Cercle horticole

Mise à jour : 09/01/2010 11:28:58

 

Table des matières     Info

 

 

Les dégâts du sanglier dans les jardins ( 07 - 02 - 09 )

Allez les vers ( 18 - 01 - 09 )

Les bulbes d'été ( 18 - 01 - 09 )

Utilisation des plantes bulbeuses dans les parcs et jardins. ( 23 - 12 - 08 )

Les fruits à noyau au jardin d'amateur ? ( 10 - 12 - 08 )

Comment favoriser les équilibres naturels dans un verger? ( 10 - 12 - 08 )

 

Les dégâts du sanglier dans les jardins

Ces deux dernières décennies, la forêt wallonne, comme d’autres forêts d’Europe occidentale, a vu croître ses populations de sangliers de façon importante.

En 2007, la Division de la Nature et des Forêts (DNF) estimait la population de sangliers avant les naissances à 21.000 individus, soit un triplement de l’effectif en 20 ans ! Cette démographie galopante a entraîné une augmentation des densités locales, puis l’extension de l’espèce à de nouveaux espaces. Depuis quelques années, on observe même des incursions dans des zones résidentielles périurbaines.

Evolution des populations de sangliers en Région wallonne

Le sanglier, un animal opportuniste...

... qui peut provoquer des dégâts dans les zones périurbaines.


 

Le sanglier : généralités

Le sanglier est l'ancêtre du porc domestique. Espèce grégaire, il vit au sein d'une structure sociale appelée « compagnie ». Des individus isolés peuvent néanmoins être observés. Dans nos régions, l’activité du sanglier est essentiellement nocturne. Il peut parcourir plusieurs kilomètres en une seule nuit.

Intelligent, le sanglier présente de grandes facultés d'adaptation et un taux de reproduction élevé. D’une année à l’autre, la population peut augmenter de 50 à 200 %. Cette augmentation est liée à différents facteurs dont :

- l’amélioration des conditions alimentaires, qui accroît le potentiel reproducteur de l’espèce :

- fructifications forestières (glands, faînes) abondantes ces dernières années ;

- modification des pratiques agricoles (développement des cultures de maïs et de colza);

- nourrissage dissuasif autorisé en forêt ;

- le climat (hivers cléments réduisant la mortalité des jeunes et tempêtes des années 90 ayant créé des zones de refuge et d’alimentation) ;

- l'augmentation des superficies boisées ;

- la présence de zones non chassées (réserves naturelles, etc.) qui peuvent servir de refuge;

- les prélèvements par la chasse, parfois insuffisants.

Le sanglier est classé par la loi sur la chasse dans la catégorie « grand gibier ». Il peut être chassé :

- en battue, du 1er août au 30 septembre, en plaine ;

- en battue ou au chien courant, du 1er octobre au 31 décembre, tant en plaine qu’au bois;

- à l'approche et à l'affût, toute l'année, tant en plaine qu’au bois.

En outre, dans des cas spécifiques, il peut faire l’objet d’actes de « destruction » soumis à autorisation de la DNF.

Le sanglier est-il dangereux pour l'homme ?

Suite à la pression des activités humaines, le sanglier ne craint plus de fréquenter les zones proches des habitations. Il n'en reste pas moins un animal sauvage qui a généralement peur de l'homme.

A de rares exceptions (laie protégeant ses marcassins, animal blessé ou se sentant acculé), le sanglier n'est pas dangereux pour l'homme ; il cherche plutôt à le fuir. Le particulier qui surprendrait des sangliers dans son jardin n'a donc pas de raisons particulières d’avoir peur. Se montrer, faire du bruit, allumer une lampe, sont autant de bons réflexes qui devraient suffire à les faire fuir.

Sauf exception, il n'est donc pas nécessaire d'appeler la police, les gardes forestiers ou les pompiers.

Pourquoi le sanglier commet-il des dégâts ?

Le sanglier, seul grand gibier omnivore de nos régions, est une espèce opportuniste. Son régime alimentaire varie en fonction des saisons et de la disponibilité des aliments. En général, il est composé d’environ 90% de végétaux et de 10 % d’animaux (vers de terre, larves, insectes, petits rongeurs, charognes, etc.). La ration quotidienne d’un sanglier de 60 kg se compose d’environ 3 kg de végétaux et de 200 g de nourriture variée d’origine animale.

C’est pour couvrir ses besoins en protéines que le sanglier fouille le sol et retourne le gazon des prairies ou des pelouses, riche en vers, lombrics, petits rongeurs, etc. Les jardins situés à proximité de bois, où le sanglier se réfugie de jour, représentent donc pour lui une source de nourriture très riche et attractive. Ils peuvent être visités en toutes saisons.

« Mieux vaut prévenir que guérir »

La clôture a permis de protéger le jardin de gauche

La meilleure protection contre les incursions de sangliers est la pose d'une clôture efficace autour du jardin; le coût d'une telle clôture peut être largement inférieur à la remise en état du jardin.

Les répulsifs acoustiques, optiques ou chimiques, ne présentent qu'une efficacité limitée pour l'effarouchement des sangliers.

Encadrant le jardin, le but d’une clôture est d'empêcher physiquement l'animal d'y accéder. Tous les accès devront être fermés car le sanglier est un animal rusé, capable d’effectuer des déplacements inattendus (ruelles, rues, etc.) pour accéder à son but.

Outre les conditions d'implantation, d'entretien et de prix de revient, le choix d'une clôture sera conditionné par les critères de fiabilité, de durabilité, de visibilité, d'esthétique et de sécurité (présence
d'enfants p.ex.).

De nombreux modèles de clôtures existent sur le marché et sont susceptibles de convenir. La clôture avec treillis en « Ursus » et piquets en bois s'impose dans les petits jardins tandis que la clôture électrique convient mieux pour les grandes propriétés. Un accord entre voisins permet de diminuer les frais fixes (p.ex. : un rouleau de treillis peut convenir pour clôturer 2 propriétés ; l’électrificateur peut être acheté en commun).

Clôture avec treillis en Ursus et piquets en bois

Clôture électrique : moyen confirmé de prévention des dégâts

 

La clôture avec treillis en « Ursus » et piquets en bois

- Treillis : Ursus galvanisé, mailles carrées ou rectangulaires, fils de 2 mm de diamètre espacés de 15 cm au maximum ; hauteur de 110 cm au minimum (80 cm hors sol et 30 cm enterrés) ; grillage bien tendu.

- Piquets : en bois (épicéa traité de 8 cm de diamètre au minimum ou chêne, etc.) ; longueur de 120 cm (80 cm hors sol et 40 cm enterrés), espacement de 3 m entre les piquets, avec des jambes de force (renforts) dans les coins.

A titre indicatif, un rouleau de treillis de 50 m de longueur coûte de l’ordre de 200 € et il faut compter 2 à 2,5 € par piquet en bois. A ces montants, il convient d’ajouter le coût de la pose (p.ex. par un entrepreneur de jardins). Ainsi, globalement, le coût d’une clôture avec treillis en Ursus, varie de 10 à 20 € par mètre courant, en fonction de la longueur placée.

La clôture électrique

- Electrificateur : si possible sur secteur (220 V), sinon sur pile au lithium (autonomie d’environ 1 an, plus grande que sur batterie). Puissance recommandée : minimum 1 Joule.

