Découvrir Fosses

Mise à jour : 05/01/2017 08:25:19

Circuit pédestre touristique   Folklore et traditions 

 

Fosses-la-Ville 
Histoire et patrimoine

 

Blottie dans sa cuvette, entourée de collines qui abritent sa douce quiétude; Fosses-la-Ville ancienne Bonne Ville de la Principauté de Liége, semble jouer à colin-maillard avec les touristes. L’ancienne cité fondée par Saint-Feuillen au VIIe siècle, est située dans l’Entre-sambre et Meuse, a mi-chemin entre Charleroi et Namur. Terre d’histoire Fosses-la-Ville conserve d’éloquents témoins de son passé.

FOSSES fut connue dès l’antiquité celtique sous le nom de la rivière qui la traverse BEBRONA (beber, castor et ona, eau), actuellement la Biesme. Des vestiges gallo-romains ont été trouvés, lors de fouilles archéologiques sous la collégiale et près du Bois de la ville. Enfin, des sondages furent entrepris dans différents endroits, indiquant une occupation du Ier au IVe siècle prolongée même à 1’époque mérovingienne. FOSSES renaît avec une fondation religieuse: vers 650, saint Feuillen, missionnaire irlandais, reçut en usufruit de sainte lite, veuve de Pepin de Landen et de sa fille sainte Gertrude abbesse de Nivelles un vaste domaine riverain de la Biesme. Aidé de moines, il construisit, à l’emplacement de l’actuelle Place du Chapitre, le premier monastère irlandais de Belgique.

En 655, alors qu il avait quitté Nivelles, St Feuillen fut assassiné par des voleurs en forêt Charbonnière près de Seneffe (Le Roeulx), son corps, ramené à Fosses selon son désir, fut l’objet de la vénération populaire. Vers 900 le monastère et ses dépendances sont cédés à l’évêque de Liège et, vers 910, les moines sont remplacés par un Chapitre de Chanoines.

Sous Notger, ils agrandissent l’église carolingienne et, au siècle suivant (vers 1090) construisent une véritable collégiale romane avec une tour et une crypte hors-choeur... En 974, le Prince-Evêque Notger avait obtenu de l’empereur Othon II le droit d établir un marché franc de forger monnaie, de percevoir le tonlieu et la redevance sur la fabrication de la bière. La ville se développe et elle connaît une période faste aux XIIe et XIIIe siècles. Cette époque voit aussi l’émancipation progressive de la bourgeoisie Fossoise:juridiction locale (échevinage). Sceau, essor du commerce: Fosses sera une des 22 « Bonnes Villes » de la Principauté de Liège. En 1267, un accord est conclu entre Fosses et l’évêque Henri deGueldre pour construire une halle dans l’enceinte communale, à 1’emplacement de 1’Hôtel de Ville actuel.

Notger avait déjà fortifié l’encloître d un rempart; en 1149, l’évêque Henri de Leez fit de même pour le reste de la cité: des murailles renforcées d’un chenal et ouvertes de quatre portes. On avait ainsi deux parties bien distinctes, enfermées dans leurs remparts respectifs et juxtaposées. D’une part, la « VILLE DES CHANOINES » avec la collégiale, les maisons claustrales des chanoines, la pompe, le château du Prince et la Tour dite de Morialmé (donjon), avec la Porte de Leiche ou Porte du Chapitre, donnant vers le faubourg et l’extérieur, et la Porte du Vestit (curé) vers la Place du Marché.

D’autre part, la VILLE DES BOURGEOIS avec les habitations groupées dans différentes rues, avec la Porte Al Val (vers Franière ou la Basse-Sambre), la Porte Al Chenal (rue des Remparts: vers Brogne et Dinant), la Porte du Postil (Quatre-Bras actuels) et la Porte Al Froissin (vers Vitrival et Châtelet).

Après bien des vicissitudes et des guerres au cours des XVIe et XVIIe siècles, la ville avait perdu de son éclat et après la bataille de Fleurus, en 1794, les Français occupèrent notre pays. Le chapitre fut supprimé, ses biens vendus et Fosses devint chef-lieu du 6e Canton du département de Sambre-et-Meuse. Elle est maintenant une petite bourgade de la Province de Namur.

 

La collégiale Saint-Feuillen

Magnifique bâtisse à 1’emplacement d’un ancien monastère irlandais, la Collégiale Saint-Feuillen vous ouvre ses portes et vous fait découvrir son riche passé...

En entrant dans le porche, vous pourrez découvrir une miniature, ébauche d un monastère à 1’image de ceux que les moines irlandais construisaient au Vile siècle dans leur pays et probablement semblable à celui qui fut édifié à Fosses pour abriter saint Feuillen et ses compagnons, et servir de maison d accueil à l’usage des missionnaires irlandais qui continuaient de venir sur le continent et parcouraient nos régions. Dans les toutes premières années du Xe siècle, le monastère fut cédé à une princesse carolingienne, Gisèle (Kisala), fille naturelle de Lothaire II qui le donna à l’évêque de Liège, et vers 910, celui-ci transforma ce monastère en chapitre de chanoines. La collégiale comporte 4 parties principales:

La tour et la crypte romanes (fin du XIe s.); le vaisseau et le choeur (refaits en 1721).

