Cercle horticole

Mise à jour : 23/10/2010 18:22:37

 

Table des matières     Info

 

 

Les champignons parasitaires du sol ? ( 26 - 01 - 10 )

Les peupliers ( 03 - 01 - 10 )

Les feuilles de marronnier posent problème ( 03 - 01 - 10 )

Que faire des feuilles mortes? ( 03 - 01 - 10 )

La stratification des pépins ( 02 - 01 - 10 )

Le poireau ( 02 - 01 - 10 )

 

 

 

Les champignons parasitaires du sol ?

Extrait de la charte européenne des sols du Conseil de l’Europe.

Dans le sol, se trouvent de très nombreux organismes vivants. Les plus connus sont certes ceux que vous observez à l’œil nu tels que les petits insectes, les vers de terre, les myriapodes (mille pattes). IL en existe d’autres microscopiques qui peuvent être des animaux ; des bactéries ou des champignons.

Les champignons des sols jouent divers rôles. En effet, pour vivre ils doivent se nourrir de substances déjà élaborées par d’autres organismes ce qui détermine ainsi leur mode de vie.

Les champignons saprophytes se nourrissent de matières organiques qu’ils décomposent et participent à la fabrication d’humus.

Les champignons symbiotiques s’associent aux racines des plantes pour leur apporter des nutriments, favorisant la croissance de la plante. En échange, la plante fournit les substances organiques nécessaires au développement du champignon. C’est le cas de la truffe qui vit en symbiose avec certains arbres (le hêtre, le chêne), au travers des mycorhizes qui sont un réseau de filaments, captent les éléments nutritifs et les transmettent aux racines de l’arbre. La truffe reçoit en échange les sucres qui sont générés par l’arbre.

Aussi l’association étroite entre une algue, ou une bactérie et un champignon est à l’origine des lichens

Les champignons parasites se nourrissent de plantes provoquant ainsi des maladies. Ce sont eux qui posent problèmes.

Dans le cadre de la lutte contre les maladies du sol, on ne peut passer sous silence la problématique liée aux champignons vivant en symbiose avec les racines.

La recherche progresse en ce domaine. Ces compagnons apporteraient aux plantes une plus grande résistance aux maladies et à la sécheresse.

Quant aux champignons parasites qui attaquent nos plantes. Que faire ?

Il est certain qu’un équilibre écologique avec des prédateurs (insectes, acariens ), des champignons et des bactéries permet de contrôler leur prolifération.

- D’autre part, les nouvelles sources de fertilisation à savoir les matières organiques, fumier, compost sont elles susceptibles d’apporter des agents pathogènes ?

Qui peut répondre ? Si votre sol est en bon équilibre biologique de ces micro-organismes, de toute façon ne survivront pas.

- Pour les composts, les agents parasitaires sont détruits pendant la phase dite : thermophile, lors de la décomposition de la matière verte à haute température sous l’effet de bactéries. Cette éradication naturelle ne justifie nullement l’apport de plantes infectées dans le compost.

Comment lutter contre les champignons responsables des maladies des plantes ?

- En premier lieu identifier le parasite en observant les symptômes et adopter le moyen de lutte le plus respectueux pour l’environnement. La plupart de ces champignons pénètrent par une blessure

Quelques maladies susceptibles d’être décelées dans nos cultures sont ainsi décrites :

1- La fonte des semis causée par le Pythium sp. Sur semis en serre ou en terrine.

Ce champignon ne se développe que lorsque certaines conditions sont réunies ; une humidité et une température élevée, un substrat de culture détrempé ou déjà contaminé.

D’autre part, l’infection apparaît comme une décoloration brunâtre de la tige, généralement près du sol. Les plantules s’affaissent et « fondent » très rapidement par suite de l’attaque de la tigelle.

Plantule atteint de Pythium.

C’est donc en milieux confinés (semis en serre chauffée où à l’intérieur), que les risques sont grands. A noter qu’à l’air libre, la maladie menace aussi les semis trop denses.

Eviter de semer dans un substrat trop compact et humide (manque d’air). Semez clair, modérez les arrosages par temps sombre. La culture est plus sensible pendant des périodes de faible luminosité.

-Les taches de pourriture en surface du terreau sont ôtées délicatement au-delà de la partie contaminée à l’aide d’un outil tranchant tel un couteau à large lame Recouvrez la partie enlevée d’un substrat inerte tel que du sable.

-Un semis recouvert d’un vitrage est plus vulnérable. Le nettoyage journalier de la vitre est une nécessité afin d’éviter toute condensation. Une aération adéquate régule les excès d’humidité.