- Conducteur : fil rond en acier galvanisé ou en aluminium, 2 mm de diamètre, bien tendu à l’aide de tendeurs, 2 à 3 niveaux de fils (20-50 cm ou 20-40-60 cm de hauteur par rapport au sol).

- Piquets : en bois et avec jambes de force dans les coins (épicéa traité de 8 cm de diamètre au minimum ou chêne, etc.) ; format plus « léger » pour les piquets intermédiaires (espacés de 4 à 6 m).

- Isolateurs : toujours disposés vers l'extérieur du jardin.

- Prise de terre : en cuivre ou en acier galvanisé, 1,5 m de long, enterrée si possible dans un endroit humide.

- Entretien : il faut éviter tout contact entre les fils conducteurs et la végétation (herbes, branches), d’où la nécessité d’un entretien régulier : taille des branches et maintien d’un sol « propre » sous la clôture par désherbage mécanique ou chimique.

A titre indicatif, le coût global d’une clôture électrique (matériel et pose compris) varie de 10 à 15 € par mètre courant, en fonction de la longueur placée. La part la plus importante de ce coût est due à l’électrificateur (de l’ordre de 200 à 400 €).

Une brochure détaillée sur la clôture électrique est disponible sur le site Internet

http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/cloture_electrique_sanglier.pdf

Qui paie les dégâts ?

Les frais consentis par un particulier pour la protection de sa propriété et la remise en état de son jardin sont entièrement à sa charge. En effet, en tant qu'animal sauvage, le sanglier a le statut juridique de « resnullius » : cela signifie qu'il n'appartient à personne.

La loi du 14 juillet 1961 prévoit toutefois une indemnisation des agriculteurs victimes de dommages causés par le grand gibier à leurs « champs, fruits et récoltes », par le ou les titulaire(s) du droit de chasse sur les parcelles boisées d’où proviennent les sangliers. En l’absence de règlement à l’amiable entre les parties, seul le Juge de Paix est compétent pour définir le montant des dommages et la répartition de celui-ci entre les différents titulaires du droit de chasse. Malheureusement, la procédure peut parfois prendre plusieurs années avant d'aboutir.

Comment réparer des dégâts ?

Dégâts dans une pelouse

Une « griffe à long manche » facilite la remise en place du gazon

Dans un jardin, les dégâts concernent essentiellement la pelouse.

- S'ils sont limités et superficiels (moins de 5 cm de profondeur), il est recommandé de les réparer manuellement, le plus rapidement possible, soit dans les 3-4 jours. On veillera d'abord à reboucher les trous en remettant les mottes d'herbe en place, racines vers le bas, p.ex. à l'aide d'un outil de type « griffe à long manche ». Ensuite, à l'aide du pied, les mottes seront bien tassées afin de favoriser la reprise du gazon. Si des vides subsistent, quelques semences pour pelouse seront apportées afin de fermer le couvert et d’empêcher l'apparition de plantes non désirées.

- Pour des dommages profonds, anciens, étendus ou concernant un gazon « haut de gamme », une réparation plus lourde devra être envisagée. Dans le pire des cas, un nouveau semis de la partie détruite sera réalisé.

A éviter !

Il est vivement déconseillé de laisser des restes de nourriture dans son jardin pour éviter d’y attirer les sangliers. Les tas de compost et les ordures les attirent également. Par ailleurs, en raison des risques évidents que cela comporte, mais également par obligation légale, il est interdit d'utiliser un quelconque système de piégeage, d’empoisonnement ou de tirer les sangliers dans son jardin avec une arme.

 

Allez les vers

Le lombricompost s'utilise au potager, en fumure de fond ou aux semis. Aussi aux plantations et dans les jardinières.

Eisenia est un ver de surface qui se trouve à maximum 10 cm et n'aime toutefois pas la lumière.

On reconnaît ce ver de fumier parce qu'il est plus petit, plus mince, plus nerveux et de couleur plus vive (rouge foncé et orange). Dans la nature, les vers de fumier sont présents dans la litière en forêt, et sur toutes les surfaces de sol suffisamment couvertes de débris végétaux et maintenues humides.

Il peut vous aider à faire du compost. Il suffit juste de le nourrir et de l'abreuver dans une compostière. Un bac de poissonnier en frigolite avec un couvercle ventilé peut suffire. Ou une poubelle en plastique (voir encadré). La matière organique produite s'appelle lombricompost parce que l'essentiel des déchets organiques mis à composter passe par leur tube digestif. Les vers, que vous aurez été cherché dans du fumier, se nourrissent de la matière organique qu'ils trouvent en surface et déposent leurs déjections dans le fond du bac. Les déjections rejetées, et qui constituent le lombricompost, sont une mine d'or. Ces éléments fins sont un concentré de fertilisant. Davantage qu'un fumier classique.

Il faut plusieurs milliers d'individus pour que le compostage soit efficace. Les bactéries et les champignons microscopiques interviennent aussi dans ce type de transformation organique. Ils attaquent les végétaux, les ramollissent et les rendent ingérables par les vers qui ne possèdent pas de dents et qui ont donc besoin d'une alimentation tendre. Pas de déchets de viande surtout !

Donnez donc des déchets les moins grossiers possibles. Découper au maximum les restes de cuisine. Ainsi, couper une peau de melon en quartier d'un ou deux centimètres prend à peine une minute et accélère le compostage de plusieurs semaines. En hiver, il faut protéger les vers et le tas de compost en couvrant le tas de feuilles mortes par exemple. L'été par contre, il est nécessaire d'arroser le tas de temps en temps.

Les lombrics sont gloutons, ils mangent entre 1/2 et 1 fois leur poids par jour! Cela dépend essentiellement des conditions de vie du vers. Ils aiment être au calme et à l'obscurité. La température doit avoisiner les 20 °C (entre 15 et 25 °C, ils se sentent bien). Ils se reproduisent également beaucoup. Un seul lombric peut avoir 500 descendants en un an !

Le lombricompost ne peut pas être utilisé pur. Non pas à cause d'un risque de brûlure des racines mais parce qu'il n'a pas de structure. S'il n'est pas mélangé à de la terre, sa texture est trop fine pour pouvoir assurer la stabilité des plantes. Le lombricompost présente les propriétés du compost obtenu au jardin. Il nourrit les plantes, il améliore la structure du sol. Il favorisera particulièrement une bonne rétention de l'eau permettant une meilleure résistance à la sécheresse estivale et donc une diminution des arrosages. Le lombricompost stimule aussi l'enracinement des plantes et donc une bonne reprise des plantations.

Astuce récup

Récupérez une poubelle de 50-80 L. Placez à 15 cm du fond une plaque trouée. Elle permet d'évacuer du jus afin que les matières ne soient noyées. Sinon, les vers -ne mangeraient plus, ils ne nagent pas.

Famille Eisenia

Pour récolter le compost, étaler une couche de matières organiques sur le compost. Attendre une dizaine de jours. A ce moment la plupart des vers ont migre dans cette couche superficielle. On prélève alors cette couche de matière en décomposition, riches en vers et on l'utilise dans un second bac pour commencer un nouveau compostage. Si on ne dispose que d'un seul bac, on mettra en réserve la couche prélevée afin de la réutiliser après prélèvement du compost.

http://environnement.wallonie.be/education/compost/lombricompost.htm

 

Dominique WAUTHY

Lorsqu'on ne dispose que de peu de déchets organiques et que l'on souhaite les utiliser pour faire du compost, le lombricompostage constitue une alternative.

