Le sauvetage

Mise à jour : 18/06/2009 15:50:41

Le projet d'aménagement du site présenté par l'IDEF a été étudié par des experts en environnement et en économie, mais il a été également soumis aux habitants de la région et à leurs mandataires. L'avis fut largement positif sur base d'une vision multicritère tendant à la gestion du site au profit de la collectivité dans un souci de durabilité. Il faut garder à l'esprit les options premières que sont la sauvegarde de l'environnement et l'éducation à la santé mais sans nier l'impact financier et commercial de l'entreprise. La sauvetage du site a été réalisé en se basant sur une stratégie pouvant être résumée en trois points:

1. Mesures de protection

a. Protection des zones d'intérêt écologique

Grâce à la précieuse collaboration du Groupe d'Observation Permanente composé de bénévoles, spécialistes de la conservation de la nature mais aussi de la Direction Générale des Ressources Naturelles et de l'Environnement de la Région Wallonne (DGRNE), ainsi que de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, l'IDEF a désigné et protégé des zones de grandes richesses faunistiques et floristiques. Les roselières et les têtes d'alimentation du lac sont maintenant protégées de toutes actions, touristiques ou autres.

b. Les eaux de surface et de la nappe phréatique sont strictement protégées

En pratique, le programme suivant a été réalisé:

-mise en place d'un réseau de collecteurs par l'Intercommunale Namuroise de Services Publics (INASEP), permettant ainsi de protéger le lac et le ry Bons Enfants;

-les eaux usées sont envoyées à la station d’épuration de Bambois, de conception classique, et d’une capacité de 1800 EH. Cette station est construite de manière à constituer un pôle didactique accessible à la population ;

-l’INASEP a aussi construit une station sur le ry de Belle Eau. Elle constitue une synthèse de traitements combinés que l’on peut envisager en zone rurale.

c. Protection paysagère

En accord avec la DGRNE, l'asbl IDEF est attentive à restaurer et à protéger roselières, espaces boisés et végétation remarquable.

Zones de grandes richesses faunistiques et floristiques

 

2. Recherche de synergies entre partenaires

Sur base d'un dossier introduit en 1984 par l'IDEF, le site est acheté en janvier 1991 par la Communauté Française de Belgique qui le cède par bail emphytéotique à l’asbl IDEF. En février 1988, l'IDEF et la Députation Permanente de Namur signent le premier contrat de rivière de Wallonie en vue de la gestion intégrée du ruisseau de Fosses et du lac de Bambois. Sur base du contrat de rivière, la Députation Permanente de Namur charge l'INASEP de l'épuration du site. Une station d'épuration didactique est opérationnelle dès juin 1994. Dés juillet 1991 est créé un Comité de gérance du lac de Bambois avec des représentant de l’IDEF, de la région Wallonne et de la ville de Fosses. En mars 1994 la Région Wallonne accorde une subvention de 18 millions pour la revalorisation touristique. Enfin, depuis août 1996, un accord de collaboration officialise la déjà longue collaboration entre l’IDEF et la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux pour la mise en place du plan de gestion du lac de Bambois.

3. Mesures d'optimalisation de l'aménagement touristique.

Vu l'expérience désastreuse de l'impact du tourisme sauvage, l'IDEF a été particulièrement soucieux d'élaborer un programme de relance touristique compatible avec la gestion durable du site. Ces activités que l'IDEF regroupe volontiers sous le vocable «activités intégrées de tourisme de proximité et de citoyenneté» peuvent être divisées en quatre activités spécialisées;

a. Tourisme de base

Les infrastructures suivantes ont été mises en place:

- plages, terrasses, pelouses

- espace de jeux pour enfants

- centre de rencontre et locaux d'exposition

- mise en place de circuits pédestres, en vélo et à cheval

- cafétéria

Espace de jeux pour enfants

b. Tourisme nature

Un sentier nature, dont l'accès est strictement réglementé, permet aux naturalistes de se livrer à leur passion favorite. Dans ce cadre, deux observatoires ornithologiques ont été aménagés dont un qui est accessible au grand public et comporte des panneaux didactiques.

Citons également:

- la maison du lac avec ses expositions didactiques

- les jardins aquatiques, jardins des plantes médicinales, jardin de la «Poésie», jardins des senteurs et des couleurs,

- les aquariums abritant les principales espèces ichtyologiques de nos cours d'eau

- un sentier des biotopes agrémenté de pontons, caillebotis et panneaux didactiques...

La maison du pecheur.

c. Tourisme halieutique

Un petit espace pêcherie a été clairement délimité près de l'espace d'accueil et comporte pontons et emplacement de pêche pour handicapés en fauteuils roulants.

La pêche dans le lac n'est permise:

- que sur une zone limitée (protection des roselières, des sites de nidification et des sites de séjour des migrateurs en hivernage),

- que pour les salmonidés et carnassiers,

- qu'avec des techniques déterminées : en barque, sans amorçage et avec leurres artificiels. Le nombre de barques et de pêcheurs est strictement limité.

d. Tourisme didactique

Une large panoplie d'activités didactiques est organisée par l'IDEF en faveur des enfants et des familles lors des visites guidées, expositions ou journées à thème, mais aussi pour des groupes scolaires.

4. Conclusions

L'expérience de Bambois est avant tout un message d'espoir pour montrer aux jeunes que l'homme peut reconstruire ce qu'il a détruit. Bambois, c'est avant tout la preuve que le citoyen peut demander et obtenir la collaboration des pouvoirs publics et des organisations privées pour le sauvetage d'un site de grande valeur écologique. Certes, le pari n'est pas encore totalement gagné et toute notre vigilance est requise pour l'avenir. Néanmoins, une grande partie du chemin vers la revalorisation du site de Bambois a été accomplie. Bambois renaît tel cet oiseau mythique, le Phénix, qui se brûlait lui-même sur un bûcher pour renaître de ses cendres...