2- Flétrissement du fraisier causé par Phytopthora cactorum.

L’apparition de la maladie apparaît par un flétrissement brutal au moment où le fraisier est en végétation, c'est-à-dire au printemps ou en été.

Toutefois, d’autres symptômes sont susceptibles d’attirer votre attention. Le plant ne reprend pas ou meurt après quelques semaines, soit dès l’apparition des premiers fruits, le flétrissement est brutal.

Sur fruit, le Phytopthora cactorum provoque le dessèchement du fruit dite pourriture ‘cuir’ opposée à la pourriture grise causée par le Botrytis cinéra.

L’attaque se localise au niveau du rhizome. Lorsque vous coupez le cœur du fraisier, une nécrose apparaît chez le plant malade :

La méthode de lutte consiste à extirper les plants malades, les détruire par le feu, ne plus replanter du fraisier à cet endroit. Renouveler régulièrement les plantations par du plant sain en respectant scrupuleusement la rotation. Ne prélevez aucun stolon dans la parcelle contaminée.

La maladie est favorisée par une pluviosité abondante et des températures élevées.

3- Pourriture des racines et du feuillage en arbustes d’ornement causée par : « Phytophora cinnamoni ».

Cette pourriture affecte tout particulièrement les conifères : Taxus, Chamaecyparis, Thuya, mais aussi le Rhododendron, l’azalée et entraîne des pertes importantes.

Dégâts de Phytophora cinnamoni sur conifères.

Phytophora cinnamoni pénètre à l’intérieur de plants à partir d’une blessure au niveau du collet ou des racines. La dissémination de cette maladie d’une plante à l’autre est causée par l’eau qui véhicule ainsi les spores (semences) du champignon.

- Le symptôme le plus significatif est la décoloration du feuillage, qui devient brun principalement sur la partie supérieure.

Au niveau du collet il y a présence de pourridié et des plaies chancreuses. Il est difficile de lutter contre cette maladie qui est de plus en plus présente dans nos jardins. Dès le départ, ne pas planter en zones humides. Eliminer par le feu les plantes atteintes. Eviter de provoquer des blessures au niveau du collet lors des sarclages. Il est inutile de replanter les espèces sensibles aux endroits infestés. Lors d’une replantation, optez pour des haies constituées d’espèces indigènes.

4- Pourriture sèche sur tubercules des pommes de terre causées par Phoma exigua.

La galle sèche.

5- L’hernie du chou causée par : Plasmodiohora brassicae.

Cette pathogène s’attaque aux choux, radis, navet, et autre crucifères.

Hernie du chou.

Cette maladie se manifeste par la production de tumeurs irrégulières sur les racines. Ces organes hypertrophiés pourrissent. Le champignon se répand ainsi dans le sol et peut rester vivant pendant plusieurs années. L’hernie sévit, en général, dans les terres acides, humides et imperméables.

La lutte se limite à éliminer les plants atteints.

- Effectuez les semis dans une terre parfaitement saine qui n’a pas reçue de fumure organique fraîche.

- Une analyse du sol permet de connaître le PH. Un chaulage de la parcelle (acide) sera souvent bien nécessaire.

- Attendre 4 à 5 ans avant de cultiver une crucifère sur un terrain qui a été contaminé.

- La moutarde qui appartient aussi à la famille des crucifères en tant qu’engrais vert est aussi à exclure dans cette parcelle.

La pourriture des oignons, échalotes, ails, laitues et carottes causée par Sclerotium spec.

- Ces champignons dénommés les sclérotinioses provoquent la pourriture de diverses plantes potagères, échalote, oignon, laitue, chicon et carotte. Ils se maintiennent dans le sol pendant de nombreuses années suite à la formation d’organes microscopiques de couleur noire dénommés sclérotes présents au niveau du collet et du des racines.

Sclerotinia sclerotiorum, sep, minor.

- La maladie attaque d’abord les feuilles à leur base et pénètre jusqu’au cœur. Après quelques semaines, se manifeste un flétrissement brusque de toute la plante par suite de destruction du collet. Les feuilles pourrissent très rapidement par temps humide. Le collet et la base des feuilles présentent un feutrage blanc formé par le mycélium du champignon. Cette maladie est à craindre dans les sols humifères soumis à des arrosages fréquents.

Sclérotiniose sur carottes.

- Les racines de chicons (witloof, endives de Bruxelles), endives, scaroles etc. doivent être éliminées lors de la mise en forçage.