 

Utilisation des plantes bulbeuses dans les parcs et jardins.

Les utilisations

Choix des végétaux

Le choix des végétaux est, avant tout un choix personnel (goûts, couleurs, moyens).

Il existe une gamme très large d’espèces et cultivars se différenciant par:

- Les époques de floraison dans une même espèce. Il existe des différentes floraisons, hâtive, tardive

- Leur développement: les plus petites mesurent 10 cm de hauteur (le crocus, perce-neige), tandis que les plus grandes mesurent jusqu’à 1m20 et plus (allium, le glaïeul).

- Les couleurs : presque toutes les nuances sont rencontrées. Des feuillages colorés existent également.

- Les formes : les fleurs excellent dans l’art de présenter des formes extra ordinaires.

- La durée de floraison: elle peut varier en fonction de la plante elle-même mais aussi de son environnement (orientation en plein soleil, légèrement ombragée) ou encore de la situation par rapport au vent, au climat...

Avec cette palette de choix, il est envisageable de réaliser de belles compositions.

Quelques exemples d’utilisation pour l’extérieur

- Plus près de soi : lorsqu’on plante des bulbes à floraison printanière, c’est qu’on a envie de fêter l’arrivée du printemps pour profiter des fleurs, choisir des endroits où elles seront visibles : le long de l’aire de stationnement, près de la porte d’entrée, devant la fenêtre de la cuisine ou autour du lampadaire, de la boite aux lettres ou d’un arbre qui est dans la pelouse.

- De la lumière sous les arbres : En planifiant la plantation les bulbes à floraison printanière, ne pas s’inquiéter de la lumière. Les arbres à feuilles caduques (qui perdent leurs feuilles à l’automne) ne sont pas encore parés de leurs feuilles lorsque les bulbes à floraison printanière sortent de terre. La lumière est présente en suffisance.

La plantation en association : il est possible d’avoir des plantes bulbeuses en fleur presque toute l’année. Il est donc préférable de connaître les périodes de floraison des autres plantes, des arbres et arbustes du jardin, afin d’avoir continuellement d’harmonieux ensemble de couleurs.

De plus, les massifs d’arbustes, tout au long de l’année, présenter un aspect souvent terne. Des plantations par groupes de plusieurs bulbes seront du plus bel effet.

Les bulbes à floraison estivale de grande taille comme le lis ou le glaïeul ne seront utilisés que dans des massifs de grande dimension mais aussi avec des arbustes à feuillage persistant qui contrasteront avec le déploiement des fleurs.

Quand on choisit de planter les bulbes entre les arbustes ou les vivaces, dans les rocailles ou au bord des bassins, il faut utiliser une technique un peu particulière.

Il faut d’abord choisir des bulbes qui se naturalisent facilement car ceux-ci resteront en place. En fait, entre cinq et sept ans, voire quinze ans ou plus. De plus, il faut préparer le sol, mais seulement aux endroits où l’on désire implanter les bulbes, en évitant de casser ou d’endommager les branches ou des tiges.

Dans les rocailles, on essaie de déplacer le moins la terre pour éviter les problèmes d’érosion par les pluies.

Le véritable problème que présente la culture des bulbes à floraison printanière en association dans les plates-bandes est l’entretien de celles-ci. En effet si on décide de retourner la terre des plates-bandes, il faut faire attention à ne pas déterrer ou abîmer les bulbes présents.

Les plantes bulbeuses à floraison printanière peuvent être associées à des plantes vivaces. Mais le plus souvent, une association avec des plantes bisannuelles que sont les pensées, les myosotis, les giroflées, les pâquerettes feront merveille.

Si plusieurs espèces différentes (ou d’autres fleurs) coexistent, surtout dans un petit parterre, il est indispensable de faire attention au choix des variétés. En effet, elles devront non seulement offrir l’harmonie des couleurs, mais aussi fleurir au même moment.

Il est également essentiel de tenir compte des hauteurs définitives. Placer les plus hautes dans le fond ou au milieu (parterre vu de tous les côtés) et les petites en avant plan.

Tenir compte aussi du temps de floraison, afin que toutes les plantes bulbeuses soient visible au moment de leur apogée pour éviter des erreurs comme l’exemple de grandes tulipes qui fleurissent en mai devant des variétés à courtes hampes florales et simples hâtives ; celles-ci seraient cachées en partie du moins, par le feuillage des plus tardives.

Plantation à la volée dans un gazon

Tout d’abord, il est nécessaire d’avoir une pelouse tondue courte pour repérer facilement le point de chute des bulbes.

Pour savoir où planter vos bulbes à floraison printanière hâtive dans un gazon, il est nécessaire de lancer des poignées en l’air. Il suffit alors de les planter là où les bulbes retombent. C’est une bonne façon de créer un effet magique et pour bien des années à venir.

Une autre méthode permet de planter les bulbes en groupes de 20 à 100 bulbes. C’est le cas des crocus qui offriront des zones de floraison qui seront remarquables dans un gazon. Au printemps, au moment où leur feuillage commence tout naturellement à jaunir et à mourir, il est temps de tondre la pelouse.

Un petit jardin sauvage

Pour avoir un jardin sauvage avec des bulbes, pratiquer des plantations naturalisées, c’est-à-dire en respectant au mieux l’environnement. C’est un excellent moyen de s’épargner du travail d’abord et de l’entretien ensuite.

D’abord, éliminer les plantes adventices très résistantes et leurs racines en effectuant un labour profond et un désherbage. Pour la plantation, ignorer les règles habituelles d’espacement et, au lieu de composer des groupes identiques, planter les bulbes par petits groupes irréguliers mais à la même profondeur.

Une fois en terre, ils se suffisent à eux-mêmes et se multiplient pendant des années, comme dans la nature. Une bonne solution pour déterminer la forme des taches consiste à jeter d’une manière éparse les bulbes sur le lieu choisi pour la plantation

Si cette plantation est réalisée dans une pelouse et qu’il faut assurer la floraison toutes les années, il est essentiel de ne pas couper l’herbe tant que le feuillage n’est pas encore desséché. Si la plantation s’effectue dans une pelouse ancienne, découpez des plaques de gazon avant de planter les bulbes ou utiliser un plantoir qui enlèvera une coupe de gazon et de terre.

Ne pas oublier que les bulbes demandent une terre fertile, profonde et bien drainée. Ils se développeront allégrement, se multiplieront alors pendant des années et créeront des motifs riches en couleurs. S’ils deviennent trop serrés, il faut en arracher quelques-uns le dessèchement du feuillage et les diviser avant de les replanter.

Lorsqu’on plante des bulbes par petits groupes d’une demi-douzaine (pour des raisons financières), il est préférable de les rattacher à un élément particulier du décor, par exemple à un arbuste.

Une technique qui plait

Les décorations sont fatiguées et l’on peut commencer les travaux d’automne. Dans bien des cas, les géraniums et les pétunias ont triste mine. Il est très probable que ces plantes d’été ne pourront plus se refaire une beauté avant les frimas. C’est le bon moment, pour arracher, nettoyer et surtout replanter les bacs afin de préparer les floraisons printanières.

Il n’y a pas de grands risques en plantant les bulbes à fleurs dans les bacs. Il est même possible d’utiliser la terre de l’été. La plantation de certaines espèces est parfaitement possible, surtout à l’aide d’espèces naines. Crocus, perce-neige, jacinthes, tulipes botaniques et même les nouveaux narcisses à petites fleurs donnent de grandes satisfactions.

