Cercle horticole

Mise à jour : 24/09/2011 11:36:59

 

Table des matières     Info

 

 

Greffer

LA MULTIPLICATION DES ARBRES FRUITIERS (05-08-07)

 

Greffer

Le greffage est une technique horticole encore entourée de mystère, sans doute parce qu'elle est souvent réservée aux professionnels, mais il n'y a aucune raison de ne pas l'essayer. Une fois les principes de base assimilés, il suffit d'un peu de pratique pour réussir à la maîtriser.

Le greffage consiste à souder deux plantes afin de combiner leurs qualités. On réunit le système radiculaire appelé porte-greffe, ou encore sujet, d'une première plante, à une partie de tige de la plante à multiplier, appelée greffon ou scion, qui formera la partie supérieure de la nouvelle plante. A la différence des boutures, les plantes greffées ont l'avantage de disposer d'un système radiculaire déjà formé, ce qui leur permet de s'établir assez vite et de se prêter à la plantation en 2-3 ans.

Le porte-greffe est parfois choisi pour l'une de ses vertus comme la résistance aux maladies, ou une vigueur restreinte utile chez les arbres fruitiers qui, autrement, poussent trop haut et rendent la récolte ardue. Certains arbres, comme le pommier (Malus) et le cerisier à fruits et d'ornement(Prunus), croissent moins bien et fructifient moins sur leurs propres racines que greffés. Sujet et greffon doivent être compatibles. On greffe généralement des arbres du même genre, souvent aussi de la même espèce.

OBTENTION D'UN SUJET

Pour obtenir des arbres de choix, il est indispensable d'avoir un porte-greffe de qualité. Si vous pouvez vous procurer des porte-greffes auprès des pépinières spécialisées, mieux vaut toutefois créer vos propres porte-greffes; vous pourrez ainsi en produire autant que vous voulez et vous assurer qu'ils sont de la bonne taille. Si vous achetez des porte-greffes d'arbres fruitiers, recherchez si possible des sujets certifiés indemnes de virus et adaptés au type et à la dimension de l'arbre que vous souhaitez cultiver .

Choisissez un porte-greffe bien enraciné et droit, d'une épaisseur moyenne et de 50 cm de haut environ. Plantez-le durant la période de repos dans un sol bien préparé, bien drainé, enrichi de fumier bien décomposé et exempt de mauvaises herbes vivaces. Ajoutez un engrais de fond complet, en respectant les consignes du fabricant pour la dose.

Les porte-greffes de plantes d'ornement s'obtiennent généralement par semis, comme le hêtre blanc (Fagus sylvatica), le faux acacia (Robinia pseudoacacia), l'aubépine (Crataegus monogyna), l'érable plane (Acer platanoides), le sorbier (Sorbus aucuparia) et le merisier (Prunus avium). Pour les porte-greffes d'arbres fruitiers, du pommier à fleurs, de certains cerisiers à fleurs et du noisetier (Corylus), on procède au marcottage en butte (voir ci-dessous) ou en jauge (voir page suivante); on parle de porte-greffes clonés car ils sont identiques à leur parent.

PORTE-GREFFES PAR MARCOTTAGE EN BUTTE

Dans ce type de marcottage présenté ci-dessous, la principale technique est de butter une plante mère déjà enracinée, de 2 ans en général, pour stimuler l'enracinement à la base des tiges. Rabattez sévèrement la plante mère (voir encadré ci-dessous) pour obtenir autant de nouvelles pousses que possible.

 

COMMENT OBTENIR DES PORTE-GREFFES PAR BUTTAGE

1 Sélectionnez une plante mère saine, de 1 à 1 2 ans (ici, un pommier), avec de nombreuses pousses. Buttez la base des tiges par étapes d'avril à août. Tassez légèrement chaque fois et arrosez.

2 Durant la saison de croissance, entretenez l'humidité du sol autour du porte-greffe pour stimuler l'enracinement des tiges de la base. En novembre, debuttez délicatement avec un râteau.

3 Avec une mini-fourche, dégagez délicatement la terre autour des racines pour mettre à nu les jeunes racines émises à la base des tiges buttées.

4 Supprimez les tiges enracinées de la plante mire, à l'aide d'un sécateur aiguisé, par une coupe droite juste au-dessus du collet. Couvrez à nouveau les racines de la plante sous 5 cm de terre.

5 Creusez une tranchée rectiligne sur une couche et alignez les marcottes enracinées, à 25 cm de profondeur, et tous les 30-50 cm Étiquetez et arrosez-les bien.

Pour obtenir plein de jeunes pousses, rabattez la plante mère d 8 cm en février-mars. Commencez d butter (voir étape 1) quand les jeunes pousses dépassent 15 cm de long.

 

Marcottage en jauge

1 Durant l'hiver, mettez en place la plante mère dans une couche en l'inclinant.

L’hiver suivant, creusez une tranchée le long du rang. Fixez chaque tige à la base de la tranchée. Recouvré, de terre friable. Buttez les nouvelles pousses latérales par étapes, au fil de leur croissance, au printemps et en été.

2 L'hiver suivant, dégagez soigneusement la terni buttée pour mettre à nu les racines adventives a la base de chaque pousse latérale.

3 Rabattez les tiges niait ciliées A la base de la plante. Coupez chaque tige en sections, pourvues chacune d'une pousse latérale et d'un système radiculaire en développement. Supprimez le reste de la tige. Alignez les marcottes enracinées pour les laisser se développer comme pour l’huilage (voir page précédente).

Une fois ces pousses, ou marcottes, enracinées, sevrez-les de leur parent et cultivez-les en ligne dans une tranchée (voir étape 5 page précédente), prêtes à être greffées. Plantez les marcottes assez profondément dans la tranchée afin que les jeunes porte-greffes émettent des pousses aussi droites que possible, tout en ayant un système radiculaire fourni. Tassez bien après la plantation. Si vous cultivez un grand nombre de sujets, espacez les rangs de 1 m et orientez-les nord-sud pour minimiser l'ombre.