Arrosez les cultures le matin afin que le sol sèche rapidement en surface et limitez les fréquences. Evitez une trop forte densité des plantes.

- Il en résulte que matière de lutte, les mesures préventives efficaces sont très liées aux règles de la bonne pratique horticole. La dissémination des champignons est causée par l’être humain qui les transporte sous ses chaussures ou sur des outils infectés. Le respect de la rotation des cultures est un élément déterminant pour limiter les infestations.

 

Les peupliers

Nom scientifique : Populus.

Famille des Salicinées.

 

Les peupliers ne sont pas spécialement des arbres réservés aux petits jardins cependant en dehors des espèces destinées à la populiculture, pour la production du bois, nous pouvons utiliser quelques espèces de moindre taille qui ne prendront pas un trop grand développement.

Parmi celles-ci nous retiendrons:

Populus alba Peuplier blanc

Son écorce demeure lisse et une belle couleur argentée. Les feuilles triangulaires vertes, blanches et tomenteuses dessous prennent une réelle valeur décorative lorsque le ciel est bien bleu.

Sa variété Nivea ou Populus Alba «Pyramidalus» appelée anciennement «Boleana» se caractérise par un port pyramidal et des branches dressées. Moins encombrant par son port, on peut l’utiliser dans des petits jardins en sachant que si malgré tout il prend un trop grand volume, on peut le maintenir par une taille sévère voire même un recépage.

Populus tremula Peuplier tremble.

Avec un pétiole et un limbe assez petit, les feuilles de cette espèce bougent au moindre vent d’où son nom. Elles prennent une belle couleur à l’automne en passant du jaune au pourpre. C’est un arbre de moyenne grandeur et qui supporte une taille de maintien. On le rencontre à l’état spontané dans nos Fagnes.

La forme « pleureur » ne dépasse pas les quatre m. en hauteur et est appréciée dans les petits jardins.

Populus nigra pyramidallis Peuplier d’Italie.

Remarquable par sa forme étroite et élancée avec des branches érigées, il peut atteindre 30 à 40 m. en vingt ans. Il possède une longue longévité, la forme mâle est plus étroite et plus dense que la forme femelle.

Populus tricocarpa Peuplier baumier de l’ouest.

Originaire de l’Amérique du Nord, c’est un géant qui dans sa région d’origine peut atteindre 50 m de haut, les feuilles simples dégagent une odeur balsamique.

Populus lasiocarpa Peuplier à fruits velus.

Très ornemental par ses grandes feuilles jusqu’à 30 cm avec un long pétiole, les chatons mâles atteignent 10 à 12 cm au printemps.

Les espèces sylvicoles: Populus x euramerica «Aurea», «Erecta», «Marilandica», Renerata, «Serotina», «I. 214» sont plantées généralement en alignement dans des pâtures ou terrains frais sans eaux stagnantes. On les rencontre très souvent en bordure de rivière.

Il existe d’autres espèces de peupliers que l’on peut rencontrer dans les grands parcs ou arboretums.

Exigences.

Situation:

Les peupliers sont des essences héliophiles (qui aiment la lumière). Ils résistent bien à nos hivers, parfois quelques dégâts lors des gelées tardives.

Sol:

De préférence en sols calcaires ou pas, riches, frais, avec périodiquement une bonne teneur en eau.

Multiplication:

Les peupliers se multiplient par boutures ligneuses où plaçons (boutures d’un mètre). Pour obtenir des sujets élancés, on ne taille pas la pointe.

Utilisations horticoles:

Plantations d’alignement (Populus italica) le long des routes, dans les grands jardins privés.

Brise vent ou écran dans les surfaces industrielles.

Ne pas planter près des canalisations car les racines pénètrent dans les conduites (queue de renard) empêchant ainsi l’évacuation des eaux.

 

Les feuilles de marronnier posent problème

Chacun aura remarqué le brunissement prématuré et la chute des feuilles du marronnier rouge dès le mois de juillet.

Ce phénomène est dû à un insecte lépidoptère, la mineuse (ou teigne minière) du marronnier (Cameraria ohridella), un petit papillon brun ocre de 3 à 5 mm de long.

Une fois fécondée, la femelle pond des œufs minuscules à la surface des feuilles du marronnier blanc principalement.

Les jeunes larves de 1e stade s’enfoncent dès l’éclosion dans les feuilles et minent une galerie de 1 à 2 mm de long.

Les larves de 2e et 3e stade élargissent les mines qui prennent une forme circulaire.