Par contre, éviter les tulipes à longues tiges, à floraison tardives ainsi que les traditionnelles jonquilles. Une banale pluie, alors qu’elles sont en fleur, transformera le bac en un champ de bataille peu esthétique.

Le must consiste à planter, en pots, en bacs ou en caissettes, divers bulbes les uns sur les autres. Au printemps, ce sera une vraie succession de floraisons très diverses. Cette technique-ci est permise par les bulbes n’utiliseront la terre que pour s’ancrer et tirer l’eau qui leur est nécessaire.

Disposer, sur 5 cm de terre, une série de bulbes en choisissant les plus gros : tulipes et jacinthes par exemple. Poser un bulbe tous les 5 à 7 cm et recouvrir de terre.

Par-dessus, placer des bulbes un peu plus petits comme les tulipes botaniques et muscaris ; recouvrir et terminer par une série de petits bulbes : perce-neige et crocus par exemple.

Compléter de terre en ayant à l’esprit qu’il faut compter 5 à 7 cm de substrat sur le dernier étage des plantes. Arroser abondamment et laisser les contenants à l’extérieur dans un endroit ombragé et frais. Posées sur le balcon à l’ombre, le résultat sera parfait. Dans le courant de l’hiver, un arrosage par mois sera indispensable surtout si la pluie n’atteint pas directement la terre. Les apports d’eau se feront de préférence le matin et seulement si la terre n’est pas gelée. Protéger les parois des bacs dès que la température descend au-dessous de -5 degrés. Cela permettra d’éviter que le gel n’abîme les bacs où n’altèrent les racines.

Dès le début janvier, lorsque les racines seront bien développées, il est possible d’avancer la floraison d’un ou deux pots. Pour y parvenir, entrer les potées dans un local tempérée et sombre. Après 10 à 15 jours, déposer les décorations derrière une fenêtre du salon ou du jardin d’hiver. Prendre garde car, à une température de 20 à 22°, les plantes bulbeuses se développent très rapidement et ont, de surplus, tendance à s’allonger exagérément.

Il est également envisageable d’effectuer ce type de travail à l’extérieur en pleine terre ou, avec des caissettes à placer dans les endroits bien déterminés pour assurer la décoration.

La fleur coupée

L’élégance, la beauté, l’envie de «rentrer le jardin à l’intérieur » amènent très souvent le particulier à concevoir des coupes pour réaliser des compositions florales ou des décorations en vases.

Il est préférable de prévoir un coin du jardin réservé à cet effet (pas trop exposé à la décoration car il risque de se dégrader au fur et à mesure des récoltes), plutôt que d’aller cueillir des hampes florales parmi les massifs. Seul le grand nombre de plantes bulbeuses fleuries en même temps en un même endroit peut concevoir ce genre de récolte.

Ne pas perdre de vue que cette option exigera certaines règles de conduite :

- Choisir des bulbes de première qualité

- Assurer un parfait développement de toutes les plantes bulbeuses, les planter à distances identiques afin d’assurer à chaque végétal un développement correct (donc, pas d’effet de masse).

- La plantation en lignes facilite l’entretien et le suivi des plantes pour fleurs coupées.

- Opter pour des plantations par échelonnement pour ne pas avoir toutes les fleurs en même temps. Précisons néanmoins que les bulbes ont des périodes de floraison assez précises. Inutile donc d’espacer la plantation d’une même espèce en espérant prolonger la floraison. Inutile également de planter certains bulbes plus profondément que d’autres. Le vrai risque, dans ce cas-ci, est de constater simplement que certains bulbeuses ne sortent pas de terre. Pour toutes ces raisons, choisir des espèces en respectant leur propre époque de floraison.

- Prévoir un tuteurage adéquat pour les plantes bulbeuses offrant une grande et lourde hampe florale.

- Le travail du terrain avant et pendant la culture est élémentaire.

- L’appart en fumure de fond mais aussi en fumure d’entretien est utile.

- Surveiller l’état sanitaire des végétaux.

- Prévoir un ombrage qui pourrait s’avérer nécessaire pendant l’été.

- L’arrosage est primordial ; peut-être encore plus que dans des plantations groupées ou de décoration en massifs.

- Les plantes bulbeuses utilisées pour la fleur coupée ne devront plus être reconduites la saison suivante. Elles serviront, dès lors, à la décoration plus traditionnelle.

Les bulbes d'été

En été, toutes les couleurs des fleurs à bulbe s'épanouissent et offrent de fabuleux mélanges à l'intérieur ou à l'extérieur, pour des ambiances colorées et parfumées. Les bulbes à fleurs d'été, embellissent le quotidien grâce au naturel et charme de leurs couleurs. Les Lis du Japon et les Glaïeuls s'accordent très bien avec de plus petites espèces telles que les Zantedeschias (Arum) dans un très joli dégradé de couleurs. Les couleurs vives sont essentiellement présentes chez les bulbes d'été; le jaune restant la principale couleur pour sa luminosité et sa chaleur comme le Glaïeul, l'Anémone, la Renoncule. Les Bégonias et les Glaïeuls (bulbes = cormes) du moins pour les variétés de petites tailles forment de magnifiques potées rondes ou de superbes jardinières, aussi l’Acidenthera dit glaïeul d'Abyssinie. Glaïeul, floraison de 70 à 100 jours de la plantation à la floraison. Citons aussi l’Eucomis, Sparaxis. Certaines plantes sont reprises chez nous dans le catalogue des vivaces : Hemerocallis, Hosta, Moins connues Galtonia, Nérine, Ismène.

Source d'inspiration à l'intérieur comme au jardin, les bulbes à fleurs d'été illustrent au quotidien la nature. A l'intérieur des maisons, ou encore sur les balcons et terrasses, notamment dans la vie urbaine, les bulbes à fleurs d'été mariés à des matériaux traditionnels revêtent un caractère insolite et naturel... de plus en plus recherché Les bulbes d'été sont uniques et évoquent la nature car ils en offrent tous les atouts prendre le temps de jardiner et de voir grandir et fleurir ce rayon de soleil quotidien que sont les bulbes d'été ou s'évader dans son jardin, sa maison ou sur une terrasse... l'essentiel est de faire comme on le souhaite... les bulbes d'été fascinent, embellissent et ensoleillent le quotidien et réveillent la nature dès le mois de mai.

La plantation

Tous les sols se prêtent à la plantation des bulbes, à l'exception des sols trop humides. Cependant pour que les conditions de plantation soient optimales, il est conseillé de privilégier la mise en terre sur un sol bien drainé et ensoleillé. La chaleur et l'écoulement de l'eau sont des éléments importants pour une bonne floraison des bulbes d'été.

L'exposition

Plus ils seront exposés au soleil, et plus ils s'épanouiront et fleuriront, même si un peu d'ombre est accepté. La profondeur de plantation varie en fonction des types de bulbes, mais généralement le bulbe doit être enterré à une profondeur correspondant au double de sa hauteur. Par exemple, pour les glaïeuls, il conviendra de les mettre en terre à une dizaine de centimètres de profondeur, pour les dahlias cela dépendra de la grosseur du tubercule. Evidemment quelques exceptions viennent confirmer cette régie, comme les bégonias , qui généralement ont déjà subi en premier forçage à l'intérieur, que l'on recouvrira de 1 à 2 centimètres de terre, par contre les lis ont besoin d'au moins 15 cm. Laissez de 10 à 15 cm entre chaque bulbe, pour les dahlias 40 cm minimum seront nécessaire.