Après la plantation, rabattez légèrement toutes les pousses faibles et supprimez toutes les pousses latérales sur 30 cm environ à partir du haut afin d'obtenir une tige propre pour l'écussonnage et le greffage. En été, pincez toutes les pousses latérales qui réapparaissent sur cette portion de tige.

Pour réussir le greffage comme l'écussonnage, les jeunes porte-greffes doivent être en pleine croissance; arrosez-les donc bien. Le plus efficace et le plus économique est de border le rang d'un tuyau d'irrigation microporeux.

PORTE-GREFFES PAR MARCOTTAGE EN JAUGE

Cette méthode est utilisée pour les arbres fruitiers, notamment le pommier (Malus), le poirier (Pyrus), le cerisier et le pêcher (Prunus), le noyer (Juglans), le mûrier (Morus) et le cognassier (Cydonia oblonga). Elle repose sur le principe que des tiges émettent des racines plus facilement quand elles sont pâles et étiolées. En automne, placez des plantes mères de 2 ans sur une couche en les inclinant (voir ci-dessus) ; espacez-les de 60 cm sur des rangs distants de 1,50 m afin de laisser de la place pour le buttage.

L’hiver suivant, creusez une tranchée peu profonde le long du rang de plantes et maintenez en place les jeunes pousses en enfonçant un cavalier au fond de la tranchée. Rabattez les pousses latérales faibles, mais ne taillez pas ou très peu les vigoureuses.

Attachez toutes les pousses latérales à plat ou supprimez-les complètement. Comblez la tranchée de terre friable ou d'un substrat.

Les nouvelles pousses latérales qui transpercent le sol au printemps sont étiolées. Dès qu'elles apparaissent, buttez-les sous 2 cm de terre; utilisez de la terre ou du substrat frais pour réduire le risque de troubles de la replantation. Répétez ce processus deux ou trois fois au démarrage de la croissance, et si nécessaire durant l'été, jusqu'à ce que les plantes soient buttées sous 15-20 cm de haut. Maintenez alors le sol humide pour inciter les racines à se fixer dans le sol.

L’hiver suivant, débutez et sevrez les tiges enracinées (voir ci-dessus). Sélectionnez de nouvelles pousses à la base de la plante et répétez le processus si nécessaire.

CONTRER RAVAGEURS ET MALADIES

En général, le porte-greffe est sensible aux mêmes ravageurs et maladies que le cultivar du greffon, mais certains sujets ont un plus haut niveau de résistance ; ainsi, le Poncirus trifoliata, un des principaux porte-greffes pour les agrumes, résiste au phytophthora, maladie des racines. Nourrissez et arrosez bien les porte-greffes pour améliorer leur résistance et combattre tout problème, ce qui réduit le risque d'infection du cultivar du scion.

Les porte-greffes du pommier et du cognassier sont sensibles à l'oïdium du pommier, surtout s'ils manquent d'eau. Inspectez et combattez les pucerons, notamment sur les porte-greffes d'arbres fruitiers à pépins, car ces insectes transmettent le virus de la sharka.

PLUSIEURS GREFFONS SUR LE MÊME SUJET

Parfois, on souhaite greffer plus d'un scion sur un même sujet. Pour les arbres fruitiers, la création d'un « arbre famille » avec des greffons de deux ou trois cultivars différents donne un choix de fruits sur un seul arbre (par exemple, des pêches et des nectarines, comme ci-dessous) et favorise la pollinisation croisée. Pour des arbres d'ornement, la greffe de plusieurs scions contribue à créer une cime plus équilibrée. Pour un arbre pleureur, il est valable de choisir des greffons de formes pendantes, greffés sur un arbre tige.

ARBRE FAMILLE Sur les porte-greffes d'arbres fruitiers, vous pouvez greffer des scions de deux cultivars apparentés, voire plus. Ici, des cultivars de nectarinier (à gauche) et de pécher (à droite) sont écussonnés sur un porte-greffe de cerisier.

GREFFE EN FENTE LATÉRALE

1 Pour les greffons, prélevez des pousses d'un an et rabattez-les à 15-20 cm, juste au-dessus d'un bourgeon ou d'une paire de bourgeons. Mettez-les dans un sac en plastique au réfrigérateur.

2 Faites une entaille latérale vers le bas, de 2 cm, à 2 cm du haut du sujet. Puis faites une coupe en biais vers le bas, pour aller à la rencontre du point le plus interne de la première entaille.

3 Supprimez le morceau de bois. Faites la coupe finale en taillant droit depuis le point le plus interne de la première entaille. On obtient ainsi une portion de tige à bord plat (voir médaillon).

4 Préparez le greffon en le coupant en biseau, sur 2 cm de long, à la base. Puis faites, toujours à la base, une coupe courte, biseautée, opposée à la coupe précédente (voir médaillon).

5 Insérez immédiatement la base du greffon dans l'entaille du porte-greffe (voir médaillon), en faisant coïncider les cambiums. Liez la greffe avec de la bande de greffage jusqu'à la recouvrir

6 Pour éviter toute perte en eau de la greffe et donc un échec, badigeonnez toutes les surfaces mises à nu sur le porte-greffe et le greffon avec du mastic à greffer

7 La greffe devrait « prendre » en quelques semaines. Dès l'apparition du moindre rejet sur le porte-greffe, supprimez-le afin qu'il ne détourne pas la sève au détriment du greffon.