Les larves âgées 4e et 5e stade allongent ensuite les mines parallèlement aux nervures de la feuille. Les mines peuvent fusionner et même franchir les nervures.

La chenille (0,5 à 5 mm selon le stade), très plate, se développe à l’intérieur de la feuille dont elle dévore le parenchyme supérieur (couche cellulaire sous épiderme).

La larve se transforme en nymphe puis en chrysalide qui perce l’épiderme de la feuille, permettant la libération du papillon.

Un certain nombre de chrysalides entre cependant en diapause (sorte de léthargie) à partir du mois de juillet, puis elles tombent au sol avec la feuille et restent tout l’hiver dans les feuilles au niveau de la litière.

La mineuse possède plusieurs générations par an en fonction des conditions climatiques (souvent 2 à 3 cycles par an.

Si l’hôte préféré de la mineuse est le marronnier d’Inde (à fleurs blanches), en cas de forte infestation, elle s’attaque également au marronnier à fleurs rouges et à l’érable sycomore.

Les moyens de lutte pour se débarrasser de cet insecte sont très restreints.

Seul le ramassage total et l’élimination systématique des feuilles tombées permettront de freiner l’évolution des attaques.

Le compostage domestique n’en vient pas à bout car il est impératif qu’il se déroule à haute température (60 à 70°C) pendant plusieurs semaines, ce qui n’est pas le cas à la maison.

Les solutions préconisées sont donc de les brûler, dans les limites de la réglementation communale en la matière, ou de les porter au parc à conteneur.

 

Que faire des feuilles mortes?

Terreaux de feuilles ou compost?

Les feuilles mortes sont un bien précieux car ils contiennent assez de carbone pour équilibrer l’excès d’azote du gazon que l’on a toujours du mal à composter. Quoiqu’il en soit, deux solutions s’offrent à nous :

  1. Soit en faire un terreau de feuilles pur destiné à alléger les terrines de semis.
  2. Soit les stocker au sec pour utiliser en compostage l’année suivante

Voyons en détail les deux techniques:

Terreau de feuilles mortes:

Si à défaut de pouvoir vous le procurer, vous voulez préparer du terreau de feuilles de bonne qualité pour la culture des plantes en pots, fabriquez le tout spécialement avec de bonnes feuilles ramassées au début de la mauvaise saison, dans les fossés des routes forestières, dans votre jardin, et de préférence par temps sec, dans les bois c’est interdit.

Les meilleures feuilles pour la constitution d’un terreau se rapprochant le plus de celui se forme naturellement dans les grandes forêts sont celles du Chêne et du Châtaignier et celles du Marronnier, bien que ces dernières se décomposent rapidement, c'est-à-dire toutes les feuilles d’une contexture plutôt verte auxquelles vous pouvez ajouter les aiguilles de Pins, Sapins, etc.

Ramassez-les de bonne heure sur un sol sain, plutôt sablonneux qu’argileux. Plus elles seront saines, moins acide sera le terreau qu’elles formeront en se décomposant.

Les feuilles du Platane sont trop coriaces, celles du Peuplier trop acides.

Celles du Tilleul, du Frêne et de la plupart des arbustes à feuillages caduques se décomposent trop vite

Celles de l’Orme ne sont pas davantage à recommander.

Pour la préparation du terreau de feuilles sain, avec les catégories de bonnes feuilles citées ci-dessus. Formez un tas rectangulaire de celles-ci, hauts de 1 m. à 1 m.20, juste assez tassés pour donner un peu de cohésion à la masse. Afin que le vent ne les disperse pas, recouvrez les de menues ramilles ou un treillis à grosses mailes.

Un mois à six semaines après, lorsque la fermentation commence à se manifester au milieu de la masse, démolissez les tas de feuilles, à la fourche. Remaniez-les complètement et reconstituez-les à côté, en mettant cette fois, au fur et à mesure que vous les déplacez, les feuilles du centre à la périphérie, celles du dessus dans le fond et inversement dans les deux tas. Après avoir ainsi remanié les feuilles 2 ou 3 fois, à la mesure d’intervalle, sans chercher à les briser elles se présenteront à demi consumées et vous pourrez commencer à utiliser ce terreau.

Evitez de trop pulvériser ce terreau, constitué, quelque peu artificiellement, car la finesse excessive des matériaux employés au rempotage devient un obstacle à l’aération de la masse et à l’écoulement normal des eux d’arrosage, conditions essentielles de la bonne végétation des plantes.