Quelques précautions

Les bulbes d'été sont sensibles au gel, il faut les planter au printemps pour éviter tout risque de gelée nocturne et les conserver dans un endroit sec et à l'abri du froid pour qu'ils puissent être replantés des le printemps suivant.

Le lis du Japon est certes le bulbe le plus délicat, les autres lis sont plantés en automne. L'Anémone (bulbe s'appelle patte) de Caen et Ste Brigitte, le Crocosmia peuvent être laissés en terre et se naturaliser pendant la période de gel, à la condition qu'ils aient été préalablement bien paillés. Quant au Canna, le plus souvent cette plante est cultivée en bac.

 R. Daloze

 

Les fruits à noyau au jardin d'amateur ?

Publier dans "La sibérie"

Par André SANSDRAP, Chargé de cours honoraire, Haute Ecole Charlemagne

Lors de la création d'un verger dans leur jardin, beaucoup d'amateurs souhaitent y planter des espèces fruitières à noyau (cerisiers, pruniers, pêchers, éventuellement abricotiers et amandiers). La réussite dépendra principalement d'un choix initial judicieux d'un matériel végétal de qualité, bien adapté aux conditions locales, puis par la suite des soins accordés aux arbres.

Dans cet article, nous aborderons les principaux points à prendre en considération. Lors de la 13ème Journée de l'Arboriculture qui aura lieu le 29 novembre prochain, bien d'autres informations pratiques pourront être obtenues aux stands, conférences et démonstrations.

Choix des espèces en fonction du site

Les fruits à noyau demandent un sol limoneux ou sablo-argileux bien structuré, profond (seuls les pruniers sont moins exigeants à cet égard) avec un pH proche de la neutralité (pH = 6,5 à 7). Tous craignent l'humidité stagnante, même pendant un temps limité à quelques semaines. De manière générale, les sujets porte-greffe faibles semblent plus sensibles à l'excès d'eau et à la compacité du sol que des sujets plus vigoureux. Pour les pêchers, abricotiers et amandiers, le recours à un porte-greffe prunier est conseillé.

Le climat général et le microclimat vont influencer fortement le comportement des arbres fruitiers à noyau. Tous redoutent un air humide qui aggravera les attaques de maladies cryptogamiques et leur floraison précoce peut les exposer chaque année aux gelées tardives. La gravité de celles-ci dépend de l'altitude et de l'exposition de la parcelle (éviter nord et est) ainsi que de l'écoulement ou non de l'air froid. L'incidence du gel printanier est la plus forte chez les amandiers et les abricotiers. Elle est de moins en moins forte pour les pêchers puis les cerisiers à fruits doux et enfin les griottiers. Mais il existe au sein de chaque espèce des différences de sensibilité entre les cultivars qui ont été confirmées par la pratique.

On considère généralement que, sauf situation privilégiée, notre climat n'est pas suffisamment chaud pour assurer une fructification régulière et de niveau satisfaisant chez les cultivars de pêches à chair jaune, les pavies et les nectarines. Seuls les brugnons et les pêches à chair blanche arrivent à maturité chez nous. Les prunes japonaises, les amandes et les abricots ont également des difficultés à atteindre régulièrement leur pleine maturité.

Choix d'un système de plantation

Les distances de plantation et le sujet porte-greffe doivent être choisis en fonction du système de conduite des arbres. Les cerisiers à fruits doux ou acides peuvent être formés en fuseau basse-tige : l'arbre possède un axe central vertical sur lequel sont implantées des charpentières plus ou moins horizontales. La cime a une forme conique. Cette forme est difficile à maîtriser chez le pêcher et impossible chez les pruniers. Ceux-ci tendent à pousser en tête et à se dégarnir dans le bas.

Toutes les espèces peuvent être conduites en buisson basse-tige, demi-tige ou haute-tige. On peut opter pour un buisson à axe central, sans axe central (=forme en gobelet) ou à axe central temporaire qui sera supprimé après quelques années.

Choix des cultivars

Chez les fruits à noyau, le mécanisme de fructification (c'est-à-dire de fécondation des fleurs) diffère selon l'espèce et même parfois selon les cultivars au sein d'une espèce donnée. C'est dire l'importance de la connaissance et du respect de ces règles afin d'effectuer un choix judicieux.

Il existe trois cas de figure :

- Autocompatibilité : le pollen émis par les fleurs d'un arbre assure leur propre fécondation. Ainsi la distance à parcourir par le pollen entre les étamines et le stigmate se limite à quelques millimètres. Dans un jardin d'amateur, il est donc possible de ne planter qu'un seul arbre par espèce. Ceci est la règle générale pour les pêchers et les cerisiers à fruits acides ainsi que pour quelques cultivars de cerises douces, d'abricots et de prunes.

- Autoincompatibilité : les fleurs d'un arbre ne peuvent être fécondées que par du pollen provenant d'un autre cultivar qui fleurit en même temps. Souvent, il y a réciprocité. Il faut nécessairement dans ce cas planter au moins deux arbres de cultivars compatibles. Les pépiniéristes compétents pourront vous conseiller utilement à cet égard lors de l'achat d'arbres. Cette situation prévaut chez les pruniers, les abricotiers et les amandiers.

- Interincompatibilité : chez tes cerisiers à fruits doux, les différents cultivars ont été classés en plusieurs familles appelées «groupes d'interstérilité». Un cultivar appartenant à un groupe donné ne peut être fécondé par les autres cultivars du même groupe mais bien par un cultivar d'un autre groupe et qui fleurit en même temps. Souvent, il n'y a pas de réciprocité. Ainsi s'expliquent les nombreux cas de non-fructifications de cerisiers à fruits doux même si la floraison est satisfaisante. En pratique, il est donc conseillé de planter plusieurs cultivars de cerises douces appartenant à des groupes différents. Ici aussi le pépiniériste pourra conseiller un choix de cultivars compatibles. Mais rappelons qu'il existe aussi quelques cultivars de cerises douces autocompatibles.

Le choix des cultivars dépendra aussi de l'objectif de production : récolte échelonnée afin d'approvisionner le ménage pendant une longue durée ou maturité groupée dans le temps afin de transformer les fruits... La rusticité des cultivars est un autre critère de choix important : il s'agit en fait de la plus ou moins grande tolérance envers différents agents adverses (par exemple les gelées de printemps, les pluies et l'humidité de l'air ainsi que les principales maladies et les ravageurs).

Il convient aussi de tenir compte des époques de maturité en fonction des dates habituelles de départ en vacances (si on en prend...).

L'aspect extérieur et la qualité gustative des fruits sont également des critères de choix des cultivars. A cet égard, les plus grandes différences s'observent chez les pruniers.

Choix des arbres

Après avoir défini le système de conduite, les sujets porte-greffe et les cultivars, il reste à se procurer des arbres de ta meilleure qualité possible. La qualité intrinsèque d'un arbre se définit par son bon état sanitaire (=absence de viroses par exemple) et son identité conforme tant en ce qui concerne le porte-greffe que le cultivar. Un bon étiquetage en fournit la garantie.