TECHNIQUES DE GREFFE

On a recours à différentes techniques selon la plante greffée et la dimension relative du porte-greffe et du greffon (pour des détails sur des plantes spécifiques, voir Arbres de A à Z, p. 74-91). Mais les principes de base restent eux partout les mêmes. Les greffages s'effectuent surtout en février-mars ou en juillet-août. Pour les plantes d'ornement, la greffe se fait sur des sujets en contenant, sous abri, où il est plus facile de contrôler les conditions, tandis que pour les arbres fruitiers, l'écussonnage ou le greffage se pratique en pleine terre.

Pour qu'une greffe réussisse, il est indispensable que les cambiums (fines assises régénératrices juste sous l'écorce) du sujet et du greffon soient bien en contact, et que la greffe ne se dessèche ni ne s'infecte avant de prendre et de former un cal. Effectuez donc des coupes aussi précises que possible et opérez d'abord sur les tiges de saule. Faites une greffe à la fois ; utilisez un couteau propre, aiguisé, et travaillez aussi rapidement que possible pour éviter que les coupes ne dessèchent.

GREFFE EN FENTE LATÉRALE

Cette greffe se pratique juste avant le débourrement, en février-mars, avec un sujet – généralement un franc (issu de semis) de 2 ans – plus épais que le greffon.

Le porte-greffe doit avoir des tiges droites et un bon système radiculaire pouvant occuper un pot de 8-10 cm. Une plante aux racines confinées dans un pot ne peut supporter une greffe. Deux ou trois semaines avant le greffage, amenez les porte-greffes dans une serre hors gel où le minimum nocturne ne descend pas au-dessous de 7- 10 °C. Gardez-les au sec pour éviter tout écoulement excessif de sève.

En ce qui concerne les greffons, sélectionnez des pousses saines, vigoureuses, âgées d'un an. Prélevez-les en les découpant dans du bois de 2 ans pour conserver l'union entre le bois nouveau et âgé (les greffons reprennent mieux avec du bois âgé à la base). Gardez les greffons dans un sac en plastique au réfrigérateur.

Raccourcissez le porte-greffe à 8-10 cm comme montré ci-dessus. Choisissez un greffon, taillez la base au niveau de l'union du bois nouveau et de l'ancien, puis supprimez les bourgeons supérieurs de sorte que le greffon fasse 15-20 cm de long. Coupez la base du greffon pour qu'il coïncide bien avec la coupe du sujet, en veillant à conserver un bourgeon dormant en face de la coupe. Insérez la base du greffon dans la coupe du porte-greffe et fixez-le avec de la bande de greffage ou du raphia. Enduisez de mastic à greffer toute surface mise à nu et étiquetez la plante.

GREFFE EN FENTE

Pour cette greffe, greffon et sujet doivent avoir exactement le même diamètre ; procédez comme pour la greffe en fente latérale, mais avec une coupe plus simple, en biais, de 3-5 cm de long, qui commence d'un côté à l'apex du porte-greffe, et finit de l'autre côté. Taillez le greffon pour qu'il s'assemble et opérez comme pour la greffe en fente latérale.

GREFFE EN INCRUSTATION

Cette greffe est similaire à la greffe en fente latérale, si ce n'est que les greffons ne dépassent pas 15 cm de long. Entaillez le haut du porte-greffe, au centre, sur 3-5 cm, taillez la base du greffon en V, en faisant une coupe en biais, de 5 cm, de chaque côté. Insérez la base du greffon dans le porte-greffe, en veillant à ce que la partie supérieure des deux coupes sur le greffon reste visible au-dessus du porte-greffe. Ensuite, procédez comme pour la greffe en fente latérale.

GREFFE EN PLACAGE LATÉRAL

Pour les conifères et pour les arbres qui s'unissent difficilement à un porte-greffe ou qui ont une écorce fine, comme les érables du Japon (Acer), on pratique la greffe en placage latéral, juste avant le débourrement, ou bien en juillet-août.

Dans ce dernier cas, prélevez des greffons au petit matin sur du bois aoûté de l'année, en gardant un peu de bois âgé comme précédemment. Préparez-les tout comme pour la greffe en fente latérale. Supprimez les feuilles à leur base sur 15 cm, puis greffez comme pour les conifères.

Une fois que la greffe a pris, étêtez progressivement le porte-greffe au-dessus du point de greffe. La période où mener cette opération dépend de la plante greffée (voir Arbres de A à Z, p. 74-91). Les douze premiers mois après la greffe, le sujet sert de support au greffon, qui lui est attaché lâchement. Au second printemps après la greffe, rabattez complètement le porte-greffe, 2 cm au-dessus de la greffe.

SOINS AUX PLANTES GREFFÉES SUR TABLE

Sous un climat tempéré, les premières greffes de février-mars s'effectuent sur table, en serre hors gel, avec un minimum nocturne de 10°C. Appliquez, si possible, une chaleur de fond de 15-18°C pour favoriser le démarrage de la végétation du porte-greffe avant le greffon. Ou bien placez les greffes contre un tuyau d'eau chaude pour stimuler la formation de cals . Supprimez les gourmands dés leur apparition sur le sujet. Rempotez les plantes en mai ou en juin.

Sous un climat chaud, ou pour les plantes greffées en été qui se déshydratent par transpiration, l'idéal est de les conserver à hygrométrie élevée, à l'étouffée ou sous une tente de plastique, avec un minimum nocturne de 15°C. Chaque jour, surveillez l'apparition de maladies cryptogamiques et brumisez pour augmenter l'hygrométrie. Gardez les porte-greffes au sec jusqu'à la formation du cal, puis maintenez une hygrométrie réduite 6-8 semaines. Conservez-les au frais, hors gel, le premier hiver, puis rempotez-les au printemps.

GREFFE À L'ANGLAISE DOUBLE

Il s'agit d'une méthode très courante de greffe sur place, en pleine terre, très pratiquée pour les arbres fruitiers et quelques arbres d'ornement, chez lesquels le système radiculaire plus volumineux du porte-greffe donne un arbre supérieur. Elle est également précieuse pour les plantes dont l'écussonnage n'a pas pris : on greffe alors la plante au printemps suivant l'écussonnage raté afin d'obtenir un arbre aussi rapidement. Cette greffe réussit mieux quand le sujet et le greffon présentent un diamètre similaire, de 2-3 cm, pas plus.