Conservez les fragments de feuilles de différentes grosseurs. Tout cela crée un milieu spongieux, assez semblable à la couche d’humus qui se forme sur le sol des forêts et qui est si favorable au développement de la majorité des plantes de serre.

Astuce pour fabriquer un terreau rapide, ramassez des feuilles mortes et enfermez les dans un grand sac poubelle noir. Percez-y quelques trous et repliez le haut du sac sans trop serrer. Les feuilles se seront décomposées en 6 à 12 mois et le terreau sera prêt à l’emploi.

Compost à base de feuilles mortes:

Les feuilles mortes ont un rapport C (carbone) sur l’N (azote) de 30 à 50, alors que l’herbe fraîche a un C/N d’environ 12, et 25 si elle est sèche (foin).

Or, pour obtenir un bon compost, le taux C/N idéal se situe entre 25 et 30.

Le mélange herbe fraîche / feuilles mortes à part égale (en volume) est donc idéal.

 

La stratification des pépins

Lors de la consommation de pommes et de poires, les pépins peuvent être recueillis pour être semés au printemps prochain.

Chacun d’entre eux est un arbre en devenir, qui diffèrera quelque peu de l’arbre qui a produit le fruit puisque l’embryon recombine les chromosomes de celui-ci et les chromosomes de l’arbre qui a produit le pollen fécondateur.

Certes la probabilité d’obtenir un individu supérieur à ses deux géniteurs est très faible, mais pourquoi ne pas tenter le coup, car après tout, tous nos cultivars de pommes et de poires sont issus de ce processus, à l’exception des mutants (descendant d’une lignée chez lequel apparaît une mutation).

Les pépins récoltés en automne subissent une dormance qui doit être levée par un traitement au froid humide.

Ils sont mélangés à du sable humide puis placés à l’extérieur pour tout l’hiver, dans un récipient métallique ou un pot en terre cuite recouvert d’un treillis ; les petits rongeurs sont très friands de pépins !

En fin d’hiver on procédera à un semis en terrine, en serre, en enterrant les graines de 2,56 cm de profondeur ; dès que les plants on 2 ou 3 feuilles, on les repique en pleine terre à 75x30 cm. Ces arbres ne fleuriront qu’après 5 ou 6 ans ; avant cela on pourra évaluer leur comportement envers la tavelure (et l’oïdium dans le cas du pommier) et éliminer les sujets trop sensibles.

Ces arbres peuvent aussi être utilisés comme sujets porte-greffe.

 

Le poireau

Poireau monstrueux de Carentan

Paradoxalement on ignore l’origine de ce légume qui fait partie de nos traditions alimentaires depuis l’époque romaine.

Il a été cité par Pline et on raconte que l’empereur Néron en consommait de grandes quantités préparées à l’huile, afin d’améliorer sa voix. Cela lui valut le surnom de « Porophage » !

Au Royaume- Uni le poireau est d’emblème du Pays de Galles, car selon la légende, le saint patron des Gallois, Saint David, se nourrissait uniquement de pain et de poireaux. Le jour de sa fête le 1e mars ne vous étonnez pas de rencontrer des Gallois qui arborent fièrement un poireau sur leurs vêtements !

Au Moyen Age, une soupe de poireau appelée « porée » était recommandée pour soigner différents troubles respiratoires.

L’hypothèse la plus probable est que le poireau Allium porrum = famille des Alliacées dériverait d’un type d’Allium ampeloprasum, le poireau des vignes, une plante spontanée du bassin méditerranéen.

La plante :

Le poireau est une plante bisannuelle à système radiculaire très superficiel et très ramifiée : 65 % des racines se rencontrent dans les 25 premiers cm du sol.

La première année, la tige se limite à un plateau conique aplati portant les feuilles. Celles-ci ont une partie basale plus ou moins blanche. Elles sont engainées les unes dans les autres, formant le « fût ». Plus haut, leur partie libre aplatie en deux, se dispose en éventail sur un seul plan. La teinte du feuillage va du vert – jaune au gris bleuté, selon les cultivars.

L’inflorescence, haute de 1 à 1,5 m, se développe en seconde année : elle porte de très nombreuses fleurs blanches ou roses formant une ombelle sphérique. Leur fécondation, croisée à 80 %, est assurée par divers insectes.

Les graines sont noires et anguleuses ou ridées ; on en compte 350 à 400 par gramme. Leur longévité ne dépasse pas deux ans.