Le choeur

Le choeur est imposant en raison du nombre de chanoines: 30, ce qui en fait le plus important Chapitre de nos régions. A titre de comparaison, Notre-Dame de Namur n'avait que 18 chanoines, Dinant 13. Walcourt 8. Les stalles, avec 60 sièges, dues à un artiste inconnu, furent placées au mois de juin 1524; elles offrent de splendides panneaux sculptés représentant des scènes de la vie de Saint Feuillen. L’autel monumental, dans un ensemble de style baroque, est encadré de 2 niches surmontées de statues du XVIe et renfermant deux reliquaires de St Feuillen, dont le buste, poinçonné 1699. Derrière les stalles. 8 grands tableaux pouvant être attribués à Henri Deprez représentent des scènes parfois légendaires de la vie du saint patron. Les hauts et beaux marbres de Rochefort, qui forment la fermeture du choeur, sont surmontés des aigles de la famille Clercx, prévôts de Fosses, auteurs de la restauration de 1721-1728.

La tour

Le bas de la tour servit d’église paroissiale de 1318 à 1724; elle comportait deux autels et une porte vers la ruelle qui traversait le premier rempart et donnait accès à la « ville des bourgeois

La crypte

En 974 arrive à la tête de l’évêché de Liège un homme remarquable et grand bâtisseur: Notger. Il fait agrandir l’église presque à ses dimensions actuelles. Lors de l’élévation des reliques de saint Feuillen par 1’évêque Henri de Verdun, en 1086, et pour favoriser le déroulement des pèlerinages, on décida de reculer le chevet et ses trois absidioles en construisant une « crypte hors choeur » avec un déambulatoire, permettant aux pèlerins un mouvement circulaire dans la collégiale (les 3 tours traditionnels), tout en passant sous les reliques du saint, placées dans un autel supérieur, selon la tradition des cryptes; mais ici, il a suffi de contourner le choeur, ce qui a donné une crypte « hors-choeur », la seule qui subsiste encore en Belgique. Pour les chanoines, un escalier permettait d’approcher les reliques et l’autel; on redescendait dans la crypte de l’autre côté, à présent fermé

Le Vaisseau

Détruit à plusieurs reprises par faits de guerre, le vaisseau roman fut refait en 1723-1724 par Maître Paquay Barbier. Il comporte trois nefs de quatre travées, de style classique.

Les absidioles romanes (XIe s.) ont conservé leur fond en cul-de-four, sauf celle du centre qui fut agrandie en 1655 en style gothique: elle servait aux réunions de la Confrérie Notre-Dame depuis le XIIe siècle. En 1999 et 2001 deux petites fenêtres ont été ornées de vitraux représentant saint Feuillen et sainte Gertrude. Les piliers massifs et les voûtes romanes ont été enduits de crépi au début du XXe s.

Chapelle Sainte-Brigide

Depuis des temps immémoriaux une colline dominant la localité est dédiée à sainte Brigide.

D’après la tradition chrétienne, sainte Brigide serait née au Ve siècle, et aurait fondé un monastère à Kildare, non loin de Dublin. Elle est la protectrice de l’Irlande depuis 1962. A Fosses, chaque premier dimanche de mai, des paysans achètent aux enfants des baguettes de coudrier pelées.

Cette baguette, ils la font bénir puis touchent la statue de la sainte qui se dresse dans la chapelle. Rentrés chez eux, ils déposent la baguette dans l’étable. Quand une bête tombe malade, le paysan la touche avec la baguette. L'iconographie représente Ste Brigide portant une cruche de lait, ou encore dans un champ, entourée de vaches et de chevaux.

Les murs actuels de la tour, sont posés sur les anciennes fondations de la tour romane.

Une stèle d’origine ancienne qui est encastrée dans le mur extérieur du chevet de la chapelle, est gravée d une croix grecque entourée d’un cercle.

Or, au VIIe siècle, en Irlande, de nombreuses stèles portaient cette croix grecque inscrite dans un disque. Il en est de même d une autre croix irlandaise gravée sur un ancien linteau de porte qui depuis le XVIIe siècle sert de seuil d’entrée de la chapelle.

Oratoire et stèle

Les moines irlandais étaient imprégnés de traditions celtiques.

Leur christianisme différait de celui de Rome. La plupart d’entre eux demeurèrent longtemps fidèles à leurs cultes insulaires.

Au temps de saint Feuillen, les moines irlandais construisaient en dehors de l’enceinte de leur monastère, dans des endroits calmes et retirés, de petits sanctuaires abritant des reliques de saints que l’on venait y vénérer. Ces oratoires confiés à la garde d un ermite, servaient de lieu de retraite à l’abbé du monastère qui devait s’ y retirer seul pendant toute la durée du carême. On trouve en Irlande des vestiges d’au moins trente oratoires de ce type, construits en pierres sèches et en forme de coque de navire.

Les oratoires édifiés par ces moines se caractérisent par leur exiguïté. Ils servaient de lieu de prière et de sacristie pour abriter les reliques, les livres et les vases sacrés destinés au culte.

Il existe de sérieux indices permettant d’affirmer que le premier oratoire édifié sur le site de Fosses fut l’oeuvre des moines irlandais de St Feuillen.

Un oratoire est un édifice sacré qui doit impérativement être orienté d une certaine façon. L’entrée doit se situer à l’Ouest, tandis que la petite fenêtre d’éclairage doit se trouver à l’Est, soit à l’Orient, de manière à recevoir le premier rayon du soleil levant, à la Saint-Jean, le jour du solstice d été.

Le linteau de porte et la stèle plantée à proximité du nouvel oratoire reproduisent fidèlement des vestiges archéologiques d’inspiration irlandaise, qui on été retrouvés sur place.

Maison de la Culture et du Tourisme
Place du Marché 12
5070 Fosses-la-Ville

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