Utilisez des porte-greffes adultes (généralement plantés au moins 12 mois à l'avance).

Comme montré ci-dessous, prélevez des greffons du calibre d'un crayon, sur des arbres au repos dont les hormones de croissance sont concentrées au niveau des bourgeons. Plantez-les en fagots (voir ci-dessous) ou gardez-les dans un sac plastique sec au réfrigérateur. En mars, préparez les porte-greffes et les greffons avec des coupes qui s'imbriquent et unissez-les. Si la coupe du sujet est plus large que celle du greffon, décalez ce dernier afin que les cambiums soient bien en contact, au moins d'un côté, et enduisez de mastic à greffer le reste de la coupe du porte-greffe ainsi que la coupe du greffon pour éviter toute évaporation et empêcher l'eau de pénétrer dans la greffe, sous peine d'échec. La formation du cal demande plus de six semaines.

Sur le greffon, les bourgeons se mettent à démarrer. Gardez-en seulement un (généralement le supérieur) pour former l'arbre ; vous devrez attacher la jeune pousse à un tuteur pour qu'elle se développe bien droit. Rabattez les autres dès qu'elles ont trois ou quatre feuilles. Supprimez les pousses latérales sous le point de greffe dès qu'elles dépassent 8 cm de long; avant, elles sont précieuses pour nourrir le porte-greffe.

 

1 En janvier, sélectionnez des pousses saines, vigoureuses, au bois dur, de l'année précédente, comme greffons. Coupez-les de biais au sécateur sur 25 cm de long, juste au-dessus d'un nœud.

2 Faites des fagots de cinq ou six greffons que vous insérez dans une terre bien drainée, en les laissant dépasser de 5-8 cm au-dessus du sol. Ainsi, ils restent à l'humidité, mais au repos, jusqu'au greffage.

3 Préparez chaque sujet en mars, juste avant le débourrement. Étêtez-les, à 15-30 cm au-dessus du niveau du sol. Supprimez toutes les pousses latérales. Faites une coupe orientée vers le haut.

4 Faites une fente de haut en bas, de 5 mm environ de profondeur, à un tiers environ de la couche de cambium mise à nu du porte-greffe. Vous obtenez ainsi une encoche (voir médaillon).

5 Déterrez le greffon. Supprimez toute pousse grêle à l'extrémité. Choisissez un bourgeon à 3 cm de la base; enlevez un éclat d'écorce du côté opposé, en coupant en biseau depuis le bourgeon jusqu'à la base.

6 Fendez le biseau du greffon de haut en bas, aux deux tiers de la hauteur; pour qu'il corresponde au porte-greffe (voir médaillon). Ne contaminez pas les surfaces coupées avec vos mains.

7 Emboitez le biseau du greffon sur celui du sujet (médaillon du haut). Guidez-vous avec les courbes de l'assise de cambium (médaillon du bas). Ajustez jusqu'à ce que les cambiums coïncident.

8 Une fois les deux assises de 0 cambium en contact, liez le greffon et le sujet avec de la bande de greffage ou du raphia, que vous enlevez dès la formation d'un cal (voir médaillon).

1 En juillet, sélectionnez, ici sur un pommier, une pousse vigoureuse, aoûtée, du bois de l'année, du calibre d'un crayon, avec des bourgeons bien développés.

2 Avec un couteau propre, tranchant, effeuillez 2 rameau, greffon, en conservant un bout de 3 mm de chaque pétiole. Supprimez l'extrémité grêle de l'apex de la tige.

ARBRES D'ORNEMENT

Pour les arbres d'ornement cultivés en contenant (ici un magnolia), lors de l'effeuillage du rameau greffon, laissez un bout de pétiole d'au moins 2 cm. Prélevez l'écusson comme dans les étapes 3 à 5 ci-dessous.

 

3 Sélectionnez le premier bourgeon à la base du rameau greffon. Entaillez ce dernier à 2 cm en dessous du bourgeon, sur une profondeur de 5 mm, en maintenant la lame à un angle de 30°.

4 Faites une autre incision, au-dessus du bourgeon, à 4 cm de la première. Tranchez vers le bas, derrière le bourgeon, vers la première coupe. Prélevez l'écusson (voir médaillon).

5 Lécusson (en médaillon, un écusson d'arbre d'ornement) se compose d'un bourgeon dormant, d'un éclat d'écorce et du pétiole taillé. Mettez-le dans un sac en plastique.

 

 

ÉCUSSONNAGE DROIT : PRÉPAREZ LE RAMEAU GREFFON

ÉCUSSONNER UN ARBRE

Ecussonnage, ou greffe en écusson, est un greffage où le greffon se limite à un œil (ou bourgeon), au lieu de toute une tige. Il y a deux techniques : l'écussonnage avec un éclat d'écorce, ou écussonnage en fente simple ou encore écussonnage droit (voir ci-dessus), et l'écussonnage en T. Couramment utilisées par les professionnels, notamment pour les arbres fruitiers, ces greffes sont aussi à la portée du jardinier chevronné. Tout arbre qui se greffe à l'anglaise double peut s'écussonner.

ÉCUSSONNAGE DROIT D'UN ARBRE FRUITIER

C'est le mode de greffage le plus recommandé pour les arbres fruitiers. Bien que très ancien, il n'est couramment utilisé que depuis peu. Il se pratique de juillet à septembre, voire même à d'autres périodes de l'année (c'est son avantage sur l'écussonnage en T).