La qualité extérieure d'un arbre peut s'évaluer visuellement par le bon état du système radiculaire, l'absence de blessures aux branches, un bon développement du tronc, des ramifications bien implantées (c'est-à-dire étagées sur le tronc et avec un angle d'insertion suffisamment grand) et enfin, par un aspect sain du point de greffe. Après quoi il reste à planter les arbres selon toutes les règles de l'art.

Entretien d'un verger de fruits à noyau

Le comportement des arbres (croissance et fructification) ainsi que leur longévité dépendront étroitement des soins accordés. Comme les différents points qui sont évoqués ci-dessous interagissent, il faut les considérer comme faisant un tout et n'en négliger aucun.

L'entretien du sol vise à éviter la concurrence entre les arbres et une couverture végétale en ce qui concerne l'alimentation en eau et en éléments minéraux. Il convient de désherber le sol sur une surface qui correspond à la projection de la couronne des arbres. Ce désherbage par travail superficiel du sol peut être effectué manuellement ou mécaniquement. On peut aussi détruire les adventices par un traitement thermique (=brûleur à propane) ou chimique (herbicide de contact à partir de la troisième année).

La fumure d'entretien sera apportée soit en une fois dans le courant du mois de mars s'il s'agit d'un engrais composé ternaire, soit en deux ou trois fois si on utilise des engrais simples (phosphore et potasse pendant l'hiver, azote en mars et éventuellement en juin). Pour un sol normalement pourvu en éléments nutritifs (seule une analyse peut le dire), on apportera 50 à 80 unités d'azote, 50 unités d'acide phosphorique et 100 unités de potasse par année. Ne pas oublier la magnésie et chauler si nécessaire, en fonction du pH.

La taille de formation, dès la plantation, déterminera la croissance et l'édification des arbres. Pour les pêchers et les amandiers, il faut rabattre sévèrement les ramifications présentes afin de forcer l'arbre à en former de nouvelles de bonne vigueur. Pour les autres espèces à noyau, afin de réaliser un bon équilibre entre les charpentières, on incline les plus érigées et on redresse les plus obliques puis on les raccourcit toutes dans un même plan horizontal. L'axe est rabattu à 5o-6o cm de la ramification la plus haute.

La taille d'entretien diffère de celle que l'on applique aux espèces à pépins. Elle doit être moins sévère. Comme les boutons floraux ne sont portés que par du bois de l'année précédente (bouquets de mai, rameaux chiffons et rameaux mixtes), il convient de respecter au maximum ces productions et de favoriser leur développement par un bon éclairement de la couronne jusque dans sa partie inférieure. Pour cela, il faut supprimer tout le bois vigoureux en tête et éviter la formation d'une couronne « parasol » (c'est la tendance naturelle des arbres si on n'intervient pas). Dans nos climats humides, les plaies de taille se cicatrisent mal et peuvent être une porte d'entrée pour différentes maladies. Il est conseillé de tailler soit juste avant la floraison, soit juste après la récolte (sauf les pruniers et pêchers mûrissant après la fin-août). Ainsi la cicatrisation des plaies sera plus rapide et meilleure. Un bon état général des arbres y contribue également (bonne vigueur, absence de maladies, ...).

La protection phytosanitaire

Nous nous limiterons ici aux problèmes les plus graves et les plus fréquents. Tous les Prunus peuvent subir des dégâts occasionnés par plusieurs maladies cryptogamiques ou bactériennes ainsi que par différentes espèces de pucerons.

La moniliose des fleurs et des rameaux (Monilia taxa) détruit en début de saison à la fois les fleurs et les jeunes rameaux en croissance. Une seule attaque compromet donc à la fois la fructification de l'année même et celle de l'année suivante. Comme les dégâts sont irréparables, la lutte doit être préventive (traitement fongicide juste avant et juste après la floraison. Si celle-ci dure longtemps un traitement intermédiaire se justifie).

La moniliose des fruits (Monilia fructigena) provoque la pourriture des fruits chez toutes les espèces à pépins et à noyau. La lutte doit être préventive pendant le mois qui précède la récolte, surtout en année humide et après une chute de grêle.

La maladie du « plomb » (Chondrostereum purpureum) tire son nom de la teinte grise que prend le feuillage des rameaux infectés. Ensuite, ceux-ci dépérissent et l'arbre meurt progressivement. Ce champignon qui est également présent sur peupliers infecte les arbres par des plaies (de taille, de grêle, lors de la récolte, lors de la chute des feuilles). On le combat par une bonne hygiène générale du verger et des abords (=destruction du bois mort) et par une lutte chimique préventive lors des périodes critiques qui ont été citées.

Le chancre bactérien (Pseudomonas syringae pv mors-prunorum) est une maladie qui infecte également les arbres via des blessures naturelles ou accidentelles mais qui provoque un dépérissement plus brutal des arbres. On la combat par deux traitements au cuivre lors de la chute des feuilles et un troisième lors du débourrement.

Les différentes espèces de pucerons des Prunus, dont la pullulation peut être très rapide, sont de ce fait difficilement contrôlées par les auxiliaires. Si on observe un développement important et continu des colonies, il faudra intervenir avec un insecticide spécifiquement anti-pucerons afin de ne pas perturber les autres composants de l'entomofaune.

La gommose (c'est-à-dire la formation de gomme sur les troncs et les branches des Prunus) n'est pas une maladie en soi mais un signe de 'mal-être' des arbres qui peut être dû à différentes causes (par exemple, un sol humide et un porte-greffe mal adapté, un état sanitaire général déficient, des tailles trop sévères en une seule fois, des blessures accidentelles ou des gélivures, une fumure azotée excessive, etc...).

A côté de ces problèmes généraux, il en existe de plus spécifiques.

Chez les cerisiers, la Mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi) a fait un retour en force depuis une dizaine d'années. Cet insecte pond une cinquantaine d'œufs, un par un, sur des cerises en cours de maturation. La larve (asticot) se développe dans le fruit. Les dégâts les plus importants s'observent sur les cultivars tardifs de cerises douces. Sur des arbres de grandes dimensions, la lutte chimique est difficile, voire impossible. Le seul produit agréé est le Diméthoate (avec délai de 2 semaines avant récolte, un seul traitement par année). On peut également placer dans les arbres, à partir de la mi-mai, des pièges constitués de deux plaques jaunes engluées disposées en croix (2 à 10 par arbre) ou des pièges à phéromones.

Après la chute des fruits infestés au sol, la nymphose a lieu dans la couche superficielle. On peut soit les récupérer sur une feuille plastique afin de les détruire, soit traiter le sol à la cyanamide de chaux afin de détruire les pupes, soit encore organiser un parcours pour des volailles qui iront chercher les pupes dans la couche superficielle.

Les oiseaux (principalement les merles et les étourneaux) occasionnent des dégâts importants aux cerisaies. Seuls des filets peuvent apporter une protection satisfaisante dans les jardins. Les méthodes acoustiques d'effarouchement ne peuvent y être utilisées.

Chez les cultivars de prunes mûrissant à partir de la mi-août, la deuxième génération du carpocapse ou ver des prunes (Cydia funebrana) peut détruire jusqu'à la totalité de la récolte. Vu les dimensions des arbres et la proximité de la récolte, une lutte chimique est difficile à pratiquer en toute sécurité. Les pièges à phéromones permettent de réduire fortement les pontes. Pendant le vol et la ponte, les traitements au moyen du virus de la granulose peuvent être envisagés. Il faut les répéter à plusieurs reprises en raison de la faible persistance de ce virus.