Les très nombreux cultivars de poireaux se classent selon l’époque de culture et de la rusticité : il s’agit de variétés – populations, et depuis quelques années, d’hybrides F1 avantageuses par leur homogénéité de comportement.

La longueur du fût dépend autant du cultivar que des conditions de culture.

Classiquement on distingue :

1. Les poireaux d’été : plantes non rustiques à feuillage vert clair, croissance rapide.

2. Les poireaux d’automne : plantes résistants à -10 °C, à récolter avant les grands froids.

3. Les poireaux d’hiver : plantes résistants à -20°C, à feuillage vert foncé bleuté abondant ; croissance lente, même en hiver et à goût plus prononcé.

Exigences :

Le poireau demande un sol meuble bien structuré, profond, frais et riche en matières organiques, avec un PH (6.5 à 7), proche de la neutralité.

La meilleure qualité s’obtient en sol lourd ayant reçu de la matière organique compostée lors du labour.

C’est une plante de climat maritime doux et humide, qui craint la chaleur et surtout la sécheresse, responsable d’arrêts de végétation.

Le poireau est très exigent en fumure : li faut prévoir 150 unités s’azote (N) à apporter en deux fois + 150 unités d’acide phosphorique (P) + 200 unités de potasse (K) + du soufre et du bore.

Production toute l’année (avec repiquage).

La culture se pratique en plein air, avec élevage en pépinière, que ce soit en serre chaude, en tunnel ou en plein air selon la période de l’année.

Le semis se fait en lignes plutôt qu’à la volée, à faible densité afin d’obtenir des plantes robustes. Les graines germent en 10 jours à 20°C et en 16 jours à 15°C.

Plantation en trous, ensuite deux buttages sans enterrer l’éventail de feuilles. En fin d’été, couverture par un voile de forçage comme protection anti-insectes.

Le tableau résume les 7 calendriers de cultures possibles, en associant 4 d’entre eux il est possible de récolter des poireaux toute l’année.

Culture Dénomination Semis Plantation Distances Profondeur Récolte
Culture en serre chaude Culture d'été hâtive 15-déc Mars 25 x 10 10 Juin-Juillet
Culture d'été tardive 15-févr Avril 25 x 13 10 Juillet-Août
Culture en serre froide Culture d'automne hâtive Février Mai 35 x 15 15 Sept-octobre
Culture en tunnel plastique Culture d'automne tardive Avril Fin juin début juillet 40 x 15 15 Nov-décembre
Culture d'hiver hâtive Mars Juin 40 x 15 18 Jan-février
Culture en plein air Culture d'hiver tardive Avril Juillet 40 x 15 18 Mars-avril-mai
Poireaux baguettes Début août Oct-novembre 25 x 10 10 Mai

 

Semis à chaud.

Pour les poireaux d’été et d’automne : semer à chaud en janvier en terrine ; lorsque les jeunes plants ont un diamètre de +/- 5mm, repiquer en couche, ou petits pots, à 10 x 10 cm, bien aérer.

Culture avec semis en place.

Dans ce cas on économise le travail de repiquage, mais la période de production se limite à l’automne et à l’hiver.

Le début de la culture est délicat, comme pour les oignons semés.

Semis 1-15 avril pour récolter en septembre – octobre : les variétés d’automne.

Semis 15-30 avril pour récolter en novembre – décembre : variétés d’automne.

Semis 1-20 mai pour récolter de décembre à mars – avril : variétés d’hiver.

Maladies et ravageurs.

-Le respect de la rotation est une mesure préventive très importante.

-L’emploi de graines désinfectées (à faire soi même). Et les semis en pépinière en sol sain sont également à recommander.

-La rouille provoque des pustules jaune – brun en automne, lors des alternances de chaleur et d’humidité.

-Les trips provoquent des petites taches gris clair sur le feuillage.

-Trois insectes occasionnent de graves dégâts aux poireaux.

1. La teigne, (un papillon) dont les larves minent les feuilles ; les chrysalides vivent dans un cocon ; on combat ce lépidoptère en traitant soit avec une préparation bactérienne (Bacillus thuringienssis), soit avec un insecticide du groupe des pyréthrinoïdes.

2. La mouche mineuse du poireau : présente des larves jaune pâle et des pupes brunes dans le limbe des feuilles. Il y a 2 générations par an ; il convient de couper les feuilles atteintes dès que l’on remarque des piqûres.

3. La mouche de l’oignon : présente des larves grisâtres et des pupes brunes dans les feuilles ; une longue rotation et l’emploi de semences désinfectées suffisent généralement à limiter les attaques.