Pour de meilleurs résultats, utilisez des porte-greffes et des rameaux greffons sains, indemnes de virus. Comme rameaux greffons, sélectionnez des jeunes pousses bien aoûtées, du calibre d'un crayon, dont la base se met à brunir et à se lignifier. Choisissez de préférence les pousses à la périphérie de l'arbre, du côté ensoleillé. Délaissez les pousses faibles, étiolées ou vertes. Placez immédiatement les rameaux greffons dans un seau d'eau afin qu'ils ne dessèchent pas.

Préparez les rameaux greffons en les effeuillant, comme montré ci-dessus, et en ne laissant que de courts pétioles. Supprimez l'éventuelle pousse herbacée au sommet du rameau, ainsi que les stipules (structures à l'aspect de feuilles à la base des pétioles) afin de minimiser toute évaporation.

Si vous écussonnez un grand nombre de plantes et préparez plusieurs rameaux greffons, conservez-les enveloppés dans un linge humide jusqu'à utilisation. Greffez un écusson à la fois. Commencez à la base du rameau greffon et sélectionnez le premier bourgeon. Renoncez aux gros bourgeons saillants qui risquent d'être des boutons à fleurs. Notamment pour les arbres fruitiers à noyaux, comme le cerisier ou le pêcher, vérifiez que les bourgeons sont bien des bourgeons foliaires petits et pointus, et non des boutons à fleurs, gros et arrondis. En tenant solidement le rameau greffon, faites une entaille sous le bourgeon d'un angle de 30° environ (voir ci-dessus). Faites une autre incision au-dessus de la première et tranchez vers le bas, derrière le bourgeon, vers la première coupe. Enlevez l'écusson en le prenant délicatement par le pétiole afin de ne pas le toucher et contaminer ainsi le cambium mis à nu.

Préparez les porte-greffes en supprimant les pousses latérales et les feuilles de la tige principale la plus basse (voir page suivante). Sélectionnez une partie de tige propre et lisse, à 15-30 cm au-dessus du niveau du sol (de préférence du côté nord du sujet). Enlevez un éclat de bois du porte-greffe. Faites la première entaille juste au-dessus du nœud pour éviter que le couteau ne glisse et façonnez la coupe à l'image de celle de l'écusson, afin que les cambiums coïncident de près.

Placez l'écusson sur le porte-greffe en veillant à accoler les cambiums; décalez-le du centre si nécessaire pour favoriser un bon contact des cambiums sur au moins un des côtés. Ligaturez l'écusson au porte-greffe avec de la bande de greffage ou un stuck à écussonner de 2 cm. Liez une extrémité de la bande sous l'écusson, puis enveloppez

l'écusson pour éviter l'effet desséchant du vent; si l'écusson est très grand, contentez-vous de ligaturer de part et d'autre.

Une fois l'écusson soudé avec le porte-greffe, vous remarquerez la formation d'un cal sur les bords. Si l'écusson a bien pris, le pétiole offre un aspect dodu et sain, et tombe au moment de la chute des feuilles ou juste avant ; vous pouvez alors enlever la bande. Si l'écusson n'a pas pris, le pétiole se met à flétrir et à brunir et ne tombe pas. En cas de non reprise, laissez le porte-greffe en l'état jusqu'en mars suivant, rabattez le porte-greffe sous l'écusson raté et pratiquez à la place une greffe à l'anglaise double

SOINS DES ARBRES FRUITIERS ÉCUSSONNÉS

En février ou mars suivant, alors que les bourgeons du porte-greffe débourrent, rabattez le sujet juste au-dessus de l'écusson comme montré ci-dessous.

Alors que l'écusson émet une pousse, des tiges naissent également du sujet, sous l'écusson. Supprimez-les quand elles font8-10 cm de long et que la pousse de l'écusson se développe vigoureusement. Auparavant, elles sont indispensables pour nourrir le porte-greffe. Si le rameau de l'écusson ne pousse pas tout droit, attachez-le à un tuteur ; sinon, laissez-le sans support. Supprimez aussi toutes les fleurs produites par l'écusson de sorte que le maximum d'énergie se dirige vers la tige en développement.

Durant l'hiver suivant, l'arbre est prêt à être planté à son emplacement final ou, si nécessaire, transplanté en pépinière.

ÉCUSSONNAGE DROIT D'UN ARBRE D'ORNEMENT

L’écussonnage droit réussit bien pour certains arbres d'ornement comme le pommier à fleurs (Malus), l'aubépine (Crataegus), le cytise (Laburnum), le magnolia, le sorbier (Sorbus), ainsi que le cerisier à fleurs (Prunus) et le poirier à fleurs (Pyrus). Pour ceux qui sont greffés sur place, la technique est identique à celle utilisée pour les arbres fruitiers.

Pour certains arbres d'ornement, l'écussonnage se pratique en serre hors gel, en juillet-août, sur des porte-greffes élevés en contenant, avec une technique similaire à la greffe sur place. Cependant, la préparation des rameaux greffons est légèrement différente; l'écussonnage se fait à 5 cm de la base de la tige. On laisse à nu le bourgeon et le pétiole (voir encadré ci-dessous) sans les recouvrir de bande de greffage pour empêcher le dessèchement.

En 10-14 jours, le pétiole tombe si l'écusson a pris. Laissez la bande de greffage en place jusqu'à ce que l'écusson pousse vigoureusement, puis rabattez le porte-greffe juste au-dessus de l'écusson en développement pour canaliser l'énergie ' dans l'écusson. En fin d'automne, on décèle une croissance des tiges. Gardez les plantes hors gel durant l'hiver. Rempotez-les au printemps et rabattez-les à nouveau pour qu'elles se ramifient. Il faut 6-12 mois avant de planter les arbres écussonnés à leur emplacement définitif.

 

ÉCUSSONNAGE DROIT : SOUDEZ L'ÉCUSSON ET LE PORTE-GREFFE

1 Pour préparer le porte-greffe, tenez-vous à cheval sur la plante. Supprimez toutes les pousses latérales et les feuilles avec un couteau propre et tranchant.