Chez les pêchers, la cloque (Taphrina deformans) est un cryptogame qui provoque au printemps des déformations graves puis le dessèchement du feuillage. Cette maladie très affaiblissante est très grave. Seule la lutte préventive permet de l'éviter. On effectue un traitement au cuivre avant l'éclatement des bourgeons puis plusieurs applications de fongicides organiques en avril et en mai, en fonction de la pluviosité.

Le retour des cerisiers dans le jardin d'amateur

Par H. MAGEIN et A. MAHOUX, Département Biotechnologie, CRA-W

La cerise, comme les fruits rouges en général, bénéficie d'une bonne image auprès du consommateur. Elle est, avec la fraise, le premier fruit du printemps.

Le consommateur apprécie la cerise pour le plaisir qu'elle procure lié à son goût, sa rareté, sa fraîcheur. Les enfants particulièrement apprécient ce fruit coloré qu'ils peuvent grappiller sans avoir à réclame l'aide d'un adulte pour l'éplucher. Cependant, l'introduction du cerisier dans le jardin d'amateur est de plus en plus rare. Les causes de cette situation sont notamment liées au développement trop important des arbres greffés sur un porte-greffe vigoureux, le plus souvent Prunus avium F12/1. En effet, qu'il soit annoncé «basse-tige, moyenne-tige, ou haute-tige», l'arbre constitué sur ce porte-greffe atteindra à l'âge adulte plus de 10 m. de diamètre et de 15 m. de hauteur.

Depuis 1998, le porte greffe nanisant « Damil », issu des recherches du Département Biotechnologie du CRA-W, a été mis à la disposition des pépiniéristes s'adressant aux amateurs et devrait permettre de réintroduire plus souvent les cerisiers dans les jardins de taille moyenne.

Damil°', sélection de Prunus dawyckensis, est compatible avec l'ensemble des cultivars de cerise douce. L'arbre formé sur « Damil » ne produit que peu ou pas de drageons et présente une vigueur modérée, de l'ordre de 40 à 50% de celle atteinte avec F12/1 à l'âge de 10 ans.

Il est donc conseillé de prévoir que cet arbre occupera, à l'âge adulte, un cercle de 4 à 5 m. de diamètre et pourra être limité, par la taille à 4 m. de hauteur. Damil'" figure parmi les porte-greffes nanisants les plus tolérants vis-à-vis des conditions de croissance. Le comportement du cerisier dépend fortement de la variété et du sol dans lequel l'arbre est implanté. Une attention particulière sera donc portée au choix du site de plantation non gélif, présentant un sol drainant et fertile, régulièrement pourvu en eau. Un tuteur sera conseillé au cours des premières années.

Comme pour l'ensemble de la famille des Prunus, la taille du cerisier sera réalisée uniquement pendant la période de végétation, soit de début avril à fin août. Dès la chute des feuilles et lors du débourrement (mars), une protection phytosanitaire raisonnée contre le chancre bactérien (Pseudomononas morsprunorum et syringae) à base de cuivre sera effectuée.

Une attention particulière sera également portée au choix des variétés. La maturité des variétés de cerises s'étalant du 15 juin au 20 juillet, les dates de vacances seront primordiales dans ce choix. Comme la majorité des rosacées fruitières, les cerisiers sont intra-incompatibles et nécessitent ainsi l'apport de pollen provenant d'une autre variété. Les variétés pollinisatrices doivent être bien choisies car non seulement un chevauchement large des périodes de floraison est nécessaire chaque année malgré les variations climatiques possibles, mais le pollen produit par ces variétés doit être viable et compatible. Les cerises douces sont également sensibles à l'éclatement par temps de pluie et à la pourriture (moniliose).

Pour information complémentaire : www.cra.wallonie.be

 

Griotte de Schaerbeek RGF

Très ancienne variété de griotte qui se propageait par semis et par drageons. Par sa facilité de culture, ses qualités gustatives et son jus d'un rouge très prononcé, elle était traditionnellement utilisée pour la confection de la gueuse `Kriek'. Les fruits se présentent par grappes, ils sont de taille moyenne, d'un rouge très foncé, le jus est très coloré, acidulé-sucré, elle peut se manger crue mais son excellent arôme s'exprime pleinement lors de préparations culinaires.

La nouvelle obtention 'Griotte de Schaerbeek RGF' est issue de nos travaux de création variétale, il s'agit d'une sélection parmi plusieurs centaines de semis. Cette nouvelle obtention du CRA-W montre une meilleure tolérance à la moniliose et à la cylindrosporiose, le port d'arbre est assez compact et facile à conduire, le calibre et la qualité des fruits ainsi que le rendement sont particulièrement bons.

Variété disponible chez tous les pépiniéristes appartenant au réseau 'RGF – GEMBLOUX', à partir de la saison 2008-2009. La variété est proposée sous toutes les formes (greffée sur merisier F12/1 – distances de plantation d'environ 6 m) mais dans le cas des petits jardins, elle sera greffée sur le porte-greffe nanifiant Inmil®, (obtention du CRA-W durant les années 7o) où les distances seront aisément réduites de moitié, soit à 2,5 -3 m.

Nouvelle variété « RGF n diffusée par le CRA-W, GEMBLOUX, Saison 2008.

 

 

Comment favoriser les équilibres naturels dans un verger?

Publier dans "La sibérie"

Par André SANSDRAP, Chargé de cours honoraire, Haute Ecole Charlemagne

Favoriser une faune et une flore diversifiées

La recherche d'une biodiversité aussi grande que possible est à l'ordre du jour. Dans un verger, elle dépendra du contexte général du site et de son voisinage, de différents aménagements favorables et de pratiques respectueuses du milieu.

Dans un milieu diversifié, la faune sera globalement plus riche et parmi elle, les nombreux organismes auxiliaires se développeront et se maintiendront plus facilement.

Les auxiliaires se classent en trois groupes principaux :

- Ceux qui s'attaquent aux ravageurs des cultures (par exemple : insectes, acariens, nématodes, ...), ils sont prédateurs ou parasitoïdes; - Ceux qui interfèrent avec les maladies (par exemple : virus ou bactéries pathogènes de ravageurs, champignons antagonistes, ...);

- Ceux qui contribuent à la production (par exemple : la faune du sol qui favorise sa fertilité ou les insectes pollinisateurs des arbres fruitiers).

Les prédateurs tuent et dévorent leurs proies tandis que les parasitoïdes effectuent leur développement larvaire aux dépens de l'organisme qui leur sert à la fois d'hôte et de nourriture. Les prédateurs sont d'autant plus efficaces qu'ils sont avides de nourriture et qu'ils sont polyphages. En effet, après avoir éliminé la population de leurs proies, il faut qu'ils subsistent dans le verger en se rabattant sur une autre source de nourriture. Une grande mobilité est aussi un atout pour la recherche d'une nourriture alternative puis de la recolonisation du verger.

L'efficacité des parasitoides dépend principalement de leur taux de multiplication, c'est-à-dire de leur fécondité.

A première vue, l'introduction d'auxiliaires dans le verger peut sembler efficace. En pratique, cette technique est difficile à mettre en œuvre pour la raison suivante : si elle est réalisée avant une pullulation de ravageurs, c'est-à-dire préventivement, des auxiliaires prédateurs ne pourront survivre faute de nourriture. A l'inverse, si elle est réalisée lorsque les ravageurs sont abondants, elle risque d'être insuffisamment efficace. La réussite dépend donc du moment précis où on intervient. Pour contourner cette difficulté, on recourt, en ce qui concerne la lutte contre les pucerons, à des < plantes-relais », graminées sur lesquelles s'est développée une colonie de pucerons non nuisibles à la culture en cause, puis un ou plusieurs auxiliaires prédateurs de pucerons. Ces plantes-relais sont alors introduites dans la culture préventivement. Ce système ne fonctionne efficacement que pour des cultures en serre. Dans un milieu ouvert comme un verger, il est possible de prévoir dans les haies des plantes qui joueront le rôle de plantes-relais. C'est par exemple le cas des sureaux en ce qui concerne la lutte contre les pucerons.

Quelques relations ravageurs/auxiliaires

Les acariens

Dans un verger d'amateur où les traitements phytosanitaires sont peu nombreux, l'expérience nous a montré que les acariens ne posent pas de problèmes particuliers. Spontanément un équilibre s'installe entre les acariens nuisibles et plusieurs espèces de prédateurs. Il faut alors éviter à tout prix d'effectuer des traitements avec des acaricides spécifiques ou des insecticides et fongicides qui auraient un effet secondaire envers les acariens. On risquerait de détruire l'équilibre existant. Dans un nouveau verger, l'introduction d'acariens prédateurs peut se faire en été en déposant dans la ramure des branches feuillées prélevée dans un autre verger où les auxiliaires sont présents. Il faut éviter le dessèchement du feuillage pendant le transport.

Les pucerons

Les nombreuses espèces de pucerons et leur fécondité très élevée en font un des principaux cauchemars du jardinier. Heureusement, il existe de très nombreux prédateurs et quelques parasitoides de pucerons. Les coccinelles sont les prédateurs les plus connus : les larves et les adultes consomment une très grande quantité de pucerons. C'est aussi le cas des larves d'Aphidoletes (Diptère Cécidomyie) et de Syrphes (Diptères ressemblant à des guêpes et bien connus pour leur vol stationnaire). Quant aux larves de Chrysopes, elles sont prédatrices de pucerons mais aussi d'Aleurodes, de cochenilles, de Thrips et d'acariens. Les Forficules (=perce-oreilles) sont également très polyphages ; ils sont très efficaces contre les pucerons par temps froid en début de saison alors que les coccinelles ne sont pas encore en activité. Les Aphidiinés et les Aphélinidés sont des Hyménoptères qui parasitent des pucerons : ils pondent un œuf dans le corps d'un puceron qui sera dévoré par la larve. L'Aphelinus mali agit de même avec le puceron lanigère du pommier.

Les psylles

Dans un verger d'amateur où on n'utilise guère d'insecticides, les pullulations de psylle du poirier sont très rares. Différentes punaises Anthocorides agissent comme prédatrices avec une efficacité suffisante. Dans une plantation nouvelle, leur introduction peut se justifier si on veut obtenir un équilibre à un stade précoce. De manière générale, les punaises se caractérisent par leur voracité et une grande mobilité.

Les chenilles de tordeuses

Les perce-oreilles sont des prédateurs occasionnels de petites chenilles. Ils sont présents dans tous les jardins. Si leur introduction dans un nouveau jardin est très simple (on les capture par ailleurs dans des pots à fleurs remplis de foin), leur dispersion ne réussit pas toujours parce que ces animaux ont tendance à rester groupés en colonies denses. Les Ichneumons, très petites guêpes dont il existe de nombreuses espèces, sont efficaces envers les chenilles et différentes autres larves d'insectes. Les femelles pondent leurs œufs soit dans le corps de leur proie, soit à proximité des colonies qui seront ensuite parasitées.

Autres auxiliaires

Outre les quelques exemples ci-dessus, il existe de très nombreux autres animaux qui contribuent à un équilibre biologique. Différents insectes non cités plus haut ont une activité prédatrice. C'est le cas des Carabes (Coléoptères carnassiers chasseurs de larves). Il en va de même de certaines araignées. Certains oiseaux également sont nos auxiliaires par la consommation d'œufs de pucerons et de larves diverses. Les rapaces sont très efficaces dans le contrôle des rongeurs nuisibles. Il existe aussi des mammifères insectivores (musaraignes, hérissons, chauves-souris, ...). Il ne faut pas oublier les batraciens et les reptiles qui sont des prédateurs importants d'insectes.

Quelques initiatives favorables aux auxiliaires

En offrant à une faune diversifiée « le gîte et le couvert », le jardinier amateur favorisera un équilibre entre les ravageurs et les auxiliaires dans son jardin. De nombreuses initiatives peuvent être prises en ce sens.

La présence de haies et de plantes arbustives : le rôle favorable et défavorable des haies a déjà été évoqué plus haut à propos du microclimat. Les plantes qui les composent peuvent aussi jouer un rôle de refuge et de pourvoyeur alternatif de nourriture pour les auxiliaires. C'est pourquoi les haies sont parfois qualifiées de « réservoirs à auxiliaires ». Dans les haies, le lierre est un atout très important à cause de sa floraison automnale et de son feuillage persistant très couvrant. Dans le très vaste choix d'espèces végétales à planter, il convient d'éviter celles qui hébergent le feu bactérien (diverses Rosacées).

Les bandes fleuries de plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces sont en vogue. Tout au long de la belle saison, elles offrent aux insectes butineurs du pollen et du nectar. Le commerce propose différents mélanges à semer. Il faut éviter les espèces qui fleuriraient en même temps que les espèces fruitières et qui seraient trop attractives pour les insectes pollinisateurs à cette période.

Une pièce d'eau, par sa flore et sa faune, joue un rôle important dans la création d'un équilibre naturel dans le jardin. Sa surface dépendra des dimensions du terrain. Tout comme en ce qui concerne les haies, il existe une documentation abondante à propos des mares naturelles.

Des refuges en tous genres : le terme « nichoir » s'applique aux refuges de tout ce qui vole (oiseaux, insectes, chauves-souris,...) et même de ce qui ne vole pas (forficules, musaraignes, hérissons, mustélidés). Pour chaque espèce, la fabrication des nichoirs doit respecter des formes et des dimensions bien précises si on veut qu'ils soient colonisés. Le commerce en propose une gamme très variée mais le bricoleur peut aussi créer toutes sortes de nichoirs. Outre leur forme, le placement des nichoirs et leur nombre peut avoir de l'importance en fonction du comportement des auxiliaires et de leur caractère plus ou moins « territorial ». Ces refuges favorisent à la fois des auxiliaires et des insectes pollinisateurs d'arbres fruitiers.

CONCLUSIONS

Comme on le voit, il est possible de favoriser un équilibre naturel dans un verger d'amateur en recourant à différentes pratiques, parfois simples à mettre en œuvre, parfois plus complexes et en évitant dans la mesure du possible des interventions perturbantes et inappropriées. Les toutes premières années, dans un verger nouvellement créé, on constate parfois des pullulations importantes de certains ravageurs. Souvent, le problème se résout de lui-même par la mise en place spontanée d'un équilibre naturel. Nous avons vécu le cas avec l'Anthonome du pommier. La vitesse de mise en place d'un équilibre naturel dans un nouveau jardin fruitier dépendra beaucoup de l'environnement immédiat. Elle sera plus rapide dans une mosaïque de jardins conduits de manière écologique que par exemple dans un paysage ouvert consacré à l'agriculture intensive.