4 N de chromosomes au lieu de 2 N) ; ce sont principalement Vaccinium australe, Vaccinium lamarrckii et Vaccinium corymbosum, pour les désigner, on utilise généralement le nom de cette dernière espèce. A coté de cela, dans le Sud des Etats-Unis, d’autres travaux ont abouti à la création de variétés moins exigeantes en froid hivernal pour lever la dormance des plantes. Il s’agit d’hexaploïdes (6 N chromosomes) de très fortes vigueur (jusqu’à 6 m de haut !), donnant des fruits de moindre qualité, que l’on appelle « robbit-eyes » (= yeux de lapin). Leur dénomination botanique est Vaccinium ashei. Ce groupe n’est pas cultivé en Europe.

En Allemagne, Heerman entreprit dans les années 1950 un travail de sélection dans une population de semis de myrtilliers américains. En comparaison avec le groupe américain, ces sélections allemandes ont des fruits plus petits et une meilleure résistance au dépérissement des tiges (Gondronia). Elles mûrissent toutes en moyenne saison, alors que la gamme des variétés américaines comporte des types précoces, de moyenne saison et tardifs.

Le tableau ci-contre présente une série de variétés américaines et allemandes, classées par ordre approximatif de maturité, et il mentionne leurs caractéristiques principales.

Plus récemment des travaux de sélection réalisés en Australie et en Nouvelle-zélande sont à l’origine de variétés à maturité précoce ou de moyenne saison.

Exigences

En ce qui concerne le sol, les myrtilliers arbustifs ont des exigences très particulières, ce facteur est primordial pour la réussite de la culture à long terme. Dans de bonnes conditions de sol, la longévité des plantes peut dépasser 40 à 50 ans, voire plus encore !

Il faut un sol filtrant, sans eau stagnante, à faible salinité, humifère, humifère, ne se dessèchent pas en été, et dont le PH est inférieure à 5. Cela signifie que les sols, généralement limoneux ou humifère, de nos jardins doivent être acidifiés au préalable en y incorporant de la tourbe blonde ou du compost d’aiguilles de conifères. Comme on le ferait pour planter des Rhododendrons. Si le PH est supérieur à 5,5 les plantes seront chlorotiques. La fumure et les apports d’eau devront également tenir compte de cette exigence.

Dans nos conditions climatiques les myrtilliers en buisson sont parfaitement rustiques. Seules les jeunes plantes peuvent se révéler sensibles aux grands froids hivernaux. C’est pourquoi on conseille de planter en fin d’hiver, et non en novembre / décembre.

La floraison se produit à une période ou les gelées nocturnes sont encore possibles. Les fleurs supportent un gel jusqu’à -5 °C, certaines variétés semblent plus sensibles (Patriot, Bleuetta, Darrow, Collins), Bleucop est la plus résistante au gel. Les myrtilliers demandent une situation bien ensoleillée, abritée des vents secs. La chaleur estivale détermine la bonne qualité des fruits.

 

 

Assortiment varietal de myrtilliers en buisson
Variété  groupe  vigueur  fertilité calibre des fruits goût des fruits  sensibilité au dépérissement
BLUETTA USA moyenne bonne moyen moyen forte
COLLINS USA forte bonne gros acidulé très forte
EARLYBLUE USA bonne moyenne gros moyenne  
PATRIOT USA moyenne moyenne très gros très bon
NORTI-ILAND USA bonne très bonne moyen bon
SPARTAN USA forte bonne très gros bon
WEYMOUTH USA moyenne bonne moyen faible moyenne
HEERMA 1 ALL forte bonne moyen bon faible
BERLELEY USA forte bonne très gros très bon très forte
BLUE RAY USA forte bonne très gros bon  
LATE BLUE USA forte bonne moyen très bon
BLUECROP USA bonne très bon gros moyen moyenne
BLUEJAY USA forte bonne moyen acide  
GOLDTRAUBE ALL bonne bonne moyen bon très faible
HEERMA 2 ALL forte bonne moyen bon  
MEADER USA forte très bonne moyen bon
NELSON USA forte bonne moyen bon
JERSEY USA forte bonne gros acidulé
COVILLE USA bonne bonne gros acidulé moyenne
DIXI USA moyenne très bon gros bon moyenne
DARROW USA forte bonne très gros acidulé  
ELLIOTT USA moyenne bonne moyen bon

 

 

La taille se pratique en fin d’hiver. On conserve intacts les rameaux de 1 et 2 ans, on raccourcit ou on supprime les rameaux plus âgés, arqués, en surnombre, ainsi que le bois mort.

Après une quinzaine d’années, on conseille de rajeunir les plants en les recépant.

Soins et entretien

La fumure demande une attention particulière. Il faut n’utiliser que des engrais acidifiants ou neutres, et éviter les engrais contenant de la chaux, qui risquent d’élever le PH du sol.

Il faut aussi éviter les apports excessifs qui provoqueront des nécroses des racines.

Plantation, conduite et taille :

-On se procurera de préférence des plantes de 3 ans élevée en conteneurs de 2,5 litres, comportant au moins 3 forts rameaux de 6cm et plus.

- Les distances de plantation à adopter sur le rang varient de 0,8 à 1,25 m, avec un interligne de 2 à 2,5 m.

- Les plantes sont conduites en buisson, avec une taille de renouvellement qui vise à entretenir la vigueur. Si on taille trop peu. Les myrtilliers croissent de moins en moins et forment une abondance de très petits rameaux, la qualité de la production diminue.

- La taille se pratique en fin d’hiver. On conserve intacts les rameaux de 1 et 2 ans, on raccourcit ou on supprime les rameaux plus âgés, arques, en surnombre, ainsi que le bois mort.

- Après une quinzaine d’années, on conseille de rajeunir les plants en les recépant.

Soins d’entretien

La fumure demande une attention particulière : il faut n’utiliser que des engrais acidifiants ou neutres, et éviter les engrais contenant de la chaux, qui risquent d’élever le PH du sol. Il faut aussi éviter les apports excessifs qui provoqueront des nécroses des racines. Dans un sol de fertilité normale, la fumure annuelle consistera en 30 unités d’azote (= 3 grammes par m²).Sous forme de sulfate d’ammoniaque ou de nitrate d’ammoniaque, épandus en 2 ou 3 fois. Mars et mai, mars, avril et mai, 20 unités d’acide phosphorique sous forme de superphosphate, en mars 60 unités de potasse et 20 unités de magnésie, sous forme de Patenkali, en mars.

*(Rappelons qu’une unité d’engrais = 1 kg d’élément pur par ha ou 10 g par are, si l’engrais commercial dose 20% d’éléments pur, on multiplie par 5 pour obtenir la dose utile).

Pour ce qui concerne l’entretien du sol, dans le cadre d’un jardin, les herbicides sont à déconseiller, en raison de la sensibilité des myrtilliers envers les herbicides du sol et de la difficulté d’appliquer une dose précise sur de petites surfaces. On risque un excès. Le binage régulier est le seul recours.

L’épandage d’un mulch (5 à 6 cm d’épaisseur) une fois ou deux par an permet à la fois de limiter les mauvaises herbes annuelles, de maintenir le taux de matière organique du sol, et une humidité suffisante en été.

On peut utiliser des copeaux ou de la sciure de bois (pas de sciure de panneaux agglomérés. Des écorces broyées, du compost.

Les myrtilliers demandent une alimentation régulière en eau. Une sécheresse estivale a des répercussions sur la production de l’année (grossissement des fruits) et sur celles des années suivantes (croissance insuffisante de nouveaux rameaux). Il convient donc d’arroser en période sèche, avec une eau non calcaire.

Comme les rameaux fructifères ont tendance à s’arquer sous le poids de fruits, il convient de tuteurer les plants. Soit on soutient chaque rameau principal à l’aide d’un bambou planté dans le sol, soit on entoure le plant par un cercle en fil métallique maintenu à bonne hauteur par 4 piquets verticaux.

Dans le cadre d’un jardin, la protection contre les maladies et les parasites se limite à peu de chose, si les conditions de culture sont bonnes. Occasionnellement, on peut observer des attaques de pucerons ou de chenilles défoliantes, trop peu graves pour justifier un traitement. Si le temps est humide au printemps, les fleurs peuvent être endommagées par la pourriture grise (Bortylis cibera) surtout si la plante est très touffue ou mal exposée. Le dessèchement complet des rameaux est dû au champignon Godronia cassandrae). Les variétés américaines y sont plus sensibles que les variétés allemandes. Il faut enlever les rameaux atteints et les détruire.

Les oiseaux sont le principal souci des producteurs de myrtilles. Diverses espèces sont très friandes de ces fruits lorsqu’ils mûrissent. On peut limiter leur dégâts en posant un filet sur les plantes ou en les installant dans une sorte de cage.

 

15. LES AIRELLES 

vaccinium vitis-idaea

 

Description

Arbrisseau de 10 – 30 (40) cm de hauteur, très ramifié et drageonnant, à feuillage vert – brillant persistant, rappelant celui du buis.

Floraison blanc – rose en mai – juin sur l’extrémité des rameaux de l’année précédente fruits rouge vif de 5 – 6 (10) mm de diamètre mûrissant en août, chair blanche à goût acidulé, délicatement parfumée. Parfois, une seconde floraison en août donne une production de fruits en octobre.

Plante mellifère, utilisée dans les jardins autant pour son effet décoratif que pour la production de fruits.

En général, fécondation croisée. L’association de 2 ou plusieurs variétés est souhaitable.

Matériel végétal

L’airelle se multiplie, pour les variétés fixées, par bouturage en vert en avril ou en juillet.

En avril dans un mélange de 3 parts de tourbe blonde et 1 part de sable, sous étouffée.

En juillet dans un mélange de 9 parts de tourbe et 1 part de sable, sous nébulisation.

L’élevage en pépinière dure 2 à 4 ans.

On se procurera de préférence des plantes fortes en pots de 2 litres.

On peut aussi multiplier les airelles par semis dans un mélange de tourbe et de sable en proportion 3 / 1. Les plantes issues de semis drageonnent abondamment. Ce n’est pas le cas pour les plantes multipliées par bouturage.

Si on souhaite implanter des airelles comme couvre sol, les plantes issues de semis sont préférables.

Variétés :

(Par ordre alphabétique)

Chloé : vigueur forte, production groupée, gros fruits.

Diana : vigueur moyenne, production très groupée, très fructifère.

Erntedank : vigueur faible, très fructifère, petits fruits, 2 récoltes par an.

Erntekrone : vigueur forte, très fructifère, gros fruits rouge foncé.

Erntesegen: vigueur très forte, très gros fruits rouge clair.

Erzgebirgsperle: très productive.

Korale: vigueur forte, gros fruits décoratifs très acides.

Masovia: vigueur forte, production élevée.

Red pearl: vigueur forte, très gros fruits à goût acide.

Saint – Hubert : vigueur forte, production échelonnée.

Exigences

Comme les autres Vaccinium, il faut un sol acide (PH 4 à 5) et bien drainé. Dans un sol limoneux on apportera avant plantation du sable et une quantité importante de tourbe ou de terreau d’aiguilles de conifères. En général les besoins en éléments minéraux sont faibles. Tout apport d’engrais est superflu, voire même nocif ! Par exemple, un excès d’azote rend les plantes plus sensibles au gel.

Ces plantes ont un besoin en froid hivernal important (les variétés horticoles ont été sélectionnées pour leur moindre besoin en froid).

Elles résistent très bien au froid hivernal mais craignent les gelées printanières. Les airelles demandent une situation mi – ombragée, c'est-à-dire abritée du soleil entre 13 et 15 heures.

Plantation

Dans un jardin, on plantera 3 à 5 plantes par m², en lignes simples ou doubles, à interligne de 80 cl et à 30 cm dans la ligne.

Entretien

L’entretien du sol consistera en un désherbage manuel, et à épandre chaque année un mulch de tourbe ou d’écorces broyées.

Pendant l’été, un arrosage à l’eau non calcaire peut être utile en cas de sécheresse prolongée.

Dans un jardin, la protection phytosanitaire est superflue, on n’interviendra pas qu’en cas de dégâts de chenilles défoliatrices.

Les fruits sont parfois consommés par des petits rongeurs.

La récolte se pratique à la main ou au peigne à myrtilles.

Utilisations

En raison de leur goût acide les fruits ne sont généralement pas consommés crus, mais bien en confiture ou en compote accompagnant du gibier, en coulis ou en mélange avec d’autres fruits des bois.

Les airelles ont plusieurs usages médicaux :

Les fruits assurent une diminution du taux de cholestérol sanguin.

- Les feuilles peuvent être utilisées en tisane pour soigner les maladies des voies urinaires ainsi que la goutte, les rhumatismes et les rhumes.

 

16. Les canneberges

 

 

Description

- Plante rampante, rhizomateuse (les rhizomes peuvent avoir 0,5 à 1 m de long), émettant des pousses verticales de 5 à 10 cm de haut.

- Feuillage persistant vert, prenant une teinte brunâtre en hiver.

- Floraison en juin à l’extrémité des pousses de l’année précédente.

- Autofécondation entomophile.

- Fructification en automne : grosses baies rouge foncé sphériques ou allongées de 1 à 2 cm de diamètre, creux, adhérant fortement à la plante ; goût acidulé.

 

 

Matériel végétal

La multiplication se réalise végétativement par bouturage en vert, en juillet – août dans un mélange de ¾ de tourbe et ¼ de sable. Sous étouffée à 20 ; 25 °C ; L’enracinement se produit en un mois.

Acheter de préférence des plantes en conteneur de 2 litres.

Variétés

Il existe aux Etats-Unis un très grand nombre de variétés issues de 2 types de recherches :

Une sélection mas sale parmi des populations de plantes sauvages pour la grosseur des fruits et la productivité.

Des croisements contrôlés (hybridation).

Variétés issues de sélection mas sale

(Par ordre alphabétique)

Early black : hâtive, fruits allongés rouge foncé de calibre moyen.

Howes: récolte mi octobre, très fertile, très gros fruit très foncés.

Searles = Jumbo : fin septembre, très productive, gros fruits rouge foncé à épiderme mat.

Variétés issues de croisements

(Par ordre alphabétique)

Ben lear, très hâtive, fruits moyens ou gros, sphériques très foncé.

Bergman : précoce, très productive, fruits bicolores de bonne qualité.

Crowley: précoce, fruits rouge foncé de calibre moyen.

Franklin : précoce, très forte production, fruits rouge foncé.

Pilgrim: tardive, fruits rouge pourpre.

Stevens : mi tardive, très vigoureuse et très fertile, gros fruits rouge foncé.

Wilcox: tardive, fruits rouge pourpre.

Exigences

Les canneberges américaines demandent un sol acide (PH 4 à 5), mais en raison de leur enracinement très superficiel, le sol doit rester constamment frais, sans jamais se dessécher. Elles supportent assez bien l’humidité stagnante. Avant plantation, on amendera le sol par de la tourbe blonde et du sable de rivière.

Les canneberges sont très peu exigeantes en ce qui concerne la fumure. Une salinité trop élevée risque d’endommager les racines.

Elles supportent bien le froid (jusqu’à -20 ou -25 °C) mais au printemps les jeunes pousses peuvent être endommagées par un gel a -10° C.

Les canneberges se cultivent en pleine lumière ou en situation abritée du soleil intense.

Plantation

On plante à 25 – 40 cm de distance. En quelques années les plantes forment un tapis homogène. Dans de bonnes conditions, elles peuvent vivre très long temps (plus de 50 ans).

Entretien

Les arrosages sont le point principal. Le sol ne peut jamais se dessécher en surface. On effectuera régulièrement un désherbage manuel.

Pour favoriser l’enracinement des rhizomes qui ont naturellement tendance à ramper à la surface du sol, on épandra chaque année 1 cm de mélange sable + tourbe, après la récolte.

Les quelques maladies et parasites ne justifient pas en général, d’intervention phytosanitaire dans le cadre d’un jardin.

La récolte se pratique avec un peigne à myrtilles. Le rendement varie de 0,8 à 1,5 kg de fruits par m².

Utilisation

-En raison de leur goût acide et parfois amer, ces fruits sont généralement consommés cuits, en compote. Il peuvent également servir à produire un jus, pur ou en mélange avec d’autres fruits. Ce jus a une coloration rouge intense donnée par leur épiderme. Il a parfois été utilisé comme teinture.

-Les fruits frais peuvent se conserver 2 à 3 mois à température comprise entre 0 et 5°C.

- En décoction, la canneberge aurait la propriété de guérir les blessures produites par des flèches empoisonnées.