2 Faites une entaille superficielle juste au-dessus d'un nœud. Ôtez un éclat d'écorce de façon à mettre le cambium à nu (voir médaillon) et à laisser une lèvre à la base.

3 Placez l'écusson sur le porte-greffe (médaillon). Si la coupe du sujet est plus large que celle de l'écusson, disposez ce dernier sur un des côtés pour que les cambiums se touchent.

4Ligaturez l'écusson avec de 1a bande de greffage, en le recouvrant totalement. Enlevez délicatement la bande dès la soudure (généralement en 6-8 semaines).

ARBRES D'ORNEMENT PRÉPARATION DU SUJET

Préparez un porte-greffe cultivé en contenant en l'effeuillant sur les 30 cm du bas avec un couteau tranchant.

LIGATURE DE L'ÉCUSSON

Ligaturez solidement l'écusson au porte-greffe, en laissant toutefois à nu le bourgeon et le pétiole qui tombe au bout de 1 0- 14 jours si l'écusson prend.

TAILLE D'UN ARBRE ÉCUSSONNÉ

En février ou mars suivant l'écussonnage, supprimez le sommet du porte-greffe. Avec un sécateur, coupez en biais, juste au-dessus du bourgeon greffé. Au printemps et en été, une pousse se développe (ci-dessus).

ÉCUSSONNAGE EN T

1 Prélevez un rameau aoûté de l'année sur l'arbre à multiplier et effeuillez-le, en conservant un pétiole de 5-10 mm. Choisissez un bourgeon sain et découpez-le en gardant un éclat d'écorce de 2-3 cm au-dessus et au-dessous.

2 À 15-30 cm du sol, faites une incision en T dans l'écorce du porte-greffe. Retournez le greffoir pour exfolier délicatement l'écorce et ainsi dénuder la moelle.

L’écorce devrait s'en aller en douceur si la technique réussit.

3 Saisissez l'écusson par le pétiole et glissez-le 3 délicatement sur le porte-greffe. Enlevez tout éclat dépassant de la fente afin de mettre l'écusson au niveau de l'entaille horizontale du porte-greffe. Rabattez le pétiole. Ligaturez avec de la bande de greffage en plastique transparent.

ÉCUSSONNAGE EN T

11 s'agit de la technique la plus employée dans le monde entier pour greffer les arbres fruitiers, ainsi que certains arbres d'ornement comme le robinier, mais aussi pour créer un arbre sur tige. Son nom vient de la coupe en forme de T, effectuée sur le porte-greffe dans lequel est inséré l'écusson. Malgré son efficacité, l'écussonnage en T risque bientôt d'être supplanté par l'écussonnage droit, qui s'avère plus facile et donne de meilleurs résultats.

L'inconvénient majeur de l'écussonnage en T est que l'on peut seulement le pratiquer lorsque l'écorce du sujet s'enlève facilement du bois, généralement vers la fin juillet. La sécheresse est un contre-facteur ; aussi, par temps sec, préparez les porte-greffes en les bassinant abondamment durant deux semaines avant l'écussonnage. Lors de l'écussonnage en T, l'écusson est plus fragile que celui de l'écussonnage droit car il est dépourvu de bois ; il y a, en outre, un plus grand risque d'infection par les maladies cryptogamiques transportées par le vent, notamment le chancre du pommier, que l'on peut inoculer sous l'écorce de l'écusson.

Mais, l'écussonnage en T demeure une technique qui a fait ses preuves et que certains trouvent plus facile que l'écussonnage droit.

Comme pour l'écussonnage droit et la greffe à l'anglaise double, utilisez des porte-greffes sains, indemnes de virus, et des rameaux greffons non virosés, si vous pouvez en trouver. Les porte-greffes doivent avoir au moins deux ans et être plantés l'automne précédant l'écussonnage en T, tout comme pour l'écussonnage droit.

PRÉPARATION DU SUJET ET DU GREFFON

Rassemblez les rameaux greffons de la plante à multiplier de la même façon que pour l'écussonnage droit, en sélectionnant des pousses aoûtées de l'année. Mais la préparation du rameau greffon

est légèrement différente. Lors de l'effeuillage, laissez un pétiole assez long, de 5 à 10 mm, pour le manipuler facilement. Utilisez de préférence un greffoir du fait de sa spatule aplatie au revers de la lame et du manche conçu spécialement pour décortiquer l'écorce du porte-greffe.

Saisissez le rameau greffon à l'apex et sélectionnez le premier bon bourgeon. Insérez le greffoir à 2 cm sous le bourgeon. Faites une incision superficielle, sous le bourgeon, vers l'apex du rameau, puis retournez le greffoir pour enlever le bourgeon avec un éclat d'écorce (voir ci-dessus). Nettoyez bien les écussons et gardez-les humides dans une soucoupe d'eau.

À 15-30 cm du sol, faites une coupe en T dans l'écorce du porte-greffe, sur 1 cm seulement pour l'horizontale du T, mais sur 3-4 cm pour la verticale. Pressez solidement avec le couteau à travers l'écorce, mais veillez à ne pas creuser trop profondément pour ne pas tailler la moelle. À l'aide de la spatule, enlevez les deux morceaux d'écorce (voir ci-dessus).

Tenez l'écusson par son pétiole et insérez-le délicatement dans la coupe en T du porte-greffe, en le faisant glisser entre l'écorce et la moelle, afin qu'il soit bien en dessous de l'incision horizontale. Procédez sans forcer afin de ne pas abîmer l'écusson. Sevrez l'éclat de bois restant de l'écusson en coupant à nouveau à même l'écorce, au niveau de l'incision horizontale (voir ci-dessus). Puis maintenez l'écusson en place avec de la bande de greffage en plastique transparent ou du raphia, comme pour l'écussonnage droit d'un arbre d’ornement, en ne recouvrant pas le bourgeon afin d'éviter toute pression.

RABATTRE UN ARBRE FRUITIER POUR GREFFER EN COURONNE

En avril, rabattez la plupart des charpentières de l'arbre à 60-80 cm de la fourche au-dessus du tronc. Laissez une ou deux branches comme tire-sève.

Il faut près de six semaines après l'écussonnage pour que l'incision en T forme un cal, ce qui permet d'enlever la ligature. Soignez ensuite la plante écussonnée tout comme les arbres écussonnés à l'aide de la technique de l'écussonnage droit.

ÉCUSSONNAGE EN T INVERSÉ

Dans certains cas, notamment en climat humide et pour les cultivars d'agrumes greffés, on pratique une incision en T inversé sur le porte-greffe pour éviter que l'eau ne pénètre dans la greffe et ne cause une pourriture. La technique est la même que pour l'écussonnage en T classique, si ce n'est que l'on insère l'écusson vers le haut, sous l'écorce.

GREFFE EN COURONNE

Parfois, on souhaite remplacer le cultivar d'un arbre fruitier adulte (pommier et poirier en général) par un autre. Souvent afin d'introduire un nouveau pollinisateur pour les arbres environnants, et, ainsi, améliorer le rendement, ou simplement pour essayer un nouveau cultivar. Le cultivar nouvellement greffé fructifie assez vite car il bénéficie du système radiculaire et des branches d'un arbre adulte.

La greffe en couronne concerne uniquement les arbres fruitiers et ne s'applique pas aux arbres d'ornement car elle laisse un point de greffe inesthétique.

Elle s'entreprend en avril, avec des greffons dormants, alors que la sève monte dans le porte-greffe, de sorte que l'écorce se décortique facilement.

Pour préparer un arbre pour la greffe en couronne, rabattez la plupart des branches principales (voir page précédente et ci-dessous). Laissez une ou deux branches intactes comme tire-sève, c'est à dire pour attirer la sève vers les greffes, ce qui accélère la cicatrisation et la formation du cal. Comme greffons, prélevez des rameaux aoûtés, 'de l'épaisseur d'un crayon, du bois de l'année précédente. Greffez un rameau à la fois : fendez l'écorce de la branche afin de pouvoir insérer les greffons. Faites une coupe longue et droite dans l'écorce, vers le bas, comme montré ci-dessous. Effectuez 2 à 4 fentes régulièrement espacées, selon le diamètre de la branche, puis enlevez l'écorce.

Préparez les greffons comme montré ci-dessous et insérez un greffon dans chaque fente de l'écorce. Veillez à apposer le bord biseauté de la base de chaque greffon vers l'intérieur afin d'assurer un bon contact avec le cambium de la branche du porte-greffe. Ligaturez les greffons avec de la bande de greffage et enduisez les greffes de mastic à greffer. Les greffes devraient s'unir et se développer rapidement; aussi, déligaturez environ six semaines après pour éviter tout étranglement.

Un seul greffon suffit pour former la nouvelle branche, mais laissez-les tous en place au cours de la première année de croissance, et attendez l'hiver suivant pour ne conserver que le plus vigoureux. Si des pousses naissent sur la branche, autour des greffons et en dessous, supprimez-les quand elles font 8-10 cm de long.

GREFFE EN COURONNE

1 Rabattez les branches principales de l'arbre, à l'exception d'une ou deux. Exfoliez l'écorce autour des coupes, afin que la surface taillée n'ait pas de chicots.

2 Avec un greffoir propre et 2 aiguisé, faites une fente dans l'écorce, vers le bas, sur 5 cm, à partir de l'extrémité taillée de la branche. Réalisez quatre fentes, espacées autour de la branche.

3 En retournant le greffoir, 3 ou à l'aide d'une spatule fine, soulevez l'écorce sur un côté de chaque fente et enlevez-la délicatement pour dénuder le cambium du tronc.

4 Pour les greffons, découpez les rameaux en sections de chacune 3 nœuds. Taillez-les au sommet, au-dessus du bourgeon supérieur; à l'oblique. À la base, face au bourgeon, taillez en biseau sur 4 cm.

5 Glissez délicatement un greffon préparé dans chaque fente autour de la branche. Veillez à ce que la surface coupée à la base de chaque greffon soit en contact avec l'assise de cambium de la branche.

6 Ligaturez le point de greffe avec de la bande de greffage en plastique en vous assurant que chaque tour enlace le précédent. Procédez du sommet du tronc à 2-3 cm sous les lentes.

7 enduisez la surface coupée de chaque la surface coupée de avec du mastic à greffer ou un baume cicatrisant. N'enrobez pas le bord au niveau des greffons afin de laisser aux bourgeons la place de grossir.

8 L'hiver suivant, supprimez tous les greffons sauf le plus vigoureux sur chaque branche. Les greffons conservés se développeront pour former les nouvelles branches (voir ci-dessus).

 

LA MULTIPLICATION DES ARBRES FRUITIERS

Pratiquement parlant, les essences et variétés fruitières sont multipliées par le greffage, sur des porte-greffes identifiés et appropriés.

A l’instar du bouturage et du marcottage, le greffage reproduit les espèces et les variétés avec les caractères qui leur sont propres.

Mais pour greffer, il faut des sujets porte-greffes (sauvageons) qui pour les grandes formes (hautes tiges), sont obtenus par le semis des pépins et noyaux.

-Les semis reproduisent toujours l’espèce en sujets de valeur très diverses, rarement la variété, à part quelques exceptions chez le pêcher.

-Pour les fruitiers de tailles restreintes (petites et moyennes), on préfère des sujets porte-greffe issus de boutures et de marcottes. Parce que beaucoup plus uniformes, moins vigoureux et partant plus précoces à la production que les précédents.

-Par in-vitro.

Le Semis :

Les pépins et noyaux issus de fruits sains qui sont soumis à la stratification dès la récolte.

1. Semer en mars, en terre meuble et substantiel, en rayons, profonds de 2 cm. Pour les pépins et à 4 à 6 cm. Pour les noyaux ; distants de 25 à 30 cm. Biner, sarcler, éclaircir, arroser, lutter contre les insectes et les maladies au cours de l’année.

2. En février mars de la seconde année, arracher les jeunes plants, éliminer les médiocres, raccourcir le pivot central, praliner et replanter en pépinière ou en pots d’attente à 50 ou 50 cm environ des les lignes et de 60 à 80 cm. Entre les lignes. Où ils subiront le greffage.

Le bouturage et marcottage :

On produit, par ces procédés, les portes greffes suivants :

1. Le cognassier : pour poiriers en petites formes.

2. Le pommier paradis et le doucin : pour pommiers de petites et moyennes formes.

3. Le prunier saint-julien, le Brompton, le Damas : pour pêcher, abricotier, prunier.

Le porte- greffe ayant une influence décisive quant à la vigueur, la résistance aux insectes, maladies et intempéries, la fertilité et la longévité des sujets.

Les souches -mères devront être rigoureusement sélectionnées et absolument saines.

Pratique du bouturage :

Il faut opérer pendant le repos de la végétation, couper de bonnes pousses d’un an, bien aoûtées, prélevées sur des souches -mères bien identifié. Les couper nettement sous un nœud et de préférence avec un talon ou empattement. Leur conserver une longueur de 30 à 35 cm. Les enterrer d’une bonne moitié en pépinière d’attente où elles recevront les soins indiqués plus haut pour les sujets de semis en attendant le greffage.

Pratique du marcottage :

La marcotte en butte ou en cépée est quasi la seule admise pour la production des sujet porte greffe. Il faut opérer comme suit:

En février –mars, éliminer des souches –mères qui, souvent, sont recépées, les pousses trop grêles pour donner du bon plant, pratiquer ensuite un buttage progressif à l’aide de terre meuble et riche. Tenir frais par l’apport d’un épais paillis ou de compost, arroser au besoin, combattre les insectes et maladies.

L’hiver suivant, effectuer le sevrage et traiter les marcottes comme les semis de 2 ans jusqu’au greffage.

Le marcottage à long bois (marcottage Chinois) ne donne les résultats escomptés.

Le greffage :

Chacun sait que le greffage consiste à placer un œil (écusson) ; un rameau (greffon) ; sur un sujet dont l’affinité est réciproque, à savoir pommes avec pommes ; poires avec poires etc.

Le greffage en écusson à œil dormant est quasi le seul mode usité pour la multiplication en raison de ses facilités et avantages multiples qu’il présente. Il y a aussi l’écussonnage à œil poussant, qui s’effectue en juin sur rosiers.

On a aussi recours au greffage en fente simple ou double (greffe de tête, avec un ou deux greffons) ; à la greffe anglaise ; à la greffe par incrustation, etc.

A- Greffe en écusson :

Epoque : fin juillet à mi- septembre. Les sujets doivent être jeunes, à écorce mince et vive, bien en sève et préalablement nettoyés, débarrassés des rameaux encombrants pour la pose des écussons ; les rameaux porte –écussons, bien aoûtés, sains d’authenticité garantie d’espèce et de variété, prélevés dans les parties supérieures de l’arbre étalon. Enlever immédiatement le limbe des feuilles en conservant un bon centimètre de la queue. L’opération sera faite avec dextérité et la ligature bien soignée.

On pose un écusson par sujet, rarement deux, à 10 ou 12 cm du sol, ou en tête de tige. Au bout de 15 jours, si l’œil est soudé, le bout du pétiole tombe au moindre toucher. S’il se dessèche et reste attaché, c’est un indice d’insuccès. Dans ce cas, on renouvelle l’opération un peu plus haute ou plus basse.

Ne pas négliger le coup de greffoir à la ligature..... Après soudure parfaite...... Pour éviter l’étranglement de l’écusson.

B- Greffe en fente :

Se pratique sur des sujets devenus trop développés pour être écussonnés. Opérer en mars ; tronquer le sujet à hauteur voulue.

Aussi en septembre (cerisiers et pruniers) au moyen de greffons prélevés en hiver, étiquetés et enterrés de moitié au Nord.

Le sujet est coupé proprement en léger biseau, fendu du coté opposé pour recevoir le greffon coupé en lame de couteau et introduit de manière à faire coïncider parfaitement les deux zones génératrices (parties situées sous l’écorce).

Ligaturer solidement à l’aide de raphia et mastiquer ensuite toutes les plaies, y compris celle du greffon auquel on conserve trois yeux.

C- La greffe à l’anglaise :

Opérer à la même époque que pour la précédente. Se pratique sur les sujets de faible diamètre avec des greffons de même grosseur.

Tous deux sont taillés en biais allongé, bien apposés, ligaturés et mastiqués.

D- Greffe par incrustation :

Ce mode de greffage convient très bien aux cerisiers à greffer en tête car il dispense de fendre le sujet.

Seul l’emplacement du ou des greffons est incrusté et ces derniers taillés comme il convient, sont apposés convenablement, ligaturé et soigneusement mastiqués.

Les plaies mal enduites sont cause de plus de non-reprise que les greffages mal exécutés.

REMARQUE :

Plusieurs variétés de poires ne soudent pas très bien sur cognassier et de ce fait manquent absolument de vigueur, telle que (Triomphe de Vienne, Passe –Crassane, Conférence).

Pour obvier à cette insuffisance de végétation, on a recours au sur -greffage sur une variété intermédiaire vigoureuse et fertile comme : Jules d’Airolles, De Curé, Beurre Hardy, Williams Duchesse) par